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Un visiteur
5,0
Publiée le 24 décembre 2021
Le vrai sujet du film n’est pas dans le film ! En effet, en Iran, il y a énormément de censure, les artistes ne peuvent pas s’exprimer comme ils veulent. En réalité, le réalisateur veut ici dénoncer la peine de mort. Le sujet est évoqué dans seulement certaines scènes, spoiler: comme celle où un prisonnier lui demande « est-ce que t’as parlé de l’homme qui s’est suicidé car ça faisait 6 ans qu’il était en prison ? » spoiler: L’homme en prison pour dettes est juste un masque.
Rahim purge une peine de prison pour une dette qu’il n’a pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le remboursement d’une partie de sa dette, sauf que rien ne va se passer comme il l’avait espéré.
Asghar Farhadi (Une Séparation - 2011) ne cesse de nous séduire film après film. Ici, il questionne et dénonce les travers de la société iranienne avec une réelle maestria. On suit pas à pas la tentative rédemptrice du malchanceux pour effacer sa dette, mais face aux rouages d’une administration bureaucratique aberrantes (l’obligation de justification quoi qu’il en coûte) et l’ambiguïté de l’association caritative, un enchaînement de péripéties et divers retournements de situation viendront finir par faire perdre tout espoir.
Le réalisateur y dénonce aussi les travers des réseaux sociaux et le lynchage médiatique, entre les personnes bienveillantes de son entourage et les autres avec lesquelles le doute est permis, on finit par ne plus savoir à quel sein se vouer. Si la mise en scène nous offre de beaux moments (on ne voit pas passer les 120 min), il faut aussi souligner la justesse de l’interprétation de l’excellent Amir Jajidi, dont son personnage ne semble jamais vouloir se départir de son sourire et ce, quel que soit les circonstances, conférant au personnage une certaine part d’ambigüité, est-il honnête ou victime malencontreuse ?
Un héros (2021) est une fable implacable qui dénonce sans pour autant enfoncer des portes. On assiste à un engrenage sur l'impossibilité d'une rédemption brillamment mise en scène et à la direction artistique sans faille. Une œuvre très justement couronnée du Grand Prix au festival de Cannes 2021.
Voilà, que je fais le difficile…..même pour Asghar Fahradi, que j’ai porté aux nues pour ses films précédents. La mécanique parfaitement huilée que j’ai admirée dans Le Passé ou Une séparation; voilà que je lui en ferais reproche, cette fois ??? C’est toujours aussi subtil et ambigu !!! Rahim est il malhonnête ou Héros….
Chacun a quelque chose à cacher ou une raison de ne pas dire toute la vérité. C’est la clé du film……..
Peu enclin à voir un film iranien, la récompense à Cannes a attisé ma curiosité. Une récompense à Cannes de plus pour du vide... Un scénario famélique que l'on peut résumer en une phrase: un déténu en permission trouve un sac avec des pièces en or et décide de le rendre à sa propriétaire. Voilà c'est tout. Une ambiance et des décors d'une tristesse épouvantable: une ville en Iran inconnue. Un intérieur de maison. Quelques commerces. Des comédiens sans envergure, des dialogues insignifiants. Des personnages auxquels on ne s'attache pas. On tourne en rond pendant deux heures et on arrive à la fin, au point de départ. En bref, une fois de plus, fuyez les films récompensés à Cannes...
On est en terrain de connaissance avec Farhadi. On connaît sa patte, son talent scenaristique, sa capacité à décrire un homme broyé par le système, prisonnier de sa propre maladresse et d’un environnement hostile. Ce film là ne fait pas exception à la règle, et c’est peut être sa seule faiblesse , on sait ou l’on va .,, pour autant on ne peut qu’être embarqué par ce récit, qui en dit long sur la fabrication et la chute d un héros dans une société envahie par les réseaux sociaux , cette société qui bâtit des statues pour mieux les déboulonner. La mise en scène est au cordeau, précise, diabolique, oppressante pour le spectateur et pour son héros dont la chute semble inéluctable au terme de son chemin de croix. Montées d’escaliers interminables , personnage littéralement au pied du mur ( celui de la nécropole de Nagsh e Rostal) , échoppes de bazar en verre qui empêchent toute intimité et enferment tout autant que cette prison qui ouvre et conclue le récit. Tout concourt pour nous piéger, autant que le personnage principal et son entourage. Efficace et brillant.
Il y a 10 ans, comme beaucoup, je découvrais le cinéma d’Asghar Farhadi avec son chef d’œuvre UNE SÉPARATION qui m’avait mis une baffe monumentale. Depuis, je suis ce réalisateur qui arrive bien souvent à m’emporter grâce à sa dramaturgie, et c’est une nouvelle fois le cas avec UN HÉROS qui est un pur bijou cinématographique.
Et même si sur le papier, « cinéma Iranien » c’est un peu moins vendeur que « Disney », vous auriez tort de ne pas tenter l’expérience, d’autant plus que son cinéma est loin d’être élitiste.
L’histoire est universelle et on retrouve les thèmes chers au réalisateur : la famille, l’honneur, le dilemme moral, les mensonges… Mais comme toujours dans son cinéma ce qui impressionne c’est la qualité de l’écriture. L’histoire démarre par un fait divers anodin qui fera de son protagoniste UN HÉROS, avant de l’entrainer dans une spirale infernale. Le film passe ainsi d’un drame classique à un thriller social implacable d’une tension folle. C’est au final un conte moral très malin sur le regard de la société, de la télévision et des réseaux sociaux.
Le cinéaste semble passionné par la zone grise et le prouve une fois de plus. Ses films ne sont jamais manichéens et c’est encore le cas ici. En multipliant les points de vue, il arrive à nous faire douter de certains choix du protagoniste, mais aussi on comprend et on s’attache aux antagonistes. C’est très troublant et d’une grande efficacité. Ça sort le spectateur de sa zone de confort qui a le sentiment d’être pris en otage.
Mais surtout, si ça fonctionne aussi bien c’est grâce à la direction d’acteurs de Farhadi et son casting sans fautes. Tout le monde joue avec un naturel effarant nous submergeant d’émotions.
Sa réalisation est sans fioritures, mais arrive à nous immerger dans les échanges entre ses personnages, en jouant régulièrement sur les arrières plans et les jeux de regard. Jusqu’à ce plan final tout bonnement magnifique et tellement lourd de sens.
Décidément, après LA LOI DE TÉHÉRAN, le cinéma Iranien nous aura offert de très belles œuvres cette année. Bref, un film à l’écriture exemplaire et passionnant de bout en bout que je vous invite vivement à découvrir, comme l’ensemble de l’œuvre de ce réalisateur.
Un fois encore Fahradi nous emporte dans un thriller social passionnant et subtil. Du grand cinéma subtil, intelligent, impeccablement joué. On comprend, ressent la problématique de chaque personnage alors même que nous tout se passe dans un pays, une culture très différente de la nôtre. Du grand art. Tout simplement universel !
autour d'un fait divers, celui d'hun homme qui obtient une permission pour sortir de prison et tenter de rembourser le créancier qui l'a fait condamner, se déroule une histoire où le spectateur se laisse manipuler par les protagonistes qui apparaissent tantôt haïssables, tantôt victimes, tantôt bourreaux. On sent assez vite que le "héros" triche pour arriver à ses fins, mais jusqu'où ? jusqu'à obtenir l'appui de sa famille, de l'administration pénitencière, d'un organisme caritatif, des, médias, mais pas de son créancier qui oppose d'excellents arguments...Puis tout bascule, tout s'inverse, les soutiens deviennent adversaires dés lors que les réseaux sociaux prennent la main, l'intégrité du Héros est suspecte, l'honneur de ses soutiens semble mis en cause, leurs motivations réelles sont souvent moins altruistes qu'affichées... restent constants, l'amour entre notre homme et une femme qui ne l'abandonne jamais, et l'amour du héros pour son fils handicapé...En arrière plan, la vie quotidienne en Iran ne manque pas d'intérêt. Le scénario se déroule sans exubérance mais avec rigueur et on s'y accroche bien malgré quelques longueurs. Malin ou naïf le héros ? on a la réponse à la fin avec une très jolie et symbolique scène avec porte ouverte sur la rue et la vie colorée et pénombre du bureau d'accueil de la prison
Comment un petit geste de bravoure va avoir des répercussions inimaginables auprès d'un homme et de son entourage, voici le sujet du nouveau film d'Asghar Farhadi, très fort pour filmer la complexité des rapports humains. La réalisation est soignée, elle prend son temps mais nous plonge complètement dans cette affaire qui part d'un rien et qui va s'envenimer. Drame qualitatif, il questionne, il nous fait douter sur ces personnages et nous en apprend plus sur la société iranienne à l'heure où les réseaux deviennent de plus en plus (trop?) présents. « Un Héros » pose aussi la question de l'importance de la réputation et de l'honneur en Iran. Très bon film.
Je reste toujours intrigué par cette manière dont le fait divers prend des proportions nationales, voire au-delà. Le film, apparemment simple, tisse une toile complexe de la société iranienne, ponctuée de quelques belles scènes émouvantes, tout en évitant les coups de théâtre trop faciles. Cette fresque d'ampleur, qui étrillait déjà par le passé le poids de la bureaucratie, et la pesanteur morale de l'opinion publique iranienne, est ici alourdie par la présence d'un tiers invisible, les réseaux sociaux. On finit pas douter nous-mêmes des intentions de chacun et on se demande bien qui est le héros. C'est malin, mais le scénario semble cependant échapper au cinéaste, comme ce coup monté à son héros: les personnages sont insuffisamment développés (par contraste avec les derniers films de l'auteur où il l'était trop); les motivations du héros sont peu clairs...On reste un peu sur sa fin.
je suis une immense fan de asghar Farhadi et a chaque fois je suis impatiente de voir son nouveau film et je n'ai pas du tout été déçu par celui ci , je dirais même que c'est son meilleur film depuis ' le passé ' . l'histoire, toujours très simple , réussi à nous convaincre, d'excellent acteurs et un suspense qui nous tient jusqu'à la fin , un film à voir .
" Un héros" Grand Prix du Festival de Cannes est un drame iranien convaincant. En effet le réalisateur Asghar Farhadi maitrise totalement son sujet à travers l'histoire de Rahim (brillamment interprété par Amir Jadidi) qui va peu à peu sombrer , le réalisateur dénonce l'hypocrisie de la société iranienne, plongeant un individu dans une sombre mécanique sociétale aussi kafkaïenne que destructrice dans un dénouement qui pince le cœur.
un grand film au scénario très élaboré , plein de suspens, dans lequel la tradition iranienne commence à vaciller de par les réseaux sociaux importés d'occident.
Un film prenant, étrange par cette incertitude permanente de ce qu'il va advenir et cette succession de situations "en déséquilibre" et le suspens qui va avec. Bon, la société iranienne présentée ainsi ne fait pas trop envie. Mais si on présentait la France sous ce cadre, il est probable que ça ne ferait pas envie non plus. Interpelant!