Avis sur A este lado del mundo

"A este lado del mundo" est le nouveau long-métrage de David Trueba avec Vito Sanz et Anna Alarcón. Il traite de l'histoire d'un jeune ingénieur de Madrid (Vito Sanz), divorcé et père de deux enfants, qui n'ose pas parler à sa nouvelle compagne de son licenciement de l'entreprise dans laquelle il travaillait. Il va alors trouver un emploi voire une mission périlleuse à Melilla, de ce côté-là du monde, où il va découvrir une réalité qu'il ne connaît pas. Il va alors rencontrer une femme de Melilla qui va lui montrer toutes les faces cachées de la ville, frontière entre deux mondes, entre l'Espagne et le Maroc, et cette expérience changera définitivement son rapport à la vie.

Alors, le nouveau long-métrage de David Trueba est typiquement le cinéma social où l'on veut nous montrer les choses soulignées en gras. Aux antipodes d'un Ken Loach et ses excellents films tels que son dernier long-métrage "Sorry, we missed you" (2019), ici David Trueba tourne son film dans un Melilla à la manière d'un documentaire où ses deux acteurs principaux pointent du doigt les problèmes de la société espagnole et surtout la situation de l'immigration. Vito Sanz, qui avait très bon dans Eva en août, est ici le personnage nonchalant, un peu idiot sur les bords à l'instar d'un Tom Hanks ou d'un Tim Robbins, toujours désolé, sans charisme apparent mais effectivement, c'est le genre de rôle qui veut ça. A este lado del mundo est un film brouillon, où plusieurs enjeux se posent et s'entreposent sans qu'on sache réellement l'enjeu numéro 1 : la situation professionnelle de Vito Sanz, l'immigration, une romance (très étrange) qui survient entre les deux personnages, etc., et le véritable enjeu et centre d'intérêt intervient lors des dix dernières minutes et est expédié en une fraction de seconde, où nous n'avons même pas un dialogue de plus de deux minutes entre les deux personnages que tout oppose... Je vais être un peu dur avec David Trueba, mais selon moi, il a clairement loupé son sujet, à vouloir trop s'intéresser à la situation de Melilla avec les migrants qui essaient de fuir le Maroc pour rejoindre l'Espagne, il a loupé cette rencontre essentielle entre Vito Sanz, homme espagnole, et spoiler: le migrant marocain que l'on voit lors des dix dernières minutes
. Par ailleurs, d'un point de vue cinématographique, David Trueba n'impressionne pas forcément, et ses plans sont très classiques, caméra à l'épaule dans les rues de Melilla sans nous éblouir une seule fois, un peu déçu du réalisateur, je m'attendais à mieux. De plus, les deux acteurs principaux sont loin de sauver le film, Vito Sanz, le Tom Hanks espagnol et Anna Alarcón qui joue la femme forte et qui a réponse à tout, ça devient pesant et redondant où le film installe une petite longueur à partir de la trentième minute, et l'alchimie entre les deux ne prend à aucun moment...

Ainsi, le nouveau long-métrage de David Trueba est pas non plus mauvais mais ces défauts cités au-dessus empêche le film de marquer les esprits et de pouvoir prétendre à être l'un des meilleurs films espagnols de l'année, aux antipodes de Las niñas de Pilar Palomero, de My Mexican Bretzel de Núria Giménez, El arte de volver de Pedro Collantes ou encore de Uno para todos de David Ilundain.