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Max Rss
199 abonnés
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4,5
Publiée le 2 novembre 2024
Qui s'est fait casser la bouche par les critiques qui n'ont vu qu'une pâle copie de "Rosemary's baby". Or, si la psychologie, l'enfermement et le mal-être confinant à la folie sont autant d'éléments du récit, il est fondamental de ne pas perdre de vue ce qu'est avant tout ce "Cold day in the park" : un portrait de femme, un vrai. A la fois tendre, triste, complexe et pourquoi pas effrayant. En clair, un portrait qui vise juste. Ici, il est question d'une femme, la trentaine rugissante qui, en compagnie d'un jeune homme mutique (du moins, face à elle), va, non pas reprendre goût à la vie, mais connaître le goût de vivre, en vivant une adolescence qu'on lui suppose volée. Plus le film avance, plus il est crève-coeur, car il est plus qu'évident que cette femme ne fait que se bercer d'illusions. Crève-coeur, car le personnage est sympathique, ce genre de femme dont tout homme sensé voudrait être, de ses bras, le prisonnier, ne fut-ce que le temps d'une nuit, mais qui y réfléchirai peut-être à deux fois, de peur qu'elle vienne à lui manquer. Tout le film est porté par Sandy Dennis, qui dégage quelque chose d'assez indescriptible, il est d'ailleurs étonnant de constater qu'à l'instar d'une Samantha Eggar côté Outre-Manche, elle n'ait pas su séduire davantage de cinéastes prestigieux. Toujours est-il que c'est un vrai grand film que nous avons là, sélectionné à Cannes en 1969 hors compétition, boudé aux États-Unis, jamais sorti en France mais qui peut tout de même se dénicher dans les médiathèques. S'il vous tombe sous les yeux, n'hésitez pas ! Vous ne le regretterez pas !
Une bourgeoise célibataire repère un beau garçon, seul, sous la pluie dans un parc. Elle l’invite chez elle, lui donne un bain, le nourrit, tandis qu’il reste muet. Le début d’une étrange relation… Je m’attendais à un thriller huis-clos malaisant, façon « The Collector » mais ce n’est pas du tout le cas. « That Cold Day in the Park » est plutôt un drame qui aborde diverses thématiques très ancrées dans leur temps, toutefois un peu démodées aujourd’hui. Robert Altman parle de solitude, thème universel mais probablement plus fort à l’époque (cette femme qui a la trentaine devait être considérée vieille fille en 1969 ?). De même, il parle de sexe d’une manière qui devait encore un peu secouer en 1969. Evoquant les hippies, leur copulations décomplexées et leurs drogues. Et l’opposition avec cette bourgeoise qui semble paumée entre ce monde et le sien, auquel elle n’a pas envie d’adhérer, préférant la beauté de cet Apollon aux hommes plus âgés qui la courtisent. En somme, l’ensemble a vieilli. Il faut dire aussi que le rythme est lent, oserais-je dire mou. C’est à la toute fin que la narration semble vraiment se réveiller. Et les acteurs ne m’ont pas inspiré beaucoup de sympathie, même s’ils sont bon dans leur rôle. Entre Sandy Dennis plus perverse qu’elle n’y parait, Michael Burns angélique et narquois. Un œuvre au concept intéressant, mais un peu datée.
MA NOTE : **** Ce film n'est pas encore sorti : nous vous demandons de joindre une critique à votre note. Votre critique s'affichera le jour de la sortie et donnera votre avis complet sur la qualité du film. Merci de nous indiquer dans quel cadre vous l'avez vu (avant-première, festival)
Quelques jours après une rencontre un peu décevante mais néanmoins très forte avec le cinéma de Robert Altman lors de cette découverte de Kansas City, je décide de continuer un peu la tentative. That Cold Day in the Dark, second film de sa filmographie me semble être une bonne suite à donner.
Le résultat est assez rebutant. D'emblée, on sent le malaise, si pour lui on le comprend très vite, ce dernier à tout d'une blague, pour elle, les choses semble bien différente. La question, qui trompe qui ? Advient très vite. L'atmosphère et son huit clos très étrange me rappel le très théâtral Wait Until Dark vu il y'a quelque mois mais aussi Sisters, un film signée de la main du génial Brian De Palma. Touts ses films à quelques années d'intervalles ( celui-ci se trouve au milieu ) ont des usages et des vues sur la solitude et nous la font ressentir, pour mieux nous calfeutrer ?
Un film sur l'instabilité émotionnelle, la psychologie, les apparences et sur la sensibilité et le désarroi des convenances. Sandy Dennis et Michael Burns ont là des situations idoines pour se distingués, on les captent, dans une très désagréable suffocation du à ceux qui si raconte ...
That Cold Day in the Dark est très éprouvant, voir traumatisant, là tout de suite, je reconnais m'être ramassé une grosse salve de psychose ... Il va me falloir quelques heures pour me sortir de çà.
Premier "vrai" film d'Altman, "That Cold day in the park" se place dans la lignée des "huis-clos névrotiques" typiques de l'époque ("The Fox" avec la même comédienne, "The Servant" etc) ; un sillon que le cinéaste continuera à creuser en marge de ses films choraux, aboutissant quelques années plus tard à son chef d'oeuvre, "3 femmes". Ici, tout commence comme un thriller psychanalytique : le jeune homme croisé sur un banc que l'héroïne recueille semble être une pure et simple création, sorti de son esprit. Vieille fille plus ou moins dépressive, Frances vit en effet dans une grande solitude et ses frustrations ne vont pas tarder à remonter à la surface au contact de ce bellâtre muet qui pourrait être son fils. Mais Altman ne joue pas longtemps de l'ambiguïté et donne assez vite une identité tangible au jeune homme, sans pour autant y apporter une profondeur quelconque. Du coup, le film se resserre encore plus sur l'héroïne, au risque de l'assèchement. Car il s'agit maintenant de traquer le dérèglement attendu. Et l'on bascule sans surprise dans la claustration et dans le dérapage meurtrier. En refusant le psychologique le cinéaste se replie sur les motifs de la névrose (projection fantasmatique, schizophrénie grandissante) qui ne surprennent guère... Si ce n'est le "suicide par procuration" final. La forme elle-même est efficace mais attendue (usage intensif du zoom, de la longue focale et du floue - Altman y restera cependant fidèle et ces procédés formeront la base de son écriture visuelle). Si le film demeure prenant, c'est grâce à sa comédienne, forcément insondable et assez flippante, et à un bon savoir-faire du cinéaste. Toutefois "That cold day in the park" n'atteint ni la puissance suggestive et visuelle de "Répulsion" ni le trouble ambigu de "L'Obsédé" de Wyler.
Un bien drôle de film, ce n'est pourtant pas l'adjectif qui lui colle le mieux mais avec cette scène finale qui pour moi rehausse tout l'ensemble, je suis obligé de dire drôle, ou alors étrange super bizarre. L'actrice semble tenir le film sur ses épaules mais son partenaire quoique muet aide forcément à l'ambiance bizarre de ce film. Un film poisseux malgres la bourgeoisie ambiante des intérieurs et des personnages au début du film. Un duel psychologique entre une femme esseulé, de nature docile et serviable et un jeune con arriviste jouant les muets, dans un premier temps on voit la chose comme ça. Et puis le scénario ainsi que la psychologie des personnages changent et le film semble davantage passionnant malgré quelques longueurs apparentes, une jolie bizarrerie cinématographique bien de son époque ! Mention spéciale à l'actrice et sa bouille parfaite.
Robert Altman en est à son troisième film (après avoir tourné beaucoup de séries et téléfilm) avec "That Cold Day in the Park" qu'il réalisa en 1969, soit un an avant "MASH" qui lui permettra d'obtenir succès et reconnaissance. Il nous fait suivre Frances, une bourgeoise qui vit dans la solitude et qui va héberger un homme qu'elle a aperçu dans un parc et qui semblait sans attache... or ce dernier fait preuve d'un mutisme à toute épreuve.
Altman met assez vite son récit en place, on découvre une bourgeoise célibataire, solitaire, pensive et intrigué par un jeune homme qu'elle voit dans un parc et qui reste sur un banc malgré une forte pluie avec comme seule protection un journal trouvé dans une poubelle. Puis vient la cohabitation entre ces deux personnes radicalement opposé où seul la solitude semble être leur point commun puis peu à peu Altman met en place une atmosphère trouble, ambigu et finalement prenante.
Il dresse le portrait fascinant d'un homme enfermé dans son mutisme et une bourgeoise solitaire qui s’intéresse à lui et ne semble pas vouloir le perdre. Il observe l'évolution des rapports entre les deux où manipulation et séduction seront présents, d'abord tout en silence mais fascinant par cette étude entre ces deux personnes opposés, que ce soit par leur classe sociale ou leur caractère. Il reste d'abord mystérieux vis à vis de ces deux être, pourquoi il se tait et pourquoi elle s’intéresse tant à lui.
Néanmoins, je reste légèrement déçu par la direction que prend le film lorsque la sœur de l'homme hébergé commence à intervenir dans le scénario et cette impression d'aller dans l'excès alors que la première partie était tout en maîtrise et en ambiguïté. Par contre, les deux acteurs principaux, Sandy Dennis et Michael Burns, sont excellents.
Si ce n'est pas l'une de ses plus grandes réussites, Robert Altman réalise un film imparfait mais troublant et fascinant, notamment par les rapports qu'il étudie entre la bourgeoise et l'homme recueilli, tout en faisant preuve d'une certaine maîtrise derrière la caméra.
C'est vrai que le scénario est bancal avec des trous qui rendent l'histoire peu crédible, mais Altman réussit à créer une atmosphère très étrange d'un bout à l'autre du film. L'actrice principale est excellente et son profil diaphane rappelle les anges maudits. Le jeune garçon est pas mal, sans plus, mais il tient son rôle. On a aussi une chouette critique sociale de la classe des riches de province enfermés dans leur respectabilité. C'est assez hitchcockien de ce point de vue (je pense aux séries AH Presents), ainsi que par la tension qui baigne tout le film. On ne s'ennuie pas.
That Cold Day in the Park commence par de la simple curiosité entre deux personnes et suggère forcément une rencontre entre ces deux personnages, mais très vite le film va basculer dans une atmosphère bien plus pesante, et ce dès cette rencontre. Cette femme est désespérément attirée par cet homme provenant d'une classe sociale différente et va tourner à l'obsession. Robert Altman appuie ce côté glauque dans son film et il le fait très bien . À noter aussi la performance des acteurs tous deux excellents.
En dépit du talent d'Altman et d'une mise en scène soignée dans les moindres détails, ce film ne fonctionne pas très bien. Le début est mystérieux, mais le scénario se banalise ensuite puis perd toute crédibilité à la fin. On a en particulier du mal à croire que la charmante Sandy Dennis ne se soit pas déjà trouvé un amant et ne parvienne pas à séduire son jeune visiteur. La faute en incombe sans doute au roman adapté, à moins que celui-ci ne contienne des éléments psychologiques rendant cette histoire plus crédible. Néanmoins, ça se laisse voir assez agréablement.
Longtemps inédite dans notre cher hexagone, cette oeuvre d'avant la consécration "M.A.S.H" souffre des mêmes défauts que la plupart des autres œuvres de Robert Altman à savoir que c'est met des plombes à démarrer et qu'une fois enfin que ça démarre le cinéaste reste sur la première et oublie jusqu'à la fin de passer à la deuxième. Mais malgré un ennui latent, on arrive quand même à un peu se laisser prendre par une atmosphère non dénuée d'ambiguïté qui doit beaucoup au talent de la comédienne principale Sandy Dennis jouant à la perfection le rôle d'une jeune bourgeoise solitaire et frustrée. A voir surtout si vous êtes un fan acharné du cinéma d'Altman ou si vous voulez voir une belle performance d'actrice.
L’avènement de Robert Altman en Europe remonte au choc que fut “MASH” en 1970, Palme d’or à Cannes. Altman avait passé la quarantaine quand il réalisa son pamphlet antimilitariste porté par son duo inoubliable de docteurs, sauce hippie, constitué de Donald Sutherland et d'Elliot Gould. Il avait auparavant acquis une sérieuse expérience de réalisateur de télévision et surtout il avait mis en scène un petit joyau longtemps oublié pourtant présenté à Cannes en 1969 hors compétition, « That cold day in the park » qui révèle d’emblée l’affirmation d’un point de vue et d’une tonalité, annonciateurs du pan plus introspectif et sombre de l’œuvre d’Altman qui s’exprimera dans des films comme « Trois femmes » (1977) ou « Reviens Jimmy Dean, Reviens » (1982). Vancouver, Frances jeune trentenaire semble comme un vieux chandail rangé dans une armoire remplie de comprimés de naphtaline, après avoir pris la suite de sa mère défunte dans l’appartement familial où elle continue de recevoir un aréopage de vieilles badernes. La première scène du film magistralement menée par Altman introduit immédiatement le malaise psychologique qui étreint Frances et qui sera tout le thème du film. Par la fenêtre alors qu’elle se cherche un peu d’air, Frances observe un jeune homme semblant abandonné sur un banc alors qu’une pluie battante inonde le parc. C’est le début d’une relation trouble entre deux êtres frappés de claustration. En s’ouvrant à ce jeune homme mystérieux qui bizarrement se refuse à parler, Frances espère sortir de son enfermement et entamer le cycle jamais commencé des préoccupations de son adolescence volée puis envolée, au premier rang desquelles la sexualité. Comme souvent dans ce type de situation, le hasard fait mal les choses mettant en présence des individus aux souffrances similaires. L’absence de communication du jeune homme et sa relative docilité amènent Frances à échafauder une idylle qu’elle seule entrevoit. S’ensuit une période d’exhalation innocente et touchante qui conduira la jeune femme jusqu’au planning familial de son quartier pour se faire poser un stérilet, signe affirmé à l’époque d'un début de libération féminine. La grande force d’Altman est de savoir montrer subtilement que l’équilibre émotionnel très instable de Frances peut l’amener à basculer d’un côté ou de l’autre de la frontière de la raison suivant les réactions imprévisibles de l’étrange garçon. Elle n'est ainsi plus vraiment maîtresse de son destin. Un garçon qui de son côté semble empêtré dans une relation de dépendance à sa sœur aînée où l’inceste certainement joue un rôle castrateur. « That cold day in the park » distille avec délectation une atmosphère étouffante parfois proche de celle d’un thriller claustrophobique comme « Rosemary’s Baby » qui finit par nous glacer le sang. Les deux acteurs principaux Sandy Dennis et Michael Burns sont tous les deux très convaincants sous la direction d'un metteur en scène réputé pour être un expert dans ce domaine particulier de son travail, Sandy Dennis surtout actrice, rare et prématurément disparue qui donne à Frances toute l'ambiguïté nécessaire pour déclencher alternativement la compassion et le doute chez le spectateur. Un grand film que l'on peut placer à côté de "Deep End" de Jerzy Skolimowski, autre film atypique, sorti la même année en Angleterre, qui parle aussi de deux jeunes adultes en décalage d’âge (dans les deux films la jeune femme est l’aînée) dont l'incommunicabilité conduit leur relation dans une impasse tragique. A voir d'urgence.
1969. Robert Altman signe avec "That Cold Day in the Park" son deuxième film. Brillamment interprété et mis en scène, il raconte l'histoire d'une bourgeoise esseulée qui va prendre sous son aile généreuse, un jeune homme livré à lui-même sous cette pluie et ce froid de Vancouver... Je ne vous en dit pas plus, car il faut juste le voir, c'est un film extrèmement intéressant et novateur, une perle de cette même année qui a d'ailleurs vu sortir en salle Macadam Cowboy. Une perle rare qu'il ne faut absolument pas manquer...
Si l'idée de départ est originale par la suite le scénario manque vraiment de variations, la fin ne fait pas de doute et on s'ennuie beaucoup. A noter la bonne prestation de Sandy Dennis.