Les Cinq Diables à été une totale surprise à mes yeux, à tel point qu'à cet instant je ne sais trop par ou commencer ...
Puisqu'il faut prendre par un bout, allons sur son histoire. Celle-ci pioche un peu de tout les coté et réunis sa cargaison d'indice, de piste, creuse et développe son idée avec une sobriété qui m'a vraiment captivé. En faisant simple, sans esbrouffe abracadabrantesque, Léa Mysius entrouvre une petite porte et claque un compte initiatique sur fond de fantastique sans alourdir sa trame, ni son rendu. Le film est beau tout simplement pour ses raisons de narration qui s'alterne, dans le motif fantasque du mélange des temporalités, sans perdre de vue sa résolution, son objectif qui se comprend dans la durée.
C'est le regard que porte cet enfant sur la séparation de ses parents, séparation complexe du à différents critères, de lieu, de genre, familiale, et donc fantastique, qui est bien l'enjeu absolu de ces Cinq Diables. La rupture expliqué à une gamine de 10 ans qui voit son monde bouleversé, un changement à vivre à vif pour des adultes qui eux mêmes se refusant à vouloir voir les choses en face ...
Pour ce qui est de sa fin, j'avoue que je n'ai pas tout pipé ! Je continue d'y réfléchir, si jamais je trouve ... Sinon, prochain visionnage ( rires ) !
Coté mise en scène Léa Mysius s'accorde quelques petites envolées dans un décor un poil reculée. De se coin de terre l'on sent les habitudes inchangées, le refus de l'ouverture, de la différence, on cadenasse les acquis et on perpétue les brimades ... Elle film les corps au près, chasse les recoins de chacun et de chacune, de cette traque de mystère certaines scènes ressortent. Le premier évanouissement de Vicky, le karaoké, l'arrivée de Julia, l'appel du grand-père dans le magasin, cette dispute dans la chambre conjugale. Touts pour donner encore un peu plus de crédits à des personnages vraiment incroyables !
Adèle Exarchopoulos, la tête d'affiche de ce long-métrage est juste parfaite, rien de facile dans cet exercice plus compliqué qu'il n'y parait. Swala Emati, dès son entrée capte notre attention, son jeu est froid et tendre en même temps. Patrick Bouchitey dans le peu qui lui est impartit apporte une contribution toute particulière. Moustapha Mbengue et Sally Dramé sont quand à eux les deux qui m'ont le plus époustouflé. Lui d'abord, qui tout en calme et nuance bouleverse, son visage filmé par une réalisatrice funambule m'a saisit, de toute sa stupeur ... Quand à cette petite fille, le mot révélation est parfois ressortit à tord et travers, par moi y compris, mais là il colle. Elle est espiègle, drôle, aventureuse, excentrique et infailliblement pourvu d'une tendresse de gosse à faire fondre !
Un film un peu étrange, un plaisir de sortir d'un cinéma aussi enjoué. A revoir pour plus de précision et se munir d'une compréhension plus sérieuse que celle-là ...