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chrischambers86
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4,0
Publiée le 13 novembre 2018
Ferrare 1938! La rumeur atteint le respectable docteur Fadigati alias Philippe Noiret, soupçonnè d'homosexualitè [...] Une histoire d'homosexuel de plus serait-on tentè de dire! Mais "Gli occhiali d'oro" prèsente l'originalitè d'être interprètè par l'un des acteurs les plus estimès du cinèma français dans un contre-emploi admirable! Parce que la carrière de Noiret avait ètè trop rapidement construite sur la comèdie lègère, ce dernier avait èvoluè de maîtresse façon! Grâce à de remarquables crèations chez Tavernier, Enrico mais aussi dans le cinèma italien avec "Cinema Paradiso" et "Il Postino". Dans ce très beau film mèconnu de Giuliano Montaldo, Noiret y trouve sans aucun doute l'un de ses plus beaux rôles aux côtès des excellents Rupert Everett et Valeria Golino! Le testament d'un homme qui n'a pas du tout envie de mourir mais que personne n'arrive à supporter dans la vie! La solitude, puis, la peur! A vingt ans, toute parole est un appel irrèsistible, un cri d'amour et d'innocence! Tandis qu'à l'âge du docteur Fadigati, qu'est-ce que ça peut être une lettre d'amour ? Une bouteille à la mer, sans doute! C'est fort bien filmè (les arcades de Ferrare, le Pô et même le futur musèe d'Antonioni en filigrane), constamment èmouvant, sans exclure pour autant un certain rapprochement avec le personnage du compositeur Gustav von Aschenbach dans "Morte a Venezia" de Visconti (Noiret rappelle par moment le grand Bogarde). A noter le joli plan sèquence en ouverture et la superbe musique composèe, orchestrèe et dirigèe par Ennio Morricone! A ne pas manquer...
Un beau film, malgré tout, qui a plus de qualité que de défaut. En effet, cette histoire pseudo-romantique d'un médecin à tendance homosexuelle pour un jeune éphèbe, dans la période de l'Italie fasciste n'est pas des plus originales (voir Mort à Venise) d'autant qu'on ne connaît rien du passé des personnages, néanmoins, c'est bien raconté, la situation historique où les professeurs juifs sont chassés n'est pas esquivée, le luxe des classes aisées en situation de pré-guerre est bien montré, il y a de très belles séquences et surtout les acteurs italiens sont très bons. Et Philippe Noiret tient là un de ses plus grands rôles. C'est un film sur la solitude, sur l'intolérance envers les juifs et les homosexuels. D'ailleurs, l'amitié entre le jeune étudiant juif et le Docteur est un des points forts du film. La fin est tragique, et tout le film baigne dans une grande tristesse.
Né dans le terreau un peu trop fertile de la guerre dans son acception artistique, Les Lunettes d'or tiennent plutôt du Bouton d'Or : une fleur qui prend son temps pour éclore dans la délicatesse et la beauté, sans un regard pour la terre qui la porte. Sans abus ni perte de vitesse – ou presque, car il y a bien un ventre mou scénaristique d'une dizaine de minutes –, le film nous pousse à butiner ce que les créateurs ont mis, entre le pétale d'une musique plus qu'appropriée de Morricone et celui constitué par le géant Noiret. Le sujet ne fait jamais l'ombre d'un doute : l'intolérance dans le nazisme d'une italie des années 30 se rapprochant du régime hitlérien. Pourquoi cet homme, pourquoi ce sujet ? L'œuvre est si simple qu'elle en est quasiment candide, et l'on a jamais envie de répondre autre chose que « c'est une histoire comme une autre ». Quelle histoire pourtant !
Le montage s'énerve parfois légèrement, mais la maîtrise des humeurs de l'ensemble, conduite à la baguette par des travellings semblant visuels autant qu'auditifs, nous oblige avantageusement à plonger dans cet univers doux et facile traitant un sujet pour autant si dur. On plonge, et il semble que la création de Montaldo nous enseigne malgré nous une certaine tolérance, parce qu'on en oublie la post-synchronisation imparfaite (décente toutefois) et la conventionnalité du tout. Je pense à tout cela parce que je m'y force – esprit critique oblige –, mais Les Lunettes d'or font vraiment partie des poèmes valant le coup d'être vus dans l'univers artistique inspiré du nazisme.
Magnifique film où le génie de Noiret éclate littéralement. L'hypocrisie et la violence humaines y sont dénoncées de façon magistrale, sur un mode intimiste et poétique.
Performance absolument bouleversante de Philippe Noiret. Dommage que l'on fasse peu référence à ce très beau film lorsque l'on fait des rétrospectives de sa carrière.