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    Sirocco et le royaume des courants d'air
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Sirocco et le royaume des courants d'air" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Après Tante Hilda co-réalisé avec Jacques-Rémy GirerdBenoît Chieux voulait travailler sur un univers personnel. Le point de départ de Sirocco et le royaume des courants d'air est une série de dessins qu'il a conçus à cette époque : l’un représentait deux enfants agrippés à un moulin qui s’envolait, arraché au sol par un vent violent. Il se rappelle : "Le style graphique était déjà celui du film : il répondait à une contrainte et à une ambition que je m’étais fixée alors : je pensais qu’il serait intéressant de partir sur un concept où les décors seraient conçus de façon identique aux personnages afin de pouvoir les animer eux aussi."

    "D’autres dessins sont venus, de façon intuitive, sans autre lien apparent que le vent autour duquel s’est rapidement cristallisée l’idée du film. Représenter ce qui n’existe pas fait partie de mes obsessions de metteur en scène : montrer le vent en animation est un formidable challenge ! Autour de ce double enjeu graphique et conceptuel, j’ai réalisé une trentaine de dessins, avec déjà deux personnages d’enfants, un garçon et une fille, et des êtres fantastiques comme le crocodile volant que l’on retrouve dans le film. L’univers a séduit le producteur Ron Dyens qui s’est très vite engagé dans l’aventure. Puis il a fallu écrire un scénario."

    "Le cheminement a été long jusqu’à ce qu’Alain Gagnol rejoigne le projet. C’est vraiment lui qui a écrit l’histoire en se servant des images comme des pièces d’un puzzle. Nous avons beaucoup échangé. D’autres dessins sont venus au fur et à mesure apporter leurs briques au scénario qu’Alain a bâti."

    Festival d'Annecy

    Sirocco et le Royaume des courants d'air a été projeté en ouverture du Festival international du film d'animation d'Annecy de 2023. Il y a remporté le Prix du public.

    Le vent

    Ce n’est pas seulement le vent en lui-même qui intéresse Benoît Chieux dans Sirocco et le royaume des courants d'air, c’est tout ce qu’il représente. Le metteur en scène développe à ce sujet : "Le vent, c’est l’air qui nous entoure, le souffle qui nous permet de parler, de chanter. C’est la condition même de la vie, la respiration. C’est enfin ce que l’on nomme « le saint esprit » dans la religion catholique et qui existe dans toutes les croyances. On retrouve cette idée dans l’une des scènes clé du film où Sirocco, sans la toucher, transmet à Selma, pour la ranimer, le souffle de la vie. Le vent est ainsi présent sous diverses formes : la présence visuelle des nuages, la personnification de la tempête, le son, la musique…"

    "Je savais pouvoir compter à ce titre sur Pablo Pico, le compositeur, pour prolonger l’évocation au-delà de la dimension visuelle. La façon dont il a abordé le chant de Selma est pleine de sens. Ce chant est comme une respiration, en deux temps : l’aspiration puis l’expiration. Il trouve dans ce mouvement de flux et de reflux sa force d’émotion. Et puis, il y a la part laissée, au moment de l’enregistrement, à l’improvisation de la chanteuse Celia Kameni qui apporte quelque chose de nouveau, de libre, de totalement imprévu en phase avec ce que j’ai cherché à préserver tout au long de la fabrication du film : une certaine fraîcheur, une certaine inventivité, une forme d’improvisation qui transparaît aussi dans la façon de mener le récit."

    Un voyage avec ses imprévus

    Le schéma classique du récit initiatique avec ses épreuves à la faveur desquelles le héros se révèle à lui-même n’intéresse pas Benoît Chieux. Pour le cinéaste, ce genre de scénario est trop attendu. Il précise : "Sirocco et le royaume des courants d'air, c’est juste un voyage, avec tout ce que ce terme suppose d’imprévu, de fortuit et d’apparemment inutile, comme ces petites sorcières qui apparaissent dans le film : elles n’ont aucun rôle particulier. Pourtant, une connivence s’installe entre Juliette et elles qui laisse durablement son empreinte. Le spectateur peut imaginer ce qu’il veut quant à la nature de cette complicité. Je crois que la vie est faite de cela."

    "Chaque jour, on vit des rencontres anodines, parfois des épreuves qui nous construisent et nous déconstruisent aussi, sans que l’on en ait parfois conscience sur le moment. Les faits les plus saillants ne sont pas toujours les plus marquants."

    Un choix graphique

    Dans Sirocco et le royaume des courants d’air, le choix est fait d’un dessin épuré, très simple en apparence, avec de grands aplats de couleur qui construisent l’espace. Il s’agit d’un choix graphique radical dicté par l’envie d’animer les décors. Benoît Chieux a eu l’idée de supprimer les ombres - les ombres propres comme les ombres portées – pour jouer uniquement avec les aplats de couleur. Le réalisateur explique :

    "Cette décision a eu pour conséquence de donner toute la place à la couleur à l’écran. Pour conserver cependant une impression d’espace et de profondeur, nous avons dû jouer avec des dégradés assez subtils et avec l’intensité du trait de contour : plus les personnages sont proches, plus le trait est sombre et plus les personnages sont lointains plus le trait au contraire est clair. C’est donc la ligne claire, en effet, mais aménagée."

    Miyazaki et autres comme références

    Pour concevoir Sirocco et le royaume des courants d'airBenoît Chieux a eu pour influence le travail de réalisateurs comme Takahata et Miyazaki, notamment sur leur façon d’envisager la mise en scène en animation. Il ajoute : "Une autre référence majeure pour mon travail en général et Sirocco en particulier est l’œuvre de Paul Driessen, très grand réalisateur et graphiste, qui met régulièrement en scène l’invisible. Et puis, bien sûr, Paul Grimault chez qui il y a cette verticalité vertigineuse qui a directement inspiré la première scène dans le village. J’ai vu Le Roi et l’Oiseau en famille lorsque j’avais onze ou douze ans. Je me souviens très précisément du moment de flottement à la sortie de la salle alors que nous étions imprégnés de cette mélancolie inhérente au film, essentiellement due à la musique que depuis je ne peux jamais écouter sans pleurer."

    "C’est l’un des points importants dont nous avons parlé avec Pablo Pico tout au début de notre collaboration. En me lançant dans Sirocco, il y avait dès le départ en moi l’envie d’aller vers une forme de mélancolie. Je trouve que la mélancolie c’est quelque chose de très intéressant à manipuler, surtout au milieu d’une scène d’action ou de joie : introduire cette dimension qui n’existe plus beaucoup au cinéma m’intéressait vraiment."

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