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Estonius
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0,5
Publiée le 28 janvier 2015
Encore une preuve à la fois que les plus grands peuvent se planter et que de bonnes intentions ne font pas forcement de bons films. Ce n'est absolument pas passionnant, ça n'a aucun rythme, c'est étouffant bavard et interminable.
C'est en adaptant la pièce de thèâtre de David Rabe (qui scénarise aussi le film) que Robert Altman a conçu ce qu'il voyait comme une réponse à "MASH" et son ton léger vis à vis de la guerre, bien loin de la réalité. Avec "Streamers", il nous fait suivre des jeunes recrues qui attendant dans la base américaine avant d'être envoyés en pleine guerre du Vietnam.
"Streamers" me fait penser (bien que les deux films soient totalement différents) à la première partie de "Full Metal Jacket" de Kubrick qui sortira quelques années plus tard. On y suit la vie de quelques soldats dans leur camps et plus particulièrement quatre d'entre eux avec trois amis, un noir, un étudiant et un homosexuel ainsi qu'un autre noir qui semble lui désespéré, ainsi que deux sergents qui sont régulièrement ivres et parlent surtout de leur passé glorieux lors de la seconde guerre mondiale et celle de Corée.
Altman braque constamment sa caméra sur ses personnages là et notamment le trio principal qui va être chamboulé par la venue de l'autre noir. Il met en scène leur évolution, leur changement et les rapports qu'ils entretiennent. Mais Altman montre surtout comment le métier de soldat est rentré dans la peau des hommes qu'il met en scène. Aucun d'eux ne prend cette tâche bien au sérieux et tente de rester humain jusqu'à l'inévitable.
Il use très bien des artifices du huis-clos, il rend les personnages intéressants et nous captive tout le long. Peu à peu il donne de la tension et de l'intensité à son récit qui prennent de plus en plus d'ampleur jusqu'à un dénouement final où la dramaturgie se fait présente. L'étude psychologique de ses personnages en est presque terrifiante. Les interprètes, dont Matthew Modine que l'on reverra dans le même genre de rôle dans "Full Metal Jacket", sont tous très bons.
Une bonne surprise et un Robert Altman, à mes yeux, trop méconnu et qui mérite un tout autre statu. Une intéressante et terrifiante étude psychologie sous forme d'un huis-clos d'un groupe de soldats prêt à partir à la guerre.
Streamers nous fait partager les rêves, les angoisses et les questions de jeunes recrues de l'armée américaine enfermés dans un baraquement alors qu'ils se préparent à être envoyer dans l'enfer de la guerre. Altman signe ici un film puissant, magistralement filmé. L'action se passe presque entièrement dans un huis clos ce qui permet au spectateur de ressentir la tension qui s'installe entre les personnages qui sont tous interprétés par de formidables acteurs. Lumière, montage, tout est réuni pour un grand film qui nous montre à quel point un homme peut devenir fou à cause de la guerre sans que l'on entende un seul coup de feu.
La honte de l'enrôlement pour le vietnam (à l'époque comme chacun sait réservé aux moins riches que l'on dédommageait ensuite par une maigre "solde") et les questions que cela implique décrites dans un huis-clos. Ainsi que dans les grands drames historiques on vit au jour le jour avec les soldats la violence psychologique comme celle mêlée d'idéologie, mais aussi les situations tant réelles que fictionnelles, et puis l'absurde totale de la situation saisit dés la première image: en un mot l'épisode narré des rizières avec ces combattants-recrues endoctrinés puis utilisés comme chair à canon n'amène que l'interrogation finale d'une présence militaire pas indispensable dans un pays occupé, et ne laissera de toute façon personne indifférent.