Envie d'un film 100% action, 200% adrénaline ?
Un film où le héros s'équipe chaque matin avant sa mission et décolle en courant, le souffle sportif, prêt à affronter les épreuves que l'adversaire aura placées sur son chemin ?
Alors le film d'Eric Gravel avec Laure Calamy : À plein temps, est fait pour vous !
Elle court, elle court la banlieue : diplômée en marketing, Julie (Laure Calamy) est femme de chambre dans un grand palace parisien (un curieux boulot), mère de deux enfants, désormais seule en banlieue.
La caméra d'Eric Gravel court derrière elle, levée 4h du mat', douche, maquillage parfait, petit-dèj des gosses, déposés chez la nounou avant l'aube, la course au TER pour rejoindre Paris à l'heure, ...
Sauf que rien ne va plus et que ça craque de toutes parts : dans la vie de Julie comme dans le pays puisque nous sommes en plein dans les "grandes grèves" des transports alors que les lits et les toilettes ne se font pas encore en télétravail.
🙂 Une caméra speedée comme la course de Julie, une musique au beat qui tape comme le cardio de Julie, un montage sans temps mort comme la vie de Julie, ...
[Tout cela récompensé à Venise : prix Orrizonti de la meilleure réalisation et de la meilleure actrice]
C'est insupportable, tout simplement, et on se demande où elle trouve l'énergie, la volonté et la force morale pour traverser tout cela avec quasiment le sourire, alors que le spectateur est sur le point de craquer, de jeter l'éponge et quitter son confortable fauteuil tout en sachant bien que la vie insupportable de Julie est le lot quotidien de milliers de vraies personnes dans la vraie vie.
Décidément, le cinéma de ce début d'année (citons Goliath et Un autre monde, par exemple) plonge au cœur de notre société pour en dresser un pas joli joli portrait.
Un film très réussi qui montre ce que l'on peut faire avec peu de moyens mais avec un bon sujet, un bon réalisateur et une bonne actrice.