Bon alors là j'avoue que je ne comprends plus grand chose : ce film, comment qu'il faut l'appeler? "Assassin Warrior", "Tireur en péril" ou "Silent Trigger"? Vu que les deux traductions françaises n'ont aucun rapport avec le titre d'origine et qu'elles se contredisent toutes deux, on va opter pour sa version de base, "Silent Trigger". Alors, que penser de ce Lundgren ci? Et bien c'est du bon, du tout bon ! Je m'attendais quand même à plus d'action, mais en soit, ce n'est pas un mal ! Ce qu'il perd en action, il le gagne en réflexion, si je puis utiliser ce terme. Bon, on n'est pas en la présence d'un texte de Freud, mais quand même, il est pas complètement stupide, celui là ! Pour tout vous dire, on tient là un excellent Lundgren, surement l'un des meilleurs de sa carrière ( en tout cas, je me concentre sur les années 90; le reste vindra plus tard, patience ). Alors certes, il n'est pas parfait, mais le niveau est franchement assez bon pour que l'on puisse lui pardonner certaines erreurs. Après, si elles sont trop volumineuses, on ne pourra guère passer outre. Dans la forme, "Silent Trigger" est un film plutôt spectaculaire et doté d'un bon sens de l'action. Comme d'habitude avec Mulcahy, la réalisation est franchement efficace, d'une efficacité vraiment bienvenue. Le spectaculaire, on le conçoit notamment au début et à la fin. Logique, il faut intéresser au départ, et impressionner à l'arrivée : c'est ce que j'appelle le combot "i" gagnant. En fait, tu sens le manque certain de moyen, mais comme c'est un film plutôt ancien pour le genre, tu te dis franchement que ça ne dérange pas plus que cela : ce n'est l'occasion que de quelques plans, rien de plus, alors rien de bien choquant. Les plus pointilleux tilteront surement, je suis arrivé à passé outre. En gros, CGI faiblards mais passables. Pour en revenir à l'intro, elle est vraiment de haute volée : intéressante, de qualité et spectaculaire. Car en plus de nous divertir, elle nous présente également l'un des deux axes que l'histoire va nous raconter : la partie flashbacks. Et autant dire que l'écriture est à la fois décevante et satisfaisante. En fait, c'est surtout que tant qu'on aura pas vu la fin, on ne saura guère où ces souvenirs veulent nous mener. Pas de soucis pour le présent, c'est logique, intéressant et surtout, ça se tient ! J'ai bien aimé l'apport du thriller, que j'ai trouvé particulièrement pertinent et bien pensé. Au final, l'une des deux sous-histoires permettra de mieux comprendre l'autre et, de ce fait, de plus apprécier le tout. Alors oui, c'est sûr qu'au départ c'est un peu déstabilisant, mais au fur et à mesure que l'histoire avancera, on s'y fera petit à petit. Pas forcément une bonne démarche, mais cela ne m'a pas plus dérangé que cela, au final. L'écriture est donc plutôt bonne, avec une action qui a le sens de la mesure ( et de la logique ), et des dialogues qui tiennent vraiment la route, ne faisant pas figure pour nous amener à d'autres scènes d'action, assez rares quand on y pense. Alors oui, au départ on est vraiment déraciné, on ne sait guère ce qui se passe et pourquoi ça se passe, mais dès que l'on rentre réellement dans l'histoire, ça passera mieux que sur une autoroute dans le désert. La fin se clôt presque parfaitement pour ce type de métrage, et ne peut que vous laisser un bien agréable sourire sur le visage, le genre que tu ne demandes qu'à afficher, en plus d'un twist final réussi et vraiment surprenant. On peut même dire qu'il est, pour le coup, déstabilisant. Dans le bon sens, cela va de son. Les acteurs sont franchement bons, particulièrement le génie Dolph Lundgren ( lisez mon "Point Culture", vous comprendrez pourquoi j'utilise pareil terme ), et font leur taf, rendant le tout vraiment crédible. Le dernier plan est parfait pour la conclusion du tout, aussi vrai que les personnages sont bien écris, et que ce métrage demeure un bon huis clos, et surtout un bon thriller. A voir, le summum de la carrière de Lundgren au cinoche.