Jean-Robert Viallet retrace en l’espace de 100 minutes près de 2 siècles d’Histoire, de l’ère industrielle à la crise environnementale, que s’est-il passé ? Comment en sommes-nous arrivé là ? Générant au fil des décennies, ce que l’on caractérise désormais comme étant une nouvelle ère géologique : l’anthropocène (les effets de l’activité humaine et ses conséquences multiples aussi bien sur le climat, les ressources vitales, …), impactant indéniablement l’écosystème terrestre.
L'homme a mangé la terre (2019) revient au commencement de l’ère industrielle et à la dépendance grandissante aux énergies fossiles. De l’exploitation grandissante du charbon à l’arrivée du pétrole, des usines de production de masse en passant par les grandes guerres qui feront la puissance et la richesse de certains industriels. De l’avènement de l’industrie chimique aux premiers essais de la 1ère bombe atomique aux dérives de la bombe nucléaire (où il avait été évoquer de l’utiliser pour construire entre-autre, le canal de Panama !), sans oublier la modification génétique et transgénique dans l’agriculture.
Le film nous rappelle à quel point, les progrès technologiques acquis pendant la guerre auront été « bénéfiques » par la suite, pour la population mondiale (les sonars servant à détecter les sous-marins serviront aux pécheurs pour détecter les bancs de poissons, la construction des chars d’assaut deviendront les bulldozers d’aujourd’hui). Mais il est aussi important de rappeler que le progrès nous aura aussi donné le napalme, les pesticides, les déchets radioactifs, …
« Pendant tout le siècle, les grandes entreprises de la chimie entretiendront des relations peu recommandables avec la guerre et la destruction. IG Farben produira le Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz, la société DuPont produira le plutonium pour le projet Manhattan (1ère bombe atomique) et Monsanto l’agent Orange de la guerre du Vietnam »
La course au développement et aux progrès a irrémédiablement eu un lourd impact sur notre planète, c’est indéniable et hélas on ne pourra pas revenir en arrière pour tenter d’enrayer les dégâts sur notre écosystème et notre climat qui se dérègle.
Mais le lobbying des industriels aura toujours tout mis en œuvre pour enrayer les bonnes actions, comme lorsque les industriels de l’automobile ont tout fait pour limiter l’usage des tramway électriques au profit des voitures, sans oublier l’usage des panneaux solaires (dans les années 50 aux États-Unis) qui, malgré en forte croissance, s’arrêtera face à l’utilisation de l’électricité au charbon, mettant un terme à l’énergie verte.
Les progrès de l’Homme se sont hélas, bien souvent retournés contre nous, avec ces firmes chimiques qui se sont développées pour tuer nos ennemis avant de se reconvertir pour tuer d’autres espèces vivantes (via des herbicides ou insecticides), sans parler de l’agriculture intensive.
L’anthropocène marque définitivement notre entrée dans une nouvelle époque et malgré tous les moyens mis en place pour se tourner vers l’énergie verte, il n’est pas dit que cela soit la meilleure des solutions (les voitures électriques nécessitants de fabriquer des batteries ultra-polluantes ou les panneaux photovoltaïques trop gourmand en produits miniers).
Un documentaire très enrichissant, avec ces innombrables images d’archives. Un film nécessaire, même si après l’avoir vu, vous n’aurez qu’une envie, vous couper du monde, du consumérisme et du productivisme qui nous entourent (et nous tuent à petit feu).
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