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    L'Établi
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    Marianne
    Marianne

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 avril 2023
    L'établi est épatant par ses jeunes comédiens, ouvriers de toutes origines, tous campés avec intelligence, en mouvement. Le film pose des questions fortes qui résonnent aujourd'hui où manifestations, grèves font face au mépris et au silence. Un très beau film, pour tous !
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 avril 2023
    Le film de Mathias Gokalp reprend le livre éponyme de Robert Linhart, jeune intellectuel, ancien élève du lycée Louis-le-Grand et de l'École normale supérieure, mais aussi militant d’extrême gauche, l’un des fondateurs du mouvement maoïste en France et qui quelques mois après mai 68, décide de se faire embaucher chez Citroën en tant que travailleur à la chaîne… Ces « établis », environ 2 à 3000, étaient des militants d’extrême gauche qui s’immisçaient durant les années 70 dans des entreprises comme Renault, Citroën, Chausson etc… pour témoigner de la réalité ouvrière et faire monter les luttes.
    spoiler: Je tenais à voir ce film, étant du même âge que Robert Linhart, et ayant connu l’éclatement de l’Union des Etudiants communistes, la chute des « Italiens », l’émergence des trotskistes de la JCR, puis des maoïstes du Parti Communiste marxiste-léniniste, puis de la Gauche Prolétarienne…ayant aussi connu quelques militants bretons qui à l’été 1968, voulait aller aider les paysans dans leurs travaux saisonniers, petit livre rouge dans leur bagage


    Publié en 1978, dix ans après les événements de mai, « L’établi » demeure un des témoignages majeurs sur la situation ouvrière en France pendant les Trente Glorieuses.
    Le long-métrage est tout entier porté par Swann Arlaud qui habite son personnage avec beaucoup de respect et d’empathie (mais peut-être trop tendre voire juvénile). Il incarne un homme soucieux du bien-être de la condition ouvrière, engagé dans une lutte où il donne de sa personne d’un point de vue psychologique et somatique. …Derrière lui, des femmes et des hommes exercent dans des conditions de travail absolument terribles où la maltraitance, la pression demeurent des outils de management au service d’un capitalisme puissant et sans limite. Les ouvrières sont déniées dans leur identité féminine ; le racisme et la discrimination deviennent la norme dans l’organisation du travail. L’usine va jusqu’à organiser sa propre milice, son propre syndicat, à l’époque le Syndicat indépendant des salariés de Citroën, dans le déni total des lois et du droit des travailleurs à la protection et à la santé.
    Quand Citroën décide de se rembourser des accords de Grenelle en exigeant des ouvriers qu’ils travaillent trois heures supplémentaires par semaine à titre gracieux, Robert et quelques autres entrevoient alors la possibilité d’un mouvement social, mais ses collègues ne veulent plus entendre parler de politique après l’échec relatif de mai 68
    Les travailleurs italiens, maghrébins, yougoslaves, africains, français, méprisés par une direction nostalgique du beau temps des colonies, hésitent entre révolte et résignation. Certains paieront très cher leur engagement, d’autres puiseront dans le collectif une énergie nouvelle. C’est le mérite du film que de croiser ces trajectoires et de confronter les positions sans jamais condamner les choix des protagonistes, fussent-ils ceux de l’obéissance, voire de la collaboration avec la direction. Et quand Robert se dévoile, malgré le relatif sacrifice de son confort et de sa santé, il se voit reprocher d’avoir le choix d’une autre vie par ceux qu’ils entendent défendre.
    Le film nous plonge dans les combats d’une époque dont nous n’avons souvent qu’une idée trop abstraite, voire caricaturale.
    Mais ce qui m’a gêné dans ce film, c’est la chaîne… Pour reconstituer la chaîne de fabrication de 2CV, Mathias Gokalp et son équipe se sont installés dans les friches Michelin, à Clermont-Ferrand : « On a rempli des grands hangars avec les outillages d’usine en cessation d’activité de la région. Concernant les 2cv, nous avons travaillé avec des véhicules de collection qui ont été entièrement démontés pour être réassemblés sur la chaîne dans le film. Et des fabricants nous ont aussi fourni des pièces neuves, les carrosseries brutes et les portières. On ne fabrique plus de 2cv complètes mais on fabrique encore des pièces détachées pour réparer celles qui sont encore en circulation » précise le réalisateur… Cela se voit…cela fait plus gros atelier de mécanique, on ne retrouve pas la tension et la pression de ce qu’était une chaine de fabrication automobile. comme celle que j’ai pu visiter à Billancourt…
    Par ailleurs, il aurait peut-être fallu s’en tenir au monde de l’usine. C’est dans l’articulation entre la vie bourgeoise de Robert (bien plus qu’elle ne l’était réellement si l’on en croit le récit autobiographique de sa fille) et sa vie d’ouvrier, que le film se montre le moins réussi. L’opposition entre les deux univers est un peu trop explicitement soulignée par le contraste des couleurs (bleu gris à l’usine ; rouge et orange à la maison).
    Quant à l’épilogue, il nous semble maladroit. Après un séjour en hôpital psychiatrique, Robert retourne au travail. Il livre son cours tel un zombie devant des étudiants atterrés. …
    Il n’en reste pas moins que le film constitue un hommage vibrant aux luttes d’une génération dont il est beau et utile de rappeler l’engagement
    Simon Bernard
    Simon Bernard

    140 abonnés 551 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 avril 2023
    Professeur de philosophie à l'université, Robert et d'autres militants intellectuels de gauche décident de se faire embaucher dans les usines des grandes entreprises françaises pour rencontrer les ouvriers et les amener à rejoindre leur révolution. Robert découvre que la prise de risque n'est pas si aisée sans filet de sécurité.
    En salle le 5 avril.

    spoiler: L'Établi présente une période historique peu traitée au cinéma : les mois qui ont suivi les évènements de mai 1968, période à laquelle il a fallu consolider les acquis sociaux malgré une tentative des entreprises de revenir à la situation précédente. Dommage que le film se montre très documentaire sans parvenir à plaire par ses personnages et son histoire narrative, qui sont mis en retrait au profit de la cause militante. Un moment intéressant mais pas captivant, qui permet de se mettre à la place de ces ouvriers des années 1960.
    André L.
    André L.

    18 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2023
    Excellente surprise. Sans pathos, le film montre la réalité ouvrière du temps où la France avait encore des ouvriers d'usine (on disait OS pour désigner les ouvriers spécialisés, qui par antinomie n'étaient spécialisés en rien du tout). Il montre aussi l'abîme qui séparait ce monde ouvrier des jeunes intellectuels issus de la bourgeoisie et sevrés de théories livresques sur la révolution. Le film reste d'une grande actualité même si la question ouvrière s'est déplacée vers les usines du Bangladesh et les sociétés de services (ménage, entretien, etc.)... Sans doute l'abîme entre intellectuels et ouvriers s'est-il seulement élargi, les premiers méprisant les seconds, coupables de voter RN,fumer des clopes et rouler en diesel.
    novemberromeo
    novemberromeo

    41 abonnés 687 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 6 août 2023
    Film lent et idéologique qui traduit ce que sait faire en majorité notre cinéma subventionné...à l'heure où Ridley Scott sort Napoléon. Bref, cela plaira aux boomers mais les acteurs sont empruntés et l'intrigue inexistante. Une purge.
    defleppard
    defleppard

    375 abonnés 3 365 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 août 2023
    L'Établi. Film adapté du roman de Robert Linhart qui traite principalement de la lutte des classes. On ne s'ennuie pas une seconde. Trois étoiles et demie.
    FaRem
    FaRem

    8 608 abonnés 9 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 août 2023
    « Pour faire la révolution, il faut aussi parfois se salir les mains. » C'est ce qu'ont décrété les « établis », ces militants d'extrême-gauches qui se sont fait embaucher dans les usines et les campagnes afin voir comment cela se passe de l'intérieur avec l'objectif de préparer une révolution. Robert a une situation aisée, mais il décide de s'impliquer pour le bien collectif. Mathias Gokalp propose une bonne immersion dans ce milieu avec parfois quelques contradictions qui sont soulevées par rapport à ce combat mené par des gens qui n'ont rien à perdre. Le plus intéressant arrive lorsque l'action est lancée avec cette guerre psychologique, et parfois plus, qui se met en place entre les deux parties. Si le récit est classique dans la forme, l'histoire est intéressante et encore d'actualité sur de nombreux points concernant les droits des travailleurs, la lutte des classes, l'immigration, etc. Si Swann Arlaud est convaincant dans son rôle, Raphaëlle Rousseau lui vole la vedette à chaque apparition. En somme, c'est pas mal.
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2023
    A la fin des années 60, des centaines d'étudiants membres d'organisations maoïstes se sont fait engager comme ouvriers dans des usines pour partager la vie des ouvriers afin de mieux les comprendre, afin de servir les luttes sociales dans les usines. Ce mouvement important avait pour nom "Les établis". Le sociologue et philosophe Robert Linhart était l'un d'eux. C'est dans l'usine Citroën de la Porte de Choisy que ce "Normal Sup" se fait engager comme OS2 à l'automne 1968, prétendant n'avoir que le Certificat d'étude. 10 ans plus tard, il racontera cette expérience dans un livre, "L'établi", dont le film de Mathias Gokalp est l'adaptation cinématographique. Citroën, bien connu à l'époque pour son syndicat maison et l'utilisation fréquente d'hommes de main, de nervis, pour faire régner l'ordre. Après un début hésitant, où les difficultés que rencontre Robert Linhart pour réaliser des tâches pour lesquelles ses études ne l'ont pas préparé sont montrées de façon un peu maladroites et où l'accueil de ses nouveaux collègues qui craignent de perdre leurs primes à cause de son mauvais travail semble quelque peu caricatural, le film prend de plus en plus d'ampleur et l'intérêt qu'on y porte grandit considérablement. Un évènement va permettre à Robert Linhart de lancer un mouvement de grande ampleur : la décision prise par Citroën de faire travailler sans paye des heures supplémentaires afin de se faire rembourser les accords de Grenelle, signés après mai 68. "L'établi" montre avec justesse comment se déroulait le travail dans une chaîne de fabrication, montre le comportement raciste et sexiste de certains petits chefs, montre comment un mouvement arrive à naître mais rencontre de plus en plus de difficultés, que ce soit à cause des entraves, certaines violentes, certaines plus habiles, menées par la direction envers les ouvriers en état de faiblesse, (travailleurs immigrés, personnel féminin, personnel ayant des difficultés financières, etc.), montre l'antagonisme entre ces jeunes "gauchistes" et la CGT qui ne veut pas les soutenir, même si le responsable local, un prêtre ouvrier interprété par Olivier Gourmet, prend la responsabilité d'embrasser leur cause. On va même s'amuser de quelques anecdotes tournant autour de la fille de Robert Linhart qui s'attend à ce que la révolution ait commencé chaque fois qu'elle descend dans la rue ou bien à l'origine d'une remarque de la mère de Linhart qui demande à son fils de faire lire à sa fille d'autres livres que ceux parlant de la Chine et de la Palestine. Dans une excellente distribution où brille particulièrement Swann Arlaud (qui a participé à toutes les manifestations contre la réforme des retraites !) on ne manque pas de remarquer une jeune comédienne, Raphaëlle Rousseau, qui interprète avec force et talent le rôle d'une ouvrière aux origines yougoslaves. Un film censé se dérouler en 1968 et 1969 mais qui, sur de nombreux points, est d'une grande actualité.
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 248 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 avril 2023
    Partant d'un texte autobiographique relatant l'expérience d'un professeur de philo normalien qui décide d'entrer en septembre 1968 dans une usine Citroën afin d'y attiser les braises d'une révolution qui viendra du prolétariat, Mathias Gokalp a bâti un film modeste et ambitieux. Modeste par les moyens dont il a disposés. En effet, la reconstitution des chaînes de fabrication de la 2 chevaux fait un peu "cheap" et la quasi-absence de plans extérieurs évite de coûteux décors ...Ambitieux, car il est difficile d'expliquer aux spectateurs de la jeune génération, à l'heure de la "start-up-nation ", qu'il y a une cinquantaine d'années, quelques centaines ( milliers?) de jeunes gens a priori intelligents et cultivés d'Europe ont pu gober les écrits et discours de quelques criminels autocrates exerçant leurs dictatures à des milliers de kilomètres.
    Le résultat est assez mitigé. On voudrait croire à toutes ces belles scènes des ouvriers main dans la main, chantant des chants révolutionnaires et qui fomentent une grève pour s'opposer à l'affreux Thénardier. Pour autant, le réalisateur ne cache pas les difficultés et les contradictions de l'exercice...
    Swann Arlaud en prolétaire de pacotille au masque figé, fait le job. Les autres figures, du patron finaud au prêtre-ouvrier cégétiste en passant par les nervis du syndicat-maison, tous paraissent crédibles.
    Nb : Pour avoir connu jadis quelques spécimens authentiques de maoïstes, je pense même que ceux du film sont des comiques à côté des vrais.
    Joce2012
    Joce2012

    203 abonnés 577 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 avril 2023
    Très bon film qui démontre l'engagement très fort de ceux qui croient que l'on peut améliorer la situation des métiers très mal reconnus et comment il est difficile de faire bouger les gens alors que seule la solidarité est convinquante
    mat niro
    mat niro

    352 abonnés 1 815 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 mai 2023
    Chronique sociale et politique inspirée du livre de Robert Linhart, "L'établi" se rapproche quelque peu d'une immersion en mode documentaire dans le monde ouvrier de l'après mai 68. L'action se situe dans une usine Citroën où Swann Arlaud, agrégé de philosophie, va se faire embaucher pour vivre de l'intérieur le travail à la chaîne. La précision des gestes et les cadences infernales du travail sont très bien retranscrites, mais ce film est un peu trop académique pour transmettre certaines émotions sur le sort de ces bagnards. Cet élan révolutionnaire visant à faire évoluer les choses ne décolle vraiment que dans le dernier tiers du film, Mathias Gokalp se contentant de dénoncer mollement la tyrannie du patronat. Instructif quand même.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 avril 2024
    Bien que doté d’un sujet en or, ce film de Mathias Gokalp, sorti en 2023, fait pschitt. D’une part, la mise en scène dépourvue de créativité entraîne un faux rythme ennuyeux. D’autre part, la direction d’acteurs (malgré la présence de Swann Arlaud et Denis Podalydès) est tellement terne qu’aucune émotion ne se dégage. Pourtant, la plongée dans l’univers ouvrier à la fin des années 1960, à travers l’infiltration d’un idéologue communiste dans une usine, permet de développer de multiples thèmes. La pénibilité du travail à la chaîne, la montée du syndicalisme, la lutte des classes et la brutalité du patronat sont traitées selon un canevas prévisible. Bref, un long-métrage décevant malgré de nobles ambitions politiques et sociales.
    Olivier G.
    Olivier G.

    20 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 avril 2023
    Un film sobre, passionnant, intelligent et subtil qui documente une page méconnue de notre histoire sociale. Excellent!
    Regine C.C
    Regine C.C

    35 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mai 2023
    Un professeur d'université décide d'infiltrer le milieu ouvrier pour essayer de redémarrer mai 68. Mais les dirigeants, échaudés par les évènements récents, veille au grain et exploite les différences, entre autre la situation des ouvriers immigrés qui sont logés dans leurs foyers et finiront a la rue après une tentative de grève.
    Un film qui illustre bien le fameux dicton " diviser pour mieux régner".
    Swann Arlaud fait le job et assez crédible dans son rôle d'ouvrier parachuté et les acteurs bien dirigés dans leur ensemble.
    Film à voir
    Supfan
    Supfan

    38 abonnés 127 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2023
    Swann Arlaud est une fois de + formidable dans ce role ! Film fort , theme universel et toujours d'actualite malgre tout. Bravo a toute l'equipe
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