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GéDéon
63 abonnés
455 critiques
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2,5
Publiée le 25 octobre 2022
Les films d’Asghar Farhadi sont désormais attendus avec intérêt compte tenu de leur capacité à décortiquer l’abîme de l’âme humaine. Avec son neuvième long-métrage, sorti en 2021, le réalisateur nous entraine dans une sorte de thriller psychologique où le personnage principal se retrouve pris malgré lui dans une spirale néfaste. Héros ou anti-héros, le récit sème le doute sur la réelle bonté de cet homme. Même si l’analyse de la société iranienne nécessite des clés de compréhension difficiles d’accès pour un public occidental, la critique des réseaux sociaux reste universelle. Néanmoins, la faible épaisseur du scénario, marqué par quelques incohérences, finit par rendre les personnages inintéressants. Bref, une œuvre très convenue pour un cinéaste qui nous a habitué à mieux.
Farhadi est un réalisateur dont la force des films s'appuie essentiellement sur les scénarios à rebondissements dont il a le secret.
Il parvient à ramasser en deux heures une série d'événements que la plupart des feuilletons actuels, " les series", proposent en une saison.
Sa direction d'acteurs et le casting qu'il propose sont en harmonie avec ce que le cinéma Iranien a de meilleur.
A la différence de certains de ses collègues Iraniens ( je pense à Jafar Panahi et à Mohammad Rassoulof ) , il parait moins en délicatesse avec le régime des mollahs : sans doute car son cinéma est moins frontal.
Farhadi explique que l'idée du film lui est venue en constatant que tous les deux ou trois ans, les médias iraniens mettent en exergue un acte particulièrement moral accompli par un citoyen lambda.
Le réalisateur ajoute qu'en Iran la réputation est quelque chose de très important. Ce correctif culturel nous permet à nous spectateurs occidentaux de passer sur certaines failles du récit qui pourraient nous le rendre parfois un peu irréaliste.
C'est la seule réserve que je ferais au film grand prix partagé au festival de cannes 2021.
Certains rebondissements manquent parfois de crédibilité et de logique et certains éclaircissements auraient peut-être mérités d'être explicités.
Mon hypothèse c'est que "un héros " n'est pas simplement ce qu'explique Farhadi dans son interview. A mes yeux, ce que le film montre, c'est le poids du destin, du hasard, de la chance ou de son contraire dans l'existence.
L'organisation sociale n'est pas constituée avec pour finalité le bonheur et l'épanouissement des individus qui la composent.
"Un héros " est, selon moi, un des meilleurs films présentés en exclusivité que j'aie vus cette année (2021).
Farhadi n'a jamais raté aucun de ses opus, tous de grandes qualités, qui en fait une des signatures les plus marquantes de l'histoire du septième art de ces deux dernières décennies.
Le film part d’une bonne action, de la générosité naïve d’un personnage qui ne cherche que le bien d’autrui avant le sien! C’est sans compter sur les jalousies, les rumeurs, ces satanés réseaux sociaux. Les conséquences de la faillite de son entreprise entremêlent tous les personnages . Au début on est de son côté puis on s édit que son ex beau père n’a pas tout à fait tort. Il fait réfléchir ce film! Très beau film.
Le cadre du film est l’Iran d’aujourd’hui. Un Iran sous le joug d’un pouvoir politique sévère (peines de mort évoquées), soumis au poids de principes et de lourdes conventions sociales (le souci du « qu’en dira-t-on »), mais aussi pénétré des technologies et moyens de communications modernes, tels les réseaux sociaux (dont la capacité de nuisance est, comme on le voit, universelle). Les personnages qui évoluent dans ce cadre sont tous « vrais », c’est-à-dire que loin de tout manichéisme, ils sont mus par de vraies motivations, parfaitement logiques et légitimes de leur point de vue. Ainsi beaucoup de mensonges, parfois même générés par un sentiment altruiste, s’expliquent et se justifient C’est une grande force du film qui crédibilise la succession de péripéties à laquelle nous assistons. Sa plus grande force est son scénario, qui, à partir d’un fait initial relativement banal, construit un entrelacs de situations qui le rend palpitant. Avec une mise en scène sensible, intelligente et efficace, Asghar Farhadi tire le meilleur de ce scénario et atteint une sorte de perfection dans ce genre qu’il a peut-être inventé, le « thriller social et familial ». Seuls une ou deux rebondissements (l’utilisation de la fiancée, la rixe avec le créancier) manquent de la finesse et de la précision qui caractérisent le film. Les deux heures que dure le film passent très vite, aussi vite que les permissions du « héros ». Farhadi le conclut sur un très beau plan, et nous laisse, avec un peu de malice, sans réponse sur une « vérité » absolue sur l’origine de « l’affaire ».
Encore un film iranien sur nos écrans. Et tant mieux car belle découverte que de suivre Rahim qui essaie de sortir de prison et finalement se retrouve dans une situation encore plus compliquée. Beau film à voir
La mise en scène est visuellement sublime et le récit subtil, universel, intelligent et bien mené. L'œuvre gracieuse et délicate est des plus réussies, Asghar Farhadi renoue ici, après quelques films déceptifs (Everybody knows, Le passé), avec le meilleur de son cinéma.
Quelle subtilité dans le scénario!le "pauvre" héros s'enlise en voulant prouver qu'il dit vrai.Des personnages auxquels on s'attachent,pas une fausse note.Quelle panoplie de caractères!Un tout petit bémol,l'entrée de la prison ressemble plus à un hotel qu'à un bagne.
Un film d une grande finesse au travers de ce héros malgré lui. Avec son sourire il semble se maîtriser mais tout le monde autour de lui semble décider, à sa place, les femmes, les médias, les réseaux sociaux. En y réfléchissant bien ... à moins qu il en joue, il accompagne parfaitement le mouvement. En tout état de cause cette réalisation est remarquable, on réussit à être surpris tout du long. Un prix à Cannes bien mérité.
Un "héros" ou plutôt un anti-,héros au sourire énigmatique parce qu'il a décidé d'en "rire". Une population par terre au sens propre comme au sens figuré dont les moindres faits et gestes sont décortiqués par la police des moeurs. Une société où chacun essaie de tirer son épingle du jeu comme il peut et où tout geste de solidarité peut se retourner contre soi. Là dessus, un "miracle", un sac de pièces d'or qui semble tombé du ciel et qui réglerait bien des problèmes de notre anti-héros , il faut l'avouer. Le film va donc en développer tous les tenants et aboutissants. Au spectateur de juger et d'interpréter comme il le souhaite. Film dont on sort assez dévasté et en se disant "pourvu que ça n'arrive jamais chez nous".
quel beau film . une plongée dans la vie iranienne, ses bons côtés et ses plus noirs. un terrible engrenage pour cet homme simple qui ne cherche qu'à s'en sortir, vivre normalement. Mais la folle complexité de la société iranienne le laissera t-il faire?
Trop curieuse de découvrir le nouveau cinéma iranien... Je n'ai pas été déçue. Dépaysement totale/ Choc culturel assuré. Scénario original, acteurs impeccables, une histoire qui vous tient en haleine jusqu'à la fin. Je recommande ce film. Ce fut une Belle surprise !
On est en terrain de connaissance avec Farhadi. On connaît sa patte, son talent scenaristique, sa capacité à décrire un homme broyé par le système, prisonnier de sa propre maladresse et d’un environnement hostile. Ce film là ne fait pas exception à la règle, et c’est peut être sa seule faiblesse , on sait ou l’on va .,, pour autant on ne peut qu’être embarqué par ce récit, qui en dit long sur la fabrication et la chute d un héros dans une société envahie par les réseaux sociaux , cette société qui bâtit des statues pour mieux les déboulonner. La mise en scène est au cordeau, précise, diabolique, oppressante pour le spectateur et pour son héros dont la chute semble inéluctable au terme de son chemin de croix. Montées d’escaliers interminables , personnage littéralement au pied du mur ( celui de la nécropole de Nagsh e Rostal) , échoppes de bazar en verre qui empêchent toute intimité et enferment tout autant que cette prison qui ouvre et conclue le récit. Tout concourt pour nous piéger, autant que le personnage principal et son entourage. Efficace et brillant.
ce n'est pas le meilleur de asghar farhadi que j'apprécie beaucoup. il y a trop de longueurs inutiles pour l'histoire. la passivité de l'acteur principal est lassante on a envie de le remuer pour le faire réagir. dommage que le scénario n'ait pas été plus développé sur l'inconnue et sur l'usage de ces pièces d'or alors que tout le film est basé sur ces éléments indépendamment de la dette à rembourser
Le maitre Asghar Farhadi est de retour ! Avec cette fable moderne, il retourne à ce qu'il fait de meilleur : analyser la société iranienne sans jamais tomber dans le manichéisme.