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Ninideslaux
78 abonnés
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3,5
Publiée le 19 mars 2022
Un road-movie urbain dont l'héroïne est à pieds et court, court... comme une Rosetta de banlieue qui aurait pris un peu d'âge. Un film social /sociétal très bien réalisé par le jeune Eric Gravel, tant les images récurrentes de paysage défilant à travers les vitres d'un RER, d'un bus nous font sentir le temps qui passe, la course après le temps -et c'est toujours le temps qui gagne. Julie est première femme de chambre dans un palace. Un de ceux où tout doit être parfait, où le client est empereur, où il peut étaler sa supériorité en critiquant tout et n'importe quoi. Et même s'il s'agit d'un dingue qui transforme sa chambre en champ de ruine et repeint les murs avec ses excréments, c'est au personnel de tout remettre en ordre sans se plaindre. Tout est minuté, chaque geste est prévu, rentabilisé.... on est impressionnés par leur professionnalisme. Mais Julie, elle fait ça par défaut, pour vivre: elle a un master en communication et travaillait dans une entreprise qui a fermé. Et elle espère retrouver enfin un poste qui correspondrait à ses qualifications. Et juste au moment où elle a enfin un entretien sérieux, la grève lui tombe dessus. Les trains d'abord, puis les bus, donc les bus de remplacement.... C'est qu'elle habite loin parce qu'elle veut tout, Julie. Elever ses enfants (elle en a la garde, le père oublie régulièrement de verser sa pension) dans une maison avec jardin, loin des HLM et donc de la banlieue lugubre, offrir un trampoline à son fils pour son anniversaire (pas forcément la meilleure idée....) et avoir un travail épanouissant, valorisant. Alors elle fait du stop, mais elle arrive en retard et sa responsable (elle même soumise aux diktats d'une direction qui se fiche pas mal de savoir si ses employés sont impactés par la grève) la sermonne; elle arrive en retard pour récupérer les enfants chez la nounou qui ne veut plus les garder dans ces conditions. Histoire banale, histoire quotidienne dont la caméra de Gravel fait un thriller. Drame minuscule des existences anonymes qui devient un drame majeur. Nous aimons Julie, formidablement incarnée par Laure Calamy, parce qu'elle se bat. Elle pourrait se laisser licencier, vivre des Assedics (presque pas plus mal qu'avec un salaire de femme de chambre...) mais non: elle se bat, contre vents et marées. Un bel exemple! Je reconnais que ce cinéma n'est pas exactement ma tasse de thé. Mais c'est très bien!
Cours, Julie, cours ! Cela pourrait résumer les journées de cette jeune femme (Julie, donc) qui a fait le choix de vivre à la campagne avec ses deux enfants (qu'elle élève seule après une séparation), tout en travaillant à Paris dans un palace comme femme de ménage. Quand dans la même semaine, alors qu'elle passe des entretiens de recrutement pour changer radicalement de voie professionnelle, tout se ligue contre elle (transports publics en grève, voiture en panne, etc...), tout son fragile équilibre organisationnel archi minuté bascule dans le chaos. Laure Calamy impressionne à l'écran, incarnant une mère courageuse et énergique prête à tout pour être au top sur tous les plans. D'un autre côté, il est difficile de totalement la plaindre tant certains de ses choix ne sont pas toujours très malins par rapport à la situation tendue dans laquelle elle tente de surnager : à trop courir, on oublie de réfléchir ! Le tempo du film est quant à lui très bon, porté par une musique électronique parfaitement en phase avec cette course effrénée du "Métro-Boulot-Dodo" sans métro !! Un drame vif et sportif, manquant d'une pointe d'émotion. Site CINEMADOURG.free.fr
Une semaine dans la vie de Julie (Laure Calamy), une Française ordinaire dont on comprend que son conjoint et elle ont décidé, quelques années plus tôt, de s'installer à la campagne, dans un trou perdu, pas trop loin de Paris, pour y élever leurs enfants dans un cadre plus agréable que la grande ville. Mais tout s'est déréglé dans la vie de Julie. Son conjoint l’a quittée lui laissant la responsabilité d'élever seule leurs deux enfants sans toujours lui verser la pension à laquelle elle a droit. Elle a perdu son emploi et a dû accepter un poste sous-qualifié et pourtant très exigeant de première femme de chambre dans un grand palace parisien. Chaque jour, Julie fait un long trajet jusqu'à la capitale. Tout se passe bien d'ordinaire sauf quand les transports se mettent en grève.
"À plein temps" est un film suffocant qui réussit le pari incroyable de garder le rythme dément de sa courte bande-annonce pendant toute sa durée. Suffoquer n'est pas une expérience très agréable. Certains spectateurs pourraient n'en avoir pas envie et préférer une sortie cinéma plus agréable. Je les comprends volontiers. Mais ils passeraient à côté d'une expérience marquante.
À plein temps est un thriller de la vie ordinaire. Quoi de plus banal que la vie de Julie ? Des milliers, des millions de Français peut-être s'y reconnaîtront sans peine. Cette femme ordinaire rencontre, à chaque moment de sa vie, des obstacles infranchissables. La mécanique bien huilée de sa vie est mise à mal par les grèves des transports : elle arrive en retard à son travail et risque d'en être licenciée ; elle est sur le point de rater l'entretien d'embauche pour le poste qui relancerait sa carrière ; elle rentre en retard chez elle au risque d'épuiser la patience de la voisine retraitée qui garde ses enfants.
Il n'y a rien de caricatural dans le personnage de Julie. Eric Gravel ne cherche pas à nous la rendre aimable. Il ne cherche pas non plus à défendre une thèse ou à faire l'ouverture d'une soirée-débat sur les conditions de vie harassantes des femmes célibataires du Bassin parisien. Pour le dire autrement, À temps plein est un anti-"Goliath", qui était un film à thèse, manichéen et racoleur.
Le succès d'"À plein temps" tient d'abord à son scénario. Il est crédible de bout en bout - sauf peut-être dans son épilogue que je n'ai pas aimé et auquel on peut s'amuser à imaginer plusieurs alternatives. Il ne ménage pas un seul temps mort. Il tient aussi à la musique qui l'accompagne, une musique électro qui rythme à un tempo insoutenable la vie de Julie. Il tient enfin à l'image, focalisée sur Julie, toujours en mouvement, laissant les arrière-plans dans un flou indéfinissable. J'oubliais le principal : Laure Calamy, qui faisait déjà l'unanimité pour son interprétation d'"Antoinette dans les Cévennes". Ce rôle lui valut le César mérité de la meilleure actrice. Rebelote l'année suivante avec sa nomination pour "Une femme du monde". Jamais deux sans trois (et dix de der ?) l'an prochain pour ce rôle-là ?
On se laisse emporter par ce film. Quel rythme de vie à cette Julie ! Entre ses 2 enfants qu'elle élève pratiquement seule (le père ne répondant pas au telephone), le temps de transport interminable pour se rendre sur le lieu de travail, empiré par la grève, essayer de trouver un moment pour passer des entretiens et changer de job, puis le retour a la maison qui est de nouveau sans fin, gérer la fatigue des enfants qui deviennent un peu turbulents. On se dit que la protagoniste va bientôt craquer, mais elle reste assez polie dans ses interactions, même quand ses interlocuteurs deviennent moins corrects. Il s'agit de scènes banales mais on ne sennuie pas.
On ressort essoufflé de ce film constamment en mouvement mais où, paradoxalement, il ne se passe pas grand chose. Ceux qui voient ici le fantôme de Ken Loach oublient que le génial réalisateur britannique dispose toujours d'un scénario solide et de dialogues élaborés. Rien de tout cela ici, sinon une accumulation de catastrophes quotidiennes, la vision d'une femme courageuse mais calamiteuse (ahah!), une galère sans un moment pour souffler. C'est sans doute le lot de nombre de mères méritantes qui élèvent seules leurs enfants, qui habitent loin de leur boulot, qui occupent des emplois sans attrait mais il y a peu d'espace cinématographique dans ces vies. Le rythme haletant, les caméras portées - je devrais plutôt dire brinquebalées -, la musique de casserole, tout finit par rendre ce film insupportable, sauf peut-être, le jeu de l'actrice principale qui est bien la seule à tirer une épingle dans ce jeu épuisant.
Un film excellent et très supérieur a sa bande annonce.
Une mère de deux enfants séparée vivant en grande banlieue et travaillant à Paris avec des problèmes de rentrée de pension alimentaire. Une vie somme tout normale. Et une grève des transports pour un travail ne pouvant être "télétravaillé" (elle est première femme de chambre). Obligation de se présenter a l'heure a son travail avec des temps de trajets imprévisibles, devoir gérer le quotidien, la garde des enfants. Ce pourrait être un film sur la vie en temps de grève ce qui donne déjà en soit un sujet. Pour donner plus de matière au film se mêle possibilité la d'un changement de vie professionnel espoir d'un changement de vie.
Situation crée par la grève qui enfonce. Espoir sur le changement de vie professionnel qui ferai rebondir. S'enfoncer, rebondir tient a peu de chose...
A l'arrivée un très bon film vif, juste, excellemment filmé une magistrale interprétation de Laure Calamy justement récompensé a la Nostra de Venise a voir impérativement.
Très beau film tendu, dense, intense de bout en bout. Emporté dans le tourbillon de la vie de Julie, on ne regarde pas sa montre mais on partage ses angoisses, sa fatigue, ses combats. La musique vient souligner avec intelligence cette course à la survie. La prestation de Laure Calamy est parfaite (César à venir?), tout en retenue dans l'épuisement. Un très grand petit film français. Respect.
Le film débute normalement, une maman qui se lève, se prépare, prépare ses enfants, dépose ses enfants chez une nounou de fortune puis se dépêche pour son transport. Julie/Calamy court, court tout le temps, court souvent, court vite même accompagnée par une musique électro entraînante au rythme de ses urgences, au rythme surtout de son coeur qui s'emballe. Il y a deux petits bémols pourtant dans ce scénario catastrophe.Le premier est qu'à force de voir se succéder autant de poisse et en seulement 5-6 jours ça agace un peu, pour le propos et l'enjeu il n'était pas nécessaire d'ajouter ces petits tracas (légère chute d'un enfant, la panne de voiture...), le drame au drame c'est aussi combler les trous d'un scénario qui se suffisait à lui-même avec les transports en commun et les retards, la nounou. En prime, une actrice principale époustouflante, Laure Calamy est une fois de plus épatante et confirme encore un talent de dingue. Ce film pêche donc par un trop plein d'incidents, on frôle l'embouteillage narratif, mais c'est aussi une démonstration solide et dense, non dénué d'émotion forte. A voir et à conseiller. Site : Selenie
Une adorable comédie sur les avantages des Neo ruraux (cadre de vie idéal pour l’épanouissement d’une famille , sophistication des relations entres voisins de village), versus les désavantages des citadins (une petite pensée pour les galériens des banlieues ne fut pas oubliée).
C'est une idée de scénario intéressante. Rien à dire sur les acteurs, qui jouent tous très juste. C'est la réalisation qui m'a semblé avoir des défauts. Pour moi, le sujet est une fuite en avant. L'héroïne est certes victime des circonstances et dans une situation de plus en plus intenable, mais on voit aussi qu'elle n'est pas uniquement victime et porte une part de responsabilité dans ce qui lui arrive et les conséquences sur autrui spoiler: (la nouvelle femme de ménage virée à cause d'elle) par ce qu'on pourrait appeler un déni de sa situation précaire qui entraîne un manque d'honnêteté croissant. En gros, elle perd les pédales sous la pression des circonstances et ce n'est pas si joli que ça. spoiler: De même, sa séparation semble liée à un problème passé avec la boisson. Pour moi, c'est là le côté intéressant du scénario. Maintenant, le cumul des catastrophes m'a paru un peu artificiel, ainsi surtout que la fin heureuse - assez invraisemblable et qui, on l'a vu avant, ne va rien résoudre au fond de son problème. spoiler: J'ai aussi regretté l'embryon d'une romance possible, développé, puis brutalement interrompu. Pour encore en rajouter sur la négativité dans laquelle elle plonge?
Enfin, on comprend au fur et à mesure du film qu'elle n'est pas qui on pouvait penser au début spoiler: (pas une femme de ménage lambda et exploitée, mais quelqu'un qui avait un boulot de haut vol et qui compte bien en retrouver un) et cela montre en quoi l'ego perturbe son rapport avec le réalisme. C'est aussi un aspect intéressant du scénario, , qui au fond me fait un peu penser au dernier film d'Ashgar Farhadi. Dommage pour les défauts de mise en œuvre.
Laure Calamy est excellente en mère courage devant faire face à une avalanche d'emmerdements : pas de pension alimentaire, des grèves de transports, un licenciement, une nounou qui la lâche, et une luxation d'épaule pour son gamin ( j'en oublie ?). On attend durant tout le film le moment où elle va craquer...Et non, tout s'arrange à la fin sur un simple coup de fil, comme dans un conte de fées. Bilan : un film social sur la dure condition de la mère célibataire, très appuyé, sans véritable ressort dramatique et un rien longuet. Le jeu de Laure Calamy est son principal atout.
Après "Crash Test Aglaé", un film de 2017 qui n’a pas rencontré le succès qu’il méritait, éA plein temps" est le deuxième long métrage du réalisateur franco-canadien Eric Gravel. Présenté dans la section Orizzonti lors de la dernière Mostra de Venise, A plein temps a obtenu le Prix du meilleur Réalisateur et celui de la meilleure actrice, décerné à Laure Calamy. Cette dernière, qui interprète le rôle de Julie, est pratiquement de tous les plans et sa prestation prouve qu’elle est définitivement entrée dans la poignée des grandes comédiennes françaises du moment. En plus, elle est remarquablement filmée par Victor Seguin qui, après" Revenir" et "Gagarine", montre qu’il est un excellent Directeur de la photographie. L’alternance de scènes filmées de façon très nerveuse et de scènes filmées de façon beaucoup plus calme fonctionne très bien et permet de respecter au mieux le contexte de chacune de ces scènes. Du trio Gravel, Calamy, Seguin, on retiendra particulièrement deux scènes particulièrement bouleversantes : un face-à-face entre Julie et Sylvie, sa supérieure hiérarchique dans le palace, et la scène finale, qu’on se gardera bien de dévoiler. Finalement, il semble bien que le seul bémol du film soit la musique électro d’Irène Drésel : une musique médiocre quand elle n’est pas horripilante. Heureusement, elle n’est pas présente en permanence.
Excellent film qui décrit la vie d'une femme qui ne cesse de courir pour s'en sortir, joindre les deux bouts, bref vivre. Une mise en scène réussie, haletante, une histoire qui malheureusement reflète la vie de beaucoup de femmes qui élèvent seules leurs enfants. Laure Calamy prouve une fous de plus son talent d'actrice qui peut jouer surbolein de différents registres.
Ce film est stressant mais aussi prenant car on vit l'histoire de la comédienne comme que si que nous étions avec elle. Ce film nous montre à quel point vivre en Ile de France est catastrophique, que la Sncf est vraiment égoïste et que le gouvernement est trop laxiste. En tout cas, belle prestation de comédienne.
Laure Calany est exceptionnelle et a bien mérité sa récompense à Venise Il y a près de 50 ans sortait "elle court elle court la banlieue " c'était une autre époque où l'on pouvait écouter FIP dans les embouteillages . Aujourd'hui la société est devenue si dure ... ce que montre très bien Eric Gravel dans une mise en scène rythmée.