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Loïck G.
334 abonnés
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3,5
Publiée le 29 novembre 2023
De la part de Robin Campillo (120 battements par minute") on pouvait s’attendre à un regard plus incisif, plus militant sur la décolonisation de Madagascar, qu’il a vécue enfant auprès de son père militaire. Mais en reprenant les notes de ses souvenirs, il ne fait que retranscrire sentiments et perceptions d’un monde alors distant de ses jeux. C’est dans les interstices d’une cachette, ou derrière les vitres de la maison qu’il découvre avant tout, le monde des adultes. Ses premiers émois relayés par ses propres lectures où apparaissent cette fois en filigrane un monde moins idyllique. Une société secrète, des paysans malmenés… Finie la nostalgie et le farniente, Campillo jette lui aussi le masque de son enfance pour donner à voir dans un final assez abrupt , la force d’une révolution, la puissance du militantisme. 12 ans après son indépendance, l’île rouge se débarrassait de la tutelle française. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Le film est impressionniste, presque sensoriel, vu à travers le regard de l'enfant. Cela donne des scènes extrêmement poétiques même dans le malaise. Malheureusement cette vision n'évite pas l'ennui car le scénario étire ces scènes au détriment des scènes plus réalistes, très intéressantes mais peu abouties. Les parties sur Fantomette viennent ajouter au climat un peu soporifique de l'ensemble. Dommage car le sujet de la colonisation est passionnant. La fin est ainsi étrange, soudainement très politique. La photo est magnifique et la réalisation très belle, les acteurs sont impeccables mais je suis resté sur ma faim.
Comme on dit, c’est un film d’atmosphère. Il ne montre pas grand-chose, tout est dans l’évocation, les regards des acteurs, leurs rêves… Film minimaliste tout en plans serrés pour faire des économies, on dirait un téléfilm d’une production complètement fauchée. J’ai été voir ce film car je suis personnellement concerné (attaché à Madagascar), certaines choses sont bien dites : la fiancée qui se sent très mal expatriée et rentre en France, les fêtes entre-soi des Vazahas, la défiance devant les couples mixtes, l’émerveillement devant la beauté du pays (pas du tout montrée),… La fin qui montre les « révolutionnaires » qui dénoncent « l’effroyable » colonialisme est très convenue et laissera le spectateur non averti dans le mensonge car cette « révolution » de 1972, sur la base d'un collectivisme délirant, a ouvert la période de misère dont Madagascar n’est malheureusement jamais sortie depuis.
Alors que Madagascar a obtenu son indépendance depuis de nombreuses années, le pays reste sous la direction de la France. "L'île rouge" nous place dans une bulle, celle des militaires Français et de leurs familles. Le film est directement inspiré des propres souvenirs de Robin Campillo lorsqu'il avait 8 ans, ce qui explique ce récit en partie à hauteur d'enfant alors qu'il est question de la colonisation, des relations entre les Français et les locaux même si ces derniers sont très peu présents, et l'envie de liberté des Malgaches. Certains de ces aspects ne sont réellement qu'évoqués qu'à la fin du film. Même s'il partage son sentiment et certains de ses souvenirs, ça aurait été bien aussi qu'il creuse le sujet même sans faire un film historique à proprement parler. Là, on dirait trop souvent un film de vacances avec différentes familles, des histoires d'amitié et des problèmes de couple. Des instants de vie d'une grande banalité dont je n'ai pas compris l'intérêt surtout avec autant de personnages imbuvables... Merci pour les souvenirs d'enfance, même si on n'avait rien demandé, mais le film n'est vraiment pas terrible.
Après l'encensé 120 battements par minute, Robin Campillo revient avec le très discret L'île rouge. Malheureusement, c'est raté à quelques endroits pour le réalisateur. Le cinéaste propose quelques belles images (point fort : les passages Fantomete) et une super musique permettant de parfaitement rentrer dans le récit. Mais le problème réside dans ce récit. On ne sait pas ce qu'il souhaite nous raconter. On navigue sans vraiment avancer dans les multiples histoires qui nous sont montrés à travers les yeux du jeune homme. Le film devient très intéressant dans sa toute dernière partie.
Une chronique vue surtout par le regard de l'enfance, où des scènes du quotidien s'enchaînent sans âme ni saveur. Si le sujet est le colonialisme et l'indépendance approchante de l'île, le film ne montre et ne raconte rien de fort où de consistant sur son propos. Même les dialogues sont dits sans conviction!
Témoignage de la vie coloniale à Madagascar est une idée originale en se plaçant à hauteur d enfants. Néanmoins en dehors des décors et de quelques présentations d activités on sent que l on passe à côté du contexte ... résultat mitigé qui reste surtout une présentation de souvenirs d enfance
Ceux qui ne connaissent pas du tout Madagascar risque de passer un peu à côté, comme sur ce qui concerne les rapports humains entre français et ex colonisés qui ont chacun leur culture J'ai adoré la lumière particulière qui baigne le film et de très belles images, pas de la carte postale mais beauté et violence en même temps, comme le regard du bébé crocodile qui m'a sidéré.
Ce sont ses souvenirs d’enfant de militaire expatrié que Robin Campillo met en scène, dans ce film très sensoriel. Au travers des yeux de cet enfant, dont l’imagination nous emmène souvent dans des épisodes de Fantômette, qui observe son entourage souvent à leur insu, on imagine aisément la naissance du futur réalisateur.
L’élément principal qui m’a poussée à aller voir ce film est Nadia Tereszkiewicz, césar du meilleur espoir féminin, dont l’interprétation dans les Amandiers m’avait soufflée. Également pour Robin Campillo réalisateur du puissant 120 battements par minute.
Cependant ni l’un, ni l’autre ne sont parvenus à susciter quelconque émotion chez moi.
Nadia Tereszkiewicz est une très grande actrice, avec un jeu très physique et généreux dans ce qu’elle peut provoquer comme émotion. Mais ici, elle manque de crédibilité dans ce rôle de mère de famille de 3 enfants dont l’aîné est déjà adolescent. La caméra n’efface pas son jeune âge. Le reste du casting est convaincant mais les personnages sont peu attachants.
L’île rouge est très loin de la puissance du précédent film de Robin Campillo. On regarde l’Ile Rouge comme on feuillèterait l’album photo d’une famille dont on ne connaîtrait rien : on est frappé par la beauté des paysages, on ressent la mélancolie d’une époque passée où la vie ressemblait à des vacances mais dont la fin était inéluctable, on peut imaginer les couleurs, les sons, les odeurs de cette île paradisiaque. Mais on reste les spectateurs lointains de ce que l’on voit et l’ennui arrive rapidement.
Peut-être que pour apprécier pleinement ce film il faut accepter que le personnage principal ne fait pas partie des nombreux acteurs, mais qu’il s’agit bien de cette Ile rouge, Madagascar, qui voit la fin d’une époque aux allures de colonialisme et naître les prémices d’une révolution de sa jeunesse malgache…
Comment faire une critique positive quand je ne vois rien de positif. Le scénario manque tellement d'intérêt. Ça raconte... rien. Pas de rebondissement, pas de fil conducteur, pas d'intrigue. Peut être que ça raconte l'ennui d'une époque, celle de la décolonisation, mais pourquoi ne pas en montrer les dangers, les peurs, les enjeux? Les acteurs sont plutôt bons, honnêtes et on peut y croire mais le scénario... L'image est un peu floue pour donner une impression de vieillissement, de retour à cette époque. Procédé naïf qui ne permet pas d'avoir une image nette tout du long, un grain dommage et de couleur qui implique de se demander si c'est vraiment fait exprès ou si c'est un mauvais choix. Bref j'ai eu l'impression de perdre mon temps.
J 'avoue avoir été un peu déçu par le film, pas du tout à la hauteur des précédentes réalisations de Robin Campillo. Les scènes d'animation ne fonctionnent pas, le regard à hauteur d'enfant peine à convaincre. Quel dommage. Mais sans rancune.
Je n'avais pas adoré "120 bpm" et je suis allée circonspecte voir "L'île rouge". J'ai été cueillie par la beauté esthétique et humaine de ce film. Je lis ici qu'il a quelques défauts... peut-être, mais alors de ces défauts que n'ont jamais les téléfilms de 21h10... On y voit des humains se livrer des combats silencieux, en famille ou en 'politique', dans une tension grandissante, jusqu'à ce que le silence ne suffise plus. Campillo ne s'approprie pas ;-) Madagascar : il laisse aux Malgaches la liberté de faire leur film. Pas de tourisme, pas de lémuriens, pas de vanille, pas de marchés typiques, rien de tout cela (il y a de très bons documentaires sur youtube), parce qu'à l'époque ce n'était pas 'intéressant'. C'est un film magnifique. Le père et la mère, vus par l'enfant, sont bouleversants. On est étonné par certains propos bien sûr, mais il faut se rappeler qu'on est en 1970...
Ce long métrage sur la vie d'expatriés dans une base militaire à Madagascar aux dernières heures de la colonisation est très travaillé dans sa forme et réalisé avec une grande maîtrise, beaucoup de soin et de finesse. L'attention portée au traitement du son, par exemple, est incroyable : une balançoire qui grince, des pas sur des graviers... Tout est fait pour inviter le spectateur à convoquer ses propres souvenirs et à ressentir cette nostalgie par analogies sensorielles.
En déroulant l'histoire à travers le regard du jeune enfant, en faisant passer la question de la décolonisation en arrière plan, et en basculant progressivement le point de vue pour offrir un revirement assez inattendu durant sa dernière demi-heure, le film évite, avec beaucoup d'intelligence et d'habileté, de tomber dans une nostalgie qui pourrait finir par être dérangeante face à un tel sujet, voire taxée de néo colonialisme.
Les déçus ont d'ailleurs sûrement été ceux qui s'attendait à un traitement plus politique et historique du sujet. L'intention du réalisateur n'est pas de proposer un récit documenté mais bien de passer par le sensoriel et l'évocation personnelle pour témoigner de cette période transitoire de l'Histoire. Tout se mélange et se bouscule dans la tête de ce jeune garçon, les souvenirs comme les émotions, la réalité comme la fiction (incartades totalement inattendues et surprenantes dans l'univers de Fantomette).
La bande originale composé par le fidèle accolyte de Campillo, Arnaud Rebotini, contribue parfaitement à rendre compte de cette ambiance moite, du rythme lancinant de la vie de ces personnages au sein de cette base militaire, déconnectée du reste du Monde. Pour autant, plusieurs scènes en filigrane sont là pour nous rappeler le contexte.
Nadia Tereszkiewicz est épatante une nouvelle fois. Elle incarne avec beaucoup de mélancolie et de profondeur ce personnage dont l'émancipation progressive de l'emprise conjugale est la métaphore de celle du pays qu'elle s'apprête à devoir quitter.