Ouf, pas cool, le dernier film de l'incontournable iranien Asghar Farhadi : Un héros, qui nous emmène à Chiraz (l'ancienne Persépolis des rois persans achéménides). L'histoire est celle d'un brave couillon (trop bon, trop con, comme on dit chez nous) qui purge une peine de prison pour une dette qui n'est pas tout à fait la sienne. Sa chérie trouve un sac rempli de pièces d'or qui pourraient payer son créancier mais, lors d'une permission, il décide finalement de restituer le sac à sa propriétaire. Par hasard et malgré lui (?) le voici propulsé héros du jour et il passe même à la télé. Mais ce sera en réalité le début des emmerdes et il se retrouve embringué dans une machinerie diabolique à coups de demi-vérités et de faux mensonges. Tout cela est le prétexte à un panorama très instructif de la vie iranienne vue de l'intérieur. Au début on trouve cela passionnant et l'on y découvre la place des femmes et des enfants par exemple, étonnant. Mais peu à peu, la pression et la promiscuité sociales deviennent étouffantes et angoissantes et le spectateur reste scotché à son fauteuil en attendant de voir ce qui va bientôt tomber sur le coin de la figure de notre couillon de héros, car tout ou presque va se retourner contre lui pour sauver les apparences et le qu'en dira-t-on. Un registre dans lequel Farhadi en fait un peu trop (et un peu trop long) : on a rapidement envie de botter le cul du héros de service pour l'encourager à se sortir de cette situation infernale (et encore plus à sa chérie pour lui dire de se trouver un autre mec, mais elle n'avait évidemment pas le choix). Mais ne boudons pas cette suite instructive à une visite de l'Iran entamée cet été avec La loi de Téhéran de Saeed Roustayi.
Bon film, intéressant car à un moment on se pose la question on a le doute sur les mobiles du personnage principal, sur sa sincérité et on se dit pourquoi ? En tout cas on ne s'ennuie pas du tout. Juste l'histoire est énervante par moment
Un film touchant porte par son heros ou plutôt son anti heros qui se retrouve manipule par tous après avoir ramené une valise pleine d'argent à sa propriétaire. être considere comme un heros par les médias et sur les réseaux sociaux ressemble très rapidement à un cauchemar. les acteurs sont parfaits, tout sonne juste, un scénario qui surprend et une mise en scène sobre et efficace.
J'ai regardé ce film en étant captivé par son rythme... Mais après le visionnage, qu'en reste-t-il ? C'est un conte de fée qui se veut aussi analyse du fonctionnement d'une société (pas seulement iranienne) qui a besoin de créer des "héros" pour jouer son grand jeu : des grands héros et des petits héros... Ici ce sont les directeurs de prison, les dirigeants d'une association chargée de la réinsertion sociale qui s'emparent, avec le concours de la télévision (puis une reprise des réseaux sociaux), d'un "héros" qu'ils fabriquent. J'ai trouvé le film cousu de fils blancs avec beaucoup trop de tiroirs qui s'ouvrent et qui restent ouvert... Le point de départ (ce sac de pièces d'or trouvé par hasard et comme tombé du ciel) ne tient hélas pas la route, le cinéaste à chercher à endormir son public (mais la ficelle est trop grosse).
Grand Prix du Jury à Cannes, Un Héros avait tout à fait l'étoffe pour recevoir la Palme d'Or. Avec ce film, on retrouve complétement le style d'Asghar Farhadi.
Je me suis bien fait balader dans ce scénario où on peut se demander si le héros qui veut sortir de prison manipule avec l’appui des réseaux sociaux ou est victime de ceux ci. En tous cas, ce film nous décentre du quotidien occidental et met en évidence la puissance exorbitante des réseaux tant pour créer des solutions que des problèmes. Il permet aussi un petit incursion dans les familles où la dote est une préoccupation de premier plan pour le père qui veut que sa fille puisse prendre époux.
Un superbe film ! Un chef-d’œuvre au scénario magistral, une mise en scène tirée au cordeau, pour une intrigue prenante et palpitante, jusqu’au dernier plan. Tous les personnages se retrouvent peu à peu piégés dans des loyautés et intérêts contradictoires. Farhadi tisse pour notre plaisir les entrelacs d’une histoire singulière où vérité et mensonge se télescopent où les réalités s’entrecroisent.
Je reste toujours intrigué par cette manière dont le fait divers prend des proportions nationales, voire au-delà. Le film, apparemment simple, tisse une toile complexe de la société iranienne, ponctuée de quelques belles scènes émouvantes, tout en évitant les coups de théâtre trop faciles. Cette fresque d'ampleur, qui étrillait déjà par le passé le poids de la bureaucratie, et la pesanteur morale de l'opinion publique iranienne, est ici alourdie par la présence d'un tiers invisible, les réseaux sociaux. On finit pas douter nous-mêmes des intentions de chacun et on se demande bien qui est le héros. C'est malin, mais le scénario semble cependant échapper au cinéaste, comme ce coup monté à son héros: les personnages sont insuffisamment développés (par contraste avec les derniers films de l'auteur où il l'était trop); les motivations du héros sont peu clairs...On reste un peu sur sa fin.
la mise en scène est très classique et sans surprise..on s'ennuie surtout dans la première partie . Le film s'accélère enfin en deuxième partie mais retombe dans la lourdeur par instants.
Lent à démarrer... j'ai un peu dormi en attendant que ça démarre... Ca ne démarre pas vraiment mais finalement c'est ça qui est beau. Et en fait j'ai bien aimé, peut-être même beaucoup aimé. C'est assez fou ce qu'on peut faire d'une histoire qui au final a un pitch apparemment léger! Plus le film avance et plus tout est folie... la fin est comme un terrible soupir.. dernier plan superbe.
Vous aviez aimé Midnight Express ? Vous allez adorer Le Héros. De la Turquie des années 80 (…) à l’Iran d’aujourd’hui (…), ce chef-d’œuvre nous plonge au milieu d’un système totalitaire qui englue son peuple aussi sûrement qu’une pieuvre. La première 1/2 heure - au cœur des iraniens - est pittoresque. La suite n’est qu’un long cauchemar… sans aucune violence physique. La perversité morale est totale... Bravo pour ce témoignage poigant.