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traversay1
3 568 abonnés
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3,5
Publiée le 17 mai 2021
Trouble et troublant. Le deuxième long-métrage de la cinéaste russe Niguina Saïfoullaeva, née au Tadjikistan, interdit l'indifférence et laisse avec pas mal de questions concernant les actes et la psychologie de son héroïne. D'une nouvelle illustration de la jalousie au sein d'un couple, jeune mais déjà usé, Fidélité passe à tout autre chose avec l'exploration du désir féminin, comme un symbole d'une liberté à acquérir, à moins que ce ne soit tout à fait autre chose, à ressentir selon la sensibilité de chacun. La réalisatrice va assez loin en filmant quasi frontalement, et froidement, des scènes très charnelles. Il y a un côté minimaliste dans le film avec sa brièveté (guère plus de 1h15) et son intrigue ténue ramassée et, pourtant, sa densité et son intensité impressionnent, sa radicalité et son absence d'explications également. La mise en scène est très proche de ses interprètes, de son héroïne surtout, presque jamais absente de l'écran, alternant le chaud et le froid, les scènes en appartement, en voiture et sur la plage, et rien ne semble relever du hasard dans la réalisation. Fidélité fait appel aux sens et à l'intelligence mais son approche, presque clinique, de l'obscur objet du désir, a de quoi déconcerter et ce balancement entre étonnement et fascination est la grande force du film avec la subtilité de jeu de son actrice principale, Evguenia Gromova, absolument renversante, dans un rôle pour le moins difficile.
Un film russe traitant de l'infidélité conjugale, avec des scènes de sexe explicites ? Que demande le peuple ? Surtout que l'actrice Evgeniya Gromova est absolument magnifique. La qualité du film c'est qu'il va à l'essentiel, il ne se perd pas, il reste centré sur son sujet et ne parle que de ça. Ce qui fait que c'est court, jamais chiant, mais ça a un coût et ce coût c'est que tout ça semble assez mort. Disons que le film manque de vie, tout ça est assez froid, clinique ce qui empêche d'être émotionnellement investi dans les personnages et le sort du couple. Parce qu'à la fin je m'en foutais un peu de savoir s'ils allaient rester ensemble ou non (d'ailleurs je trouve la fin plutôt cocasse et habile).
Disons que si j'ai trouvé que le film disait des choses intéressantes sur le couple, sur la relation entre la femme et son mari, j'ai plus été séduit par l'intellect que par l'émotion brute, et c'est toujours un peu dommage d'être devant un œuvre et qu'elle semble se retenir de te faire vibrer avec elle. Néanmoins, la réalisatrice arrive à chaque fois à faire en sorte que les scènes d'engueulades prennent un tournant inattendu, je n'ai pas l'impression d'être dans le déjà vu, avec des crises de larmes à n'en plus finir... Là aussi c'est une bonne trouvaille.
Mais surtout, j'aime comment elle met en scène les relations sexuelles, il y en a plusieurs dans le film et elles sont toutes différentes, disent toutes quelque chose de différent en fonction du partenaire et de l'état d'esprit de la fille. J'aime voir qu'elle est troublée par l'infidélité de son mari et comment elle va se taper le premier mec venu et que c'est juste un horrible malaise qui n'en finit plus... où personne sait trop quoi faire et comment détendre l’atmosphère. (Surtout que plus loin dans le film il y a l'exact inverse)
Bref, c'est un film qui a quelque chose à proposer, qui est bon lorsqu'il arrête d'être trop lisse (notamment dans les scènes de sexe), mais qui gagnerait sans doute à lâcher un peu prise, être moins coincé et s'éparpiller un peu plus, quitte à prendre le risque d'être moins bien rythmé et un peu "chiant". (Mais en vrai, lorsque tu filmes une belle actrice, ça sera jamais chiant)
Vernost n’est jamais aussi juste que lorsqu’il capte l’errance charnelle de Lena qui, dans les bras d’inconnus, paraît à la fois apeurée et diablement excitée, consentante en somme à l’adultère qu’elle explore en pensant venger celui de son époux. La paranoïa croissante lui sert de prétexte, mieux construit une légitimité à son passage à l’acte : c’est dans la souffrance de se penser trompée qu’elle assouvit ses désirs et devient la proie d’une société puritaine incapable d’accepter la liberté sexuelle qu’elle incarne. Les scènes de sexe, très bien filmées, s’avèrent passionnantes parce qu’elles révèlent les risques pris par une femme pour reconquérir son corps désirable et le sentir en elle, pour elle, par le biais de l’autre.
Ce dérèglement progressif accentue aussitôt les failles d’un couple qui ne communique presque plus et dont la passion paraît éteinte ; le scénario veille ainsi à invalider systématiquement l’harmonie de leurs humeurs et met en place des états qui s’opposent en miroir l’un de l’autre : Lena rentre ivre à son domicile, comme le sera Sergueï plus tard, ses expériences sexuelles l’éloignent physiquement de son mari comme ce dernier fuyait initialement le lit conjugal pour travailler son spectacle de théâtre. Rien ne coïncide jamais, et Vernost exploite cela jusque dans sa mise en scène – pensons à ces plans sur un miroir qui réfléchit l’image d’un être qui n’est pas vraiment là.
Nous regretterons la linéarité d’un récit qui ne surprend guère et une écriture assez lourde des dialogues qui transparaît surtout en clausule, jetant sur l’ensemble une impression de facticité dommageable. Il n’en reste pas moins un film maîtrisé et audacieux qui bénéficie d’excellents acteurs.
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3,5
Publiée le 27 août 2023
Dans son genre, "Fidèlitè" est une rèussite! A sa sortie en 2019, il paraissait avoir tout pour être le film russe le plus surprenant de l'annèe! il avait droit aux affiches les plus artistiques, notamment celle de ce couple qui s'enlace! il avait au gènèrique une actrice sublime dont on ne sait finalement pas grand chose (Evguenia Gromova, si èblouissante qu'elle rejette littèralement son partenaire Alexandre Pal, pourtant excellent). Une histoire traitant intelligemment de l'infidèlitè conjugale, avec des scènes de sexe explicites, ce qui n'ètait pas si frèquent dans un pays tabou, et il durait moins de 1h20! De fait, les critiques et le public en furent presque intimidès, et les premiers commentaires furent d'ailleurs favorables! Certes on parla beaucoup des scènes de sexe que du contenu que la jeune rèalisatrice avait voulu y mettre! A l'arrivèe, une oeuvre visuellement belle et surprenante portèe par une actrice proprement habitèe par ce rôle de femme prise dans un engrenage! Espèrons que ce duo de femmes Niguina Saïfoullaeva / Evguenia Gromova ne sombrera pas dans l'obscuritè la plus totale...
Une jeune femme soupçonnant son mari de la tromper va par vengeance et déception assouvir ses désirs. Un film erotico chic russe qui ne révolutionne pas le genre, qui émoustille gentiment même si j ai eu l impression que le regard porté sur les événements était plus masculin que féminin. En revanche bravo à son actrice principale qui délivre une belle performance.
Une chronique sentimentale cruelle mais assez froide et sans grand intérêt qui traite de la notion de fidélité dans le couple, où la mécanique de la vengeance vire à une mécanique du désir.
Pour un film russe qui ne soit pas un film d'action, celui-ci est plutôt intéressant. Sur le thème du doute, de la confiance et de la fidélité. L'actrice principale assure bien sa partie.
Un film troublant, très bien interprété par une actrice qui se dévoile au sens propre comme au figuré et laisse passer une impression de clair-obscur assez dérangeante. Et a langue apporte ce supplément d'exotisme qui lui donne beaucoup de charme.
Une vraie surprise, et pour la "solaire" Evguenia Gromova, elle est vraiment incroyable de beauté, de doutes, de fantasmes. Quelle actrice sensuelle et si troublante dans sa voix, dans ses regards...