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GéDéon
101 abonnés
553 critiques
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2,5
Publiée le 25 octobre 2022
Les films d’Asghar Farhadi sont désormais attendus avec intérêt compte tenu de leur capacité à décortiquer l’abîme de l’âme humaine. Avec son neuvième long-métrage, sorti en 2021, le réalisateur nous entraine dans une sorte de thriller psychologique où le personnage principal se retrouve pris malgré lui dans une spirale néfaste. Héros ou anti-héros, le récit sème le doute sur la réelle bonté de cet homme. Même si l’analyse de la société iranienne nécessite des clés de compréhension difficiles d’accès pour un public occidental, la critique des réseaux sociaux reste universelle. Néanmoins, la faible épaisseur du scénario, marqué par quelques incohérences, finit par rendre les personnages inintéressants. Bref, une œuvre très convenue pour un cinéaste qui nous a habitué à mieux.
Un opus un peu symptomatique du cinéma d'Asghar Farhadi. Il fait encore une fois preuve d'une grande justesse dans la depiction des rapports humains et familiaux, au service d'une intrigue finalement assez basique, qui s'éternise trop souvent notamment dans des pseudos rebondissements pas toujours bien sentis.
Un héros pour les uns, un manipulateur pour les autres. Tout est subjectif dans la vie, mais notre jugement peut être faussé par ce qui est dit ou montré même si ce n'est pas vrai. Rahim est en prison à cause d'une dette qu'il est incapable de rembourser. Lorsque sa compagne trouve un sac avec de nombreuses pièces d'or, il pense à les revendre pour rembourser son crédit, mais il se ravise au dernier moment préférant chercher la propriétaire du sac pour lui rendre son bien. Un acte de bonté qui lui vaut des félicitations et une attention particulière de la part des médias, mais cette attention va se retourner contre lui. Un héros doit être irréprochable et c'est bien là le problème. Est-ce qu'un bon geste suffit à tout réparer ? Lors de cet emballement médiatique, Rahim a l'image d'un bon samaritain tandis que son créancier a le rôle du méchant alors que c'est lui la victime. On a l'impression que la notoriété donne plus de valeur à la parole d'un homme. Personne ne faisait confiance à Rahim, pas même sa famille qui ne voulait pas se porter garante pour lui, mais il devient tout d'un coup le Messie parce que les médias en ont décidé ainsi. L'opinion publique semble décider de qui est qui dans cette affaire, mais tout ne va pas rester figé puisque ces mêmes gens vont creuser pour connaître la vérité et ainsi mettre sa parole en doute. Une situation qui nous fait nous demander si l'image est plus importante que l'honneur. Rahim sait ce qu'il a fait et quelles sont ses véritables intentions, mais il doit aussi se battre pour son image. Avec son nouveau film, Asghar Farhadi évoque la récupération médiatique d'une affaire avec les gens qui deviennent les juges. La vérité ne compte plus vraiment, il faut surtout convaincre les gens derrière leurs écrans. Il est aussi question de rédemption, qui est ici compliquée par beaucoup de choses, du pardon et de culpabilité. Le réalisateur couvre habilement tous les angles pour une histoire prenante jusqu'au bout. Je n'ai pas vraiment aimé le personnage de Rahim avec son petit air sournois, mais ça va bien avec l'histoire. Au final, un bon et solide Asghar Farhadi.
Le héros de Farhadi est un prisonnier ; enfermé car il a contracté une dette qu’il ne peut régler. Il devient ce héros le jour où il trouve un sac à main contenant des pièces d’or. Dans un premier temps, il compte les vendre ; son seul souhait est de rembourser une partie de sa dette et d’être libéré. Mais sa sœur le convainquant de chercher la propriétaire du sac et de le rendre fera de lui un héros, un modèle de vertu et d’honnêteté dans un pays corrompu. Ce modèle pourrait servir les intérêts de nombreux acteurs gravitant autour de cette histoire. Asghar Farhadi comme à son habitude va en profiter pour nous montrer la petite corruption à tous les niveaux durant tout le film ; et comment même des actes nobles peuvent être dénaturés. Son « héros », un homme simple, ayant comme objectif sa sortie de prison va user de petits mensonges et petits compromis avec sa bonne foi et se retrouver pris dans un engrenage infernal. Cet engrenage va faire un homme loin de tout soupçon et même un coupable. L’être humain n’est jamais totalement bon ou mauvais ; ce héros a donc des zones d’ombre, mais reste un honnête homme. Porté aux nues, ses hésitations et mensonges finiront par faire de lui un coupable. Dans « La loi de Téhéran », autre film iranien de 2021, c’est la même mécanique destructrice et implacable par un système qui est démontré mais sous une forme frontale voire brutale ; Farhadi prend d’autres voix et agit en douceur. Et pour détruire la réputation d’un homme, Asghar Farhadi montre que les réseaux sociaux ont une puissance redoutable ; ils feront de son personnage un héros que les réseaux détruiront très vite comme un jouet ayant fait son temps. La société iranienne démontre la même modernité que nos sociétés occidentales dans ce qu’elles ont de pire. Ce film est donc alors bien différent des précédents dans lesquels la société iranienne était pointée du doigt ; celui-ci traite de sujets bien plus universels. Ici dans sa construction de drame kafkaïen dont il a le secret, Farhadi cible des penchants bien humains ; chacun s’arrange avec la vérité et manipule pour ses affaires ou se tirer de mauvaises passes ; cette misanthropie est glaçante. On pourrait trouver son film trop mécanique et cette écriture maitrisée de bout en bout nécessite parfois quelques invraisemblances afin que toutes les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement. Mais son récit est haletant et on se prend à croire à ce récit avec cet homme pris dans une spirale que l’on sent très vite rendue par le scénario infernale et implacable. C’est plus de l’horlogerie que de l’orfèvrerie. Malgré tout, il évite bien le piège que tend ce type de démonstration : ni didactisme ni manichéisme. Grand Prix au festival de Cannes qui selon moi et au vu des films et du palmarès méritait bien la Palme. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Le dernier film du cineaste iranien part d un fait divers réel et bénéficie d un scénario impeccable et d une écriture précise . Certes, la réaction du personnage principal paraît parfois étonnant de passivité et le spectateur peut manquer un peu d empathie pour lui. Mais le cinéaste est toujours juste et inspiré pour filmer son pays et ses personnages.
Un film touchant porte par son heros ou plutôt son anti heros qui se retrouve manipule par tous après avoir ramené une valise pleine d'argent à sa propriétaire. être considere comme un heros par les médias et sur les réseaux sociaux ressemble très rapidement à un cauchemar. les acteurs sont parfaits, tout sonne juste, un scénario qui surprend et une mise en scène sobre et efficace.
Ouf, pas cool, le dernier film de l'incontournable iranien Asghar Farhadi : Un héros, qui nous emmène à Chiraz (l'ancienne Persépolis des rois persans achéménides). L'histoire est celle d'un brave couillon (trop bon, trop con, comme on dit chez nous) qui purge une peine de prison pour une dette qui n'est pas tout à fait la sienne. Sa chérie trouve un sac rempli de pièces d'or qui pourraient payer son créancier mais, lors d'une permission, il décide finalement de restituer le sac à sa propriétaire. Par hasard et malgré lui (?) le voici propulsé héros du jour et il passe même à la télé. Mais ce sera en réalité le début des emmerdes et il se retrouve embringué dans une machinerie diabolique à coups de demi-vérités et de faux mensonges. Tout cela est le prétexte à un panorama très instructif de la vie iranienne vue de l'intérieur. Au début on trouve cela passionnant et l'on y découvre la place des femmes et des enfants par exemple, étonnant. Mais peu à peu, la pression et la promiscuité sociales deviennent étouffantes et angoissantes et le spectateur reste scotché à son fauteuil en attendant de voir ce qui va bientôt tomber sur le coin de la figure de notre couillon de héros, car tout ou presque va se retourner contre lui pour sauver les apparences et le qu'en dira-t-on. Un registre dans lequel Farhadi en fait un peu trop (et un peu trop long) : on a rapidement envie de botter le cul du héros de service pour l'encourager à se sortir de cette situation infernale (et encore plus à sa chérie pour lui dire de se trouver un autre mec, mais elle n'avait évidemment pas le choix). Mais ne boudons pas cette suite instructive à une visite de l'Iran entamée cet été avec La loi de Téhéran de Saeed Roustayi.
Un regard fort sur la Société iranienne, au travers de ce héros , entre liberté et finalement enfermement et le poids de la réputation et des réseaux sociaux . Un film très réussi doté d'un scénario original et servi par de très bons acteurs .
Trop curieuse de découvrir le nouveau cinéma iranien... Je n'ai pas été déçue. Dépaysement totale/ Choc culturel assuré. Scénario original, acteurs impeccables, une histoire qui vous tient en haleine jusqu'à la fin. Je recommande ce film. Ce fut une Belle surprise !
Une histoire simple qui devient confuse puis rocambolesque, alimentée par des revirements, variantes, mensonges et appuyée par un personnage dépassé, manipulé, qui subit son sort. Le poids des médias, des réseaux sociaux, la défiance ambiante face à un acte de "bonne conduite" est finalement commune à de nombreuses sociétés! Un drame sur l'intégrité, l'honneur, la vérité, traitée sous une forme plate, avec lenteur et sans grande conviction générale. De plus, cette propension à devoir remettre en question et devoir prouver un geste remarquable est un peu gros!
Le film a malheureusement un gros défaut, choix d'acteur ou direction d'acteur, mais notre héros parvient à nous agacer tant il surjoue sans nuance aucune le petit garçon paumé, hésitant et réservé. Sa naïveté est si évidente, si surjouée qu'on aurait envie de le bousculer (pour être gentil). Même dans les situations hors contexte du sac il n'est jamais crédible. C'est le gros défaut du film. Dans l'histoire c'est d'abord une histoire simple de manipulation, puis ce sont les médias en général qui ont leur importance, tandis que les réseaux sociaux restent finalement très abstraits et leurs importances se résument surtout à un seul événement. Par contre, l'intrigue elle-même est passionnante avec un scénario implacable où le destin se fait impitoyable dans une succession d'événements qui mène inévitablement notre héros dans une voie sans issue. Farhadi prend le temps de filmer l'intérieur du domicile familial, on note une légère mais bien présente émancipation de la femme, le système d'intermédiaires et/ou de compromis, et surtout cette position très ambigu des autorités pénitentiaires. Site : Selenie
Un film à suspense, où la tension se maintient sans armes ni violence physique. Tout se joue donc dans les mots et les attitudes, dans un engrenage infernal dénonçant insidueusement les rouages d'une société divisée entre modernisme et traditionnalisme. Un regard dur mais néanmoins courageux. Comme un appel au secours.