Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Jean-Michel LAURENT
1 critique
Suivre son activité
5,0
Publiée le 1 juin 2023
Une merveille. Déjà vu Deux fois en deux jours. Les acteurs sont tous excellents. Mention spéciale à Sophie Guillemin qui est resplendissante. Quant à la mise en scène, c'est sublime. C'est tellement rare un beau film sensoriel et si bien réalisé. -l'atmosphère et l'image sont extrêmement réussies. -le regard de l'enfant et son ressenti passent bien. -la décolonisation est bien figurée avec au départ des environnements tout blancs puis de plus en plus noirs avec en articulation la scène de danse qui est symbolique. -le casting est impeccable.
La mise en scène est, comme toujours chez Robin Campillo, magistrale et le récit joli, intelligent, poétique, original et engagé. Seul le scénario, artificielle dans sa construction, nous laisse un peu de côté et ne nous permet pas de rentrer pleinement dans l'histoire. Mais l'ensemble reste passionnant.
Certaines séquences sont très belles, réussies, mais à chaque fois que le film m'attrapait émotionnellement il me relâchait ensuite, si bien que mon implication, ma concentration pendant la séance a été très aléatoire. Les images sont très belles, les plans très composés et l'atmosphère du film est un doux voyage. À travers ses souvenirs d'enfance Robin Campillo nous offre une fresque qui réussite les morts, le temps passé, est un doux hommage à l'enfant qu'il a été, mais a tendance à nous laisser un peu sur le bas coté. Je recommande tout de même ce film, qui, bien qu'il ne soit pour moi pas une réussite totale, est plein de qualités et porté par des acteurs toujours justes.
Petite note pour ceux ayant vu le film : Les crocodiles dans la culture malgache sont très respectés et considérés comme la réincarnation des ancêtres. spoiler: Je trouvais interessant d'avoir cette information en clef de lecture pour la séquence où le père en offre à ses enfants et les plonge en captivité.
Mise en scène époustouflante, photo magnifique sans oublier un travail incroyable sur le son qui nous plonge dans une expérience sensorielle comme rarement.
Après "Les Revenants", "Eastern Boys" et "120 battements par minute", Robin Campillo change totalement de registre. Le réalisateur s'inspire de son passé personnel au début des années 70. "L'île rouge" se situe dans une base de l'armée française à Madagascar, indépendante depuis peu. En toute discrétion, nous suivons le quotidien banal d'une famille et surtout sous le regard d'un enfant qui observe autour de lui quand il ne rêve pas des aventures de "Fantômette". Bien que subtile, pour nous ouvrir les yeux avec un final éclairant sur le colonialisme, cette lente chronique ennuie quelque peu.
Quel ennui mortel ! Un film tout en longueur. On ne voit pas pourquoi Fantomette apparaît dans ce film poussif . Quelques personnes sont sorties pendant la projection. La base militaire est repliée sur elle même ! Campillo m avait habitué à mieux. Ce sujet ne l a pas inspiré.
Le film d'auteur français par excellence ! Ici , c'est la vie dans une bulle hors du temps représentée par une base militaire à Madagascar dans les années 70 juste avant la fin des illusions du "colonialisme" Tout est narré du point de vue de l'enfant (Thomas) qui n'est autre que le metteur en scène du film Robin Campillo (quoiqu'il s'en défende!) C'est joli , bien filmé , belle photographie comme dans un rêve éveillé, une parenthèse désenchantée mais c'est mou et en fait au final on s'ennuie un peu ! J'aurais préféré qu'on parle un peu plus du problème de Madagascar vu par les natifs et un peu moins de Fantômette! Dommage qu'il ne l'ai pas présenté à Cannes , c'était bien le style!!La fin des illusions dans un paradis que nous avions emprunté. Ça va se planter au box office mais ils s'en fichent car c'est financé avec vos pépettes ....
Le petit angle de la boîte en bois dans laquelle se réfugie l'enfant restitue parfaitement ce kaléidoscope de points de vue, intimiste, social et politique
Premièrement le jeu d'acteur est incroyable, les jeunes sont doués tout comme le couple de parents sublimé par Nadia Tereskiewicz et Robert Lopez. On est profondément immergé dans cette fin de colonialisme vécu par le jeune Thomas. Une période bizarre, un entre deux où on se pose de nombreuses questions qu'on arrive pas à formuler. Le film nous touche car les personnages ne savent jamais quoi faire, ils croient avoir des convictions mais ne font que douter tout au long du film. On est touché par ce film/souvenir car on comprend que on s'approche de la fin de l'innocence et que Thomas est sujet à de grands questionnements. La mise en scène vient jouer sur ce trouble, cette chaleur, cette place compliquée à assumer, ces rêves et ces réalités qu'on ne comprend pas tout le temps. Le film malgré sa facilité parle de beaucoup de choses importantes et sa dernière partie vient totalement nous rappeler pourquoi on a besoin du cinéma (même si ça peut donner une impression de tirer en longueur). Bref, un très bon film par un très bon réalisateur.
Lorsque je m’interroge sur le propos servi par un scénario, pour m’éclairer ou m’ouvrir les yeux, je regarde dans quelle catégorie le film est classé : ici, un drame. Si drame il y a c’est la colonisation (à partir de 1895 pour ce qui concerne notre Empire). L’indépendance de l’ile sera proclamée en 1960. Dans ce scénario, on est 10 ans après mais il y a encore une présence militaire française. Mais dans ce film c’est à se demander s’il y a une autre présence que ces militaires et leur famille, s’il y a une vie sociale, économique, politique, revendicative… en dehors des murs de la caserne. Dommage, car il y avait là matière à un récit vulgarisateur sur fond historique, voire devoir de mémoire. Ce n’est que dans les dernières minutes, qu’on découvrira qu’il y a encore un conflit entre la population et l’ex-puissance coloniale qui domine toujours l’administration et les autorités locales. Un film de deux heures pour seulement 20 minutes qui servent son sujet (supposé puisque pas réellement traité) ça ressemble à un manque total d’inspiration. Que l’enfant observateur (c’est le réalisateur nous disent les secrets de tournage) ne perçoive pas tout de la situation c’est une chose mais de là à faire pratiquement l’impasse sur tout (à part les prostituées pas toujours payées par les militaires ou les filles du coin employées à plier des parachutes), c’est extrêmement décevant. Manifestement, dans la salle en ce premier jour de sortie nationale, il y avait des spectateurs typés malgaches. Je ne suis pas sûr qu’ils aient trouvé dans ce film ce qu’ils en attendaient.
Je crois que j'ai encore plus aimé que "120 battements". "L'ile rouge" est une merveille d'histoire, de mise en scène et les acteurs sont juste incroyables.
Quel dommage de voir un film aussi raté et malade, alors qu'il y avait tout pour faire un beau film, d'après l'enfance de Campillo. Après 120 BPM, j'attendais avec impatience ce nouvel opus, mais hélas j'en suis sorti d'autant plus déçu et triste que j'aimais le précèdent. La faute à une histoire dont on se fout très vite, la vie banale dans une bulle de colons français à Madagascar; du point de vue d'un enfant ( le réalisateur si j'ai bien compris), très mal interprété et peu attachant. Des intermèdes gênants ( moches et ringards) sur Fantômette, livre que lit le gamin pour s'échapper. Les acteurs semblent un peu perdus, comme le spectateur devant ses souvenirs qui nous laissent de glace. Le dernier quart d'heure est WTF, spoiler: avec changement de point de vue à 180 degrés, on oublie les colons pour se concentrer sur des étudiants de Madagascar et leurs revendications. L'idée était belle mais théorique et le résultat est plus embarrassant qu'autre chose. Dommage pour Madagascar, qui méritait mieux et dont l'histoire de décolonisation est si peu connue...
Le début des années 70 marque un tournant pour Madagascar, où la population manifeste son intention d'en finir avec la tutelle française, symbolisée notamment par la présence de bases militaires. C'est aussi un paradis d'enfance pour le futur réalisateur Robin Campillo qui, 50 ans plus tard, nous livre une vision sensorielle de cette période, où il est témoin de certaines réalités, sans les comprendre, et où il s'évade en compagnie de Fantomette. Puisqu'il est à hauteur d'enfant, L'Île rouge n'est pas le film historique, et foncièrement anti-colonialiste, que l'on attendait. Cette enfance de l'indépendance d'un pays et, partant, la morgue de ses occupants étrangers, ne s'appréhende qu'à travers des paroles échangées et des attitudes, d'une manière certes subtile mais qui dessert en partie le film, que l'on espérait plus politique. L'image est belle, l'interprétation excellente (Nadia Tereszkiewicz confirme l'étendue de sa palette) mais son scénario, impressionniste, se love dans une certaine nonchalance, manquant d'au moins un ou deux temps forts pour séduire davantage. La fin du long-métrage avive d'ailleurs les regrets, avec des dernières scènes plus frontales quant au développement promis de son thème. Mais s'il avait pris cette voie plus engagée, Robin Campillo aurait sans doute trahi, en quelque sorte, l'enfant innocent et observateur qu'il était à l'époque.
Après la claque 120bpm, Robin Campillo était attendu au tournant...et il n'a rien perdu de sa virtuosité ! Il nous offre ici une expérience sensorielle rare, dans laquelle s'entrecroisent l'imaginaire d'enfants et les désillusions amoureuses d'adultes, le tout sur fond d'une troublante mélancolie néocoloniale. Nadia Tereszkiewicz et Quim Gutierrez livrent une performance remarquable !