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traversay1
3 572 abonnés
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3,5
Publiée le 28 août 2022
Dans un certain "nouveau" cinéma français, qui n'a pas peur d'oser s'aventurer loin du réalisme et près du fantastique, Léa Mysius, après Ava et avec Les cinq diables, a assurément sa place. Tout en soulignant ses qualités de scénariste pour d'autres (Desplechin, Téchiné, Audiard et Denis à son palmarès), il est indéniable qu'il se passe quelque chose d'étrange et de pénétrant quand elle passe derrière la caméra. Cette manière d'utiliser les décors naturels (des Alpes, en l'occurrence), par exemple, et de créer un climat angoissant digne d'un film de sorcellerie. La fillette des Cinq diables n'est pas l'héroïne d'une énième récit d'apprentissage mais une cousine lointaine des enfants cruels du remarquable film norvégien The Innocents, à ceci près que c'est son attachement fusionnel à sa mère qui importe, au point d'encapsuler les odeurs de sa vie dans des bocaux. Le surnaturel s'invite peu à peu et presque naturellement dans la progression narrative d'un film qui voyage dans le temps et vers un incendie, pour exhaler un parfum de flammes. L"ouvrage n'est pas exempt de défauts, cependant, notamment dans la faible gestion des personnages secondaires masculins (le père, trop peu présent et le grand-père, anecdotique). Ses contempteurs pointeront sans doute le fait que le scénario du film est trop sophistiqué pour une histoire au final presque banale, une fois débarrassée de ses oripeaux mystérieux. Mais ce serait oublier la qualité indéniable de la mise en scène et l'interprétation remarquable d'Adèle Exarchopoulos, Sally Dramé et Swala Emati, toutes très investies.
Ca démarre plutôt bien avec une tres belle photo. Puis ça part en sucette dans une histoire avec évidemment deux lesbiennes, du harcèlement scolaire, du karaoke et une petite fille qui au début reconnaît tout type d’odeur et ensuite voit le passé. On se fiche un peu de ces personnages dont aucun n’est aimable. Et à mon sens le casting n’est pas très réussi non plus en terme d’alchimie entre les acteurs.
« Les Cinq Diables » permet de retrouver tous les ingrédients du film-de-jeune-auteur.trice-français.e-et-aussi-moins-jeune qui garantit l'accès aux festivals et la bienveillance critique. 1. un sujet de société actuel fort : ici l'homosexualité féminine et le racisme. Ailleurs ce sera le féminicide et le patriarcat (La Nuit du 12), l'emprise sexuelle sur des jeunes filles (Slalom), l’exploitation capitaliste sans limite (Rien à foutre)… 2. Au moins une tête d'affiche au casting, et Adèle Exarchopoulos excelle dans le portrait social concerné (Rien à foutre, Bac Nord…) très utile pour le point suivant. 3. Une conscience politique qui pousse à choisir des milieux populaires, des métiers « normaux » (le mot est de la réalisatrice) et des lotissements et intérieurs modestes un peu moches (filmés par des réalisatrices et réalisateurs venant souvent quant à eux de familles de classe moyenne ou supérieure). Exotisme de classe ? 4. Trouver au héros une activité sportive un peu hors du commun qui permette au personnage d’intérioriser ses blessures et suffisamment dangereuse pour apparaître comme une menace dans le scénario - ici la natation en eau glacée, ailleurs le cyclisme sur piste (La Nuit du 12), le ski (Slalom), la gymnastique (Olga) etc. 5. Une scène où l’on vomit (ou pisse, ou les deux) est bienvenue comme l’usage suggéré de substances excitantes plus ou moins licites (tabac, alcool, canabis). Parce qu'il s'agit quand même d'être un peu transgressif. 6. Le cinéma de genre (ici le fantastique, ailleurs le film d’horreur ou le polar) convoqué, mais sous une forme absolument à rebours du cinéma populaire originel, puisqu’il n’est pas question ici vraiment de désir, de fantasme ou de trouille, mais plutôt d’un clin d’œil de connivence. A agrémenter si possible d’une référence cinéphilique dans l’air du temps (ici Lynch, lui-même déjà pourtant recycleur en chef en imagerie filmée). 7. Last but not least : un scénario au cordeau, très bien fait, avec des dialogues toujours signifiants et les Cinq Diables bordent avec application toutes les lectures psychologiques et pistes narratives, au risque d’étouffer définitivement le mystère, la surprise que pourraient porter la mise en scène, sacrifiée sur l'autel du scénario filmé. Et c’est ce qu’attendent les commissions de financement ad hoc, composées de professionnels qui, eux-mêmes, font à peu près le même genre de films. Et voilà le travail ! En suivant ces quelques pistes, à vous les grandes marches et une myriade d’étoiles critiques dans la presse spécialisée. Au secours !
Les acteurs ont de vraies gueules et les lacs sont superbes, turquoise et ténébreux... photo très réussie et pourtant quel ennui...! Histoire peu crédible qui ne suscite guère d'émotions... on n'y croit pas une seconde et personne ne pleure avec les héroïnes... peut être se souviendra-t-on de l'attendrissement du poulpe et d'Adèle qui roucoule et hoquète au karaoké ?:))
Un film ou tout est mélangé la superstition les conflits amoureux la méchanceté bette des petits villages les préjugés bref c'est assez confus et l'on finit par s'ennuyer
Dans la lignée des nouveaux films de genre à la française (Grave, Petit paysan, Ava), Les cinq diables impressionne par sa virtuosité à flirter avec tous les genres : l'histoire d'amour, le film d'horreur, le conte fantastique, le film social. Tout est réussi, sublimer par une photo magnifique (assez rare : le chef op est également co-scénariste) en 35mm et une bande sonore pop et électrisante. Et au dessus de tout, dans ce casting formidable (Daphné Patakia déjà excellente dans OVNIS et la jeune révélation Sally Dramé), Adèle Exarchopoulos continue de tracer sa route avec une performance bouleversante. Le film interroge, passionne, et revigore. Le cinéma français a de beaux jours devant lui !
"Les Cinq Diables" ? Écrivons-les en confiance "Les Cinq-Diables", car se rapportant (même de manière fictionnelle) au registre toponymique. Ce bourg isérois et son lac (où s'entraîne "Joanne") ont d'ailleurs donné son nom à la piscine où travaille cette dernière. On est dans le Parc national des Écrins, et plus précisément au point de jonction de ... six vallées : Le Bourg-d'Oisans aura servi de cadre naturel réel (le seul atout du film) à ce 2e "long" de la trentenaire Léa Mysius. Pour le reste, les ambitions auteuristes du scénario (coécrit par la réalisatrice et Paul Guilhaume, du même tonneau chichiteux, et officiant aussi comme directeur de la photo...) tombent totalement à plat, donnant un brouet maladroit, autant que bien-pensant (je-n'oublie-de-cocher-aucune-case...), prêtant au résultat plus à rire qu'autre chose ! Pas de "diablerie" ici, donc (da capo) - juste une affaire mal exposée, mal conduite et mal conclue : on n'y croit pas, à cette histoire pour festivaliers bobos, on y bâille copieusement. Côté casting, quand même ?... Aucune occasion de se pâmer - et Mlle AE ("Joanne"), spoiler: à nouveau distribuée en disciple de Sapho , souffre toujours (et son jeu, aussi), de végétations rebelles.
Envoutant, hypnotique et surprenant, un film qui embarque le spectateur dans un tourbillon d'émotions, venant jouer avec notre perception du réel pour un trip sensoriel puissant et captivant. Superbement incarné par un casting hors pair au premier rang duquel Adèle Exarchopoulos livre une performance à fleur de peau. Un film qui joue brillamment avec les codes du fantastique (et rappelle en cela le cinéma de Jordan Peele) et réussit à surprendre le spectateur, tout en lui délivrant une claque émotionnelle. Mention spéciale à la jeune Sally Dramé. Et sans conteste, la plus belle scène de karaoké de l'année: Bonnie Tyler forever.
Merci à Claire Denis pour la recommandation. Au moins on a bien rigolé.
La réal ne sait pas ce qu’elle fait : c’est bizarre pour être bizarre mais rien de plus. Les comédiens sont franchement mauvais sauf Adèle. Adèle elle est perdue.
Un film vide sans intérêt avec un scénario quasiment absent et mal dirigé essayant de jouer avec des grosses cordes sans originalités que ce soit le problème de couple ou encore le fait de retrouver son amour d'enfance plusieurs années plus tard. Le rythme est absent n'arrivant à aucun moment à garder de l'intérêt au film. Sans oublier une réalisation et des acteurs plus que moyens.
L’intérêt principal repose sur la prestation de Adèle Exarchopoulos . Ses qualités d’actrices ne sont plus à démontrer. Pour le reste difficile d’adhérer à l’histoire
Son premier film vraiment abouti, LÉA MYSIUS réussit cette immersion dans l'étrange sur fond d'une romance dramatique. Tout son casting est investi avec force et ADÈLE EXARCHOPOULOS excelle dans ce rôle au charme qu'on lui connaît depuis "la vie d'adèle". Un film captivant aussi comme un petit triller fantastique (la BO excellente et la mise en scène soignée aide beaucoup).Bref tout les Parfums d'un excellent film français. Merci j'ai passé une très bonne soirée.
Résumé à la con : Une gosse trop mims aux superpouvoirs olfactifs n’utilise pas son nez pour chercher des truffes ou créer un parfum, mais plutôt pour faire de belles conneries.
L’avis cool : La bande-annonce de ce film était certainement l’une des plus grosses surprises de notre année cinéma. Autant vous dire que l’attente était présente et le résultat au rendez-vous. Ce film, c’est l’idée géniale qui mêle mystère, mémoire et olfactif qui viennent enrober un drame poignant et vibrant d’émotions. Un long métrage singulier doté d’une photographie à couper le souffle qui s’amuse à explorer différents registres. Les acteurs sont incroyables et la jeune Sally Dramé est d’une justesse éblouissante. Un film fantastique au propre comme au figuré.
L’avis moins cool : Allez voir ce film, il est génial. Ceci étant dit, là, on va pinailler. Qu’on se le dise, on est forcément plus regardant avec les films premiers degrés si bien soient-ils. On va forcément tenter de remuer un peu la merdouille. On a un peu le sentiment que certains agencements (vinyle, photo de mariage volontairement cheap, etc…) sont académiques et font décorum en forçant le trait d’un vintage parfois peu crédible, comme marqué par le regard d’un réal loin de ce monde rural et qui en projette une vision biaisée. Ça peut parfois casser légèrement l’immersion et tout autour est si bon et à deux doigts du chef-d’oeuvre, qu’on en voudrait encore davantage. MAIS, un film Français de cette qualité ça n’arrive pas tous les jours. À voir absolument.
D’autres histoires fantastiques qu’on vous recommande: - LE PARFUM : HISTOIRE D'UN MEURTRIER, 2006 - Tom Tykwer (au propre) - Au théâtre: Une histoire d’amour, 2020 - Alexis Michalik (au figuré)
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Pour son second long métrage après le remarquable et remarqué "Ava", Léa Mysius arrive à créer une atmosphère fantastique, aidée par le décor, un bourg dans une vallée reculée des Alpes. La mise en scène, souvent au plus près des personnages, contribue à cela, ainsi que l'utilisation de la musique, quoique parfois un peu superflue. Adèle Exarchopoulos est superbe, Daphné Patakia méconnaissable en grande brûlée.