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tupper
132 abonnés
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3,5
Publiée le 25 décembre 2021
“Un héros” nous fait passer du feel good movie au drame et son personnage principal de héros à paria, via un engrenage sociétal irréversible et totalement crédible que son réalisateur et ses acteurs déroulent de façon magistrale.
Un film à suspense, où la tension se maintient sans armes ni violence physique. Tout se joue donc dans les mots et les attitudes, dans un engrenage infernal dénonçant insidueusement les rouages d'une société divisée entre modernisme et traditionnalisme. Un regard dur mais néanmoins courageux. Comme un appel au secours.
On sait la place qu’occupe le cinéma iranien depuis les années 80 dans le monde si riche et si divers du septième art. Certains noms ont acquis une envergure médiatique considérable : Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, Asghar Farhadi pour ne citer que les plus célèbres, mais on a encore beaucoup à apprendre de ce cinéma issu d’un pays au passé si glorieux. Asghar Farhadi fait donc partie de ces cinéastes dont on aime à suivre l’évolution de l’œuvre et assurément il n’est jamais si brillant que lorsqu’il tourne dans son pays. De ce point de vue, rappelons la déception causée par son avant-dernier film, « Everybody knows », tourné en Espagne. Certes le cinéaste apparaissait comme toujours maître de ses moyens, mais incontestablement le cœur n’y était pas – si l’on ose s’exprimer ainsi. Avec ce « Héros », Asghar Farhadi retrouve sa veine proprement iranienne. Il nous présente des personnages ancrés dans une société où les traditions sont reines, où la famille est de tous les instants et peut même se montrer écrasante et où le jugement d’autrui est parfois impitoyable. D’autant que l’Iran, comme tous les pays du monde, a découvert la force des réseaux sociaux avec les inévitables fake news qu’ils peuvent véhiculer. Rahim purge une peine de prison pour ne pas avoir remboursé un créancier. A la faveur d’une permission de deux jours, il trouve une belle occasion de s’offrir une caution afin d’obtenir sa libération. L’affaire est dans le sac… N’en disons pas davantage. Contentons-nous de révéler qu’il deviendra un véritable « héros » au vu du geste qu’il a soi-disant accompli. Un plaisir qu’il ne goûtera que peu de temps car sa situation fera l’objet d’un retournement complet dans la deuxième partie du film. L’occasion est belle pour Asghar Farhadi de se livrer à une satire méthodique et fort drôle de l’administration iranienne qui du reste présente toutes les rigueurs et les absurdités kafkaïennes de la plupart des administrations mondiales. Mais c’est surtout, comme nous le disions précédemment, le jugement d’autrui qui est au centre du film, façonné par les racontars que l’on se colporte d’un appartement à l’autre, mais exacerbé aujourd’hui par la télévision et les réseaux sociaux. Asghar Farhadi est d’abord un homme de théâtre et sa conception de la mise en scène cinématographique s’en ressent vivement. On se souvient de la scène inaugurale d’« Une séparation » : un plan unique d’un comique irrésistible. Ici, Fahradi nous propose une succession de scènes plus ou moins longues, filmées toujours à hauteur d’homme et le plus souvent en plans rapprochés. Le verbe y est constamment présent et pour qui ne maîtrise pas le farsi – nous pouvons nous consoler en nous disant que notre cas n’est pas unique – il y a là quelque chose d’étourdissant. Mais l’intelligence du propos est si vive que l’on ressort de la séance secoués assurément, mais sûrs d’avoir vu un film d’exception. C’est bien ce qui a motivé l’avis des jurés cannois lorsqu’ils ont décerné au film leur Grand Prix lors de la dernière édition du Festival. On ne leur donne pas tort.
Le dernier film du cineaste iranien part d un fait divers réel et bénéficie d un scénario impeccable et d une écriture précise . Certes, la réaction du personnage principal paraît parfois étonnant de passivité et le spectateur peut manquer un peu d empathie pour lui. Mais le cinéaste est toujours juste et inspiré pour filmer son pays et ses personnages.
Une petite histoire assez malheureuse et touchante qui aurait très bien tenue sur un format d'une heure et demie. Malheureusement, le film est étiré d'un semblant d'éternité difficilement supportable. Des plans inutiles durent de longues secondes, des séquences à raccourcir de longues minutes. Tout est réalisé platement, caméra à hauteur d'homme sans la moindre variation, laissant se succéder les dialogues monotones. Il restera au spectateur occidental moyen que je suis le petit regard attentif à l'exotisme de l'environnement iranien qui nous est montré.
Une belle surprise que ce film de Asghar Farhadi présenté au festival de Cannes en 2021. Un homme quelque part en Iran est incarcéré pour défaut de paiement de dettes, en congé pénitentiaire une opportunité s'ouvre à lui mais les opportunités réservent parfois des surprises Un bon scénario, de bons acteurs et une belle mise en scène, ce drame ne fait jamais dans la surenchère et reste tout à fait crédible. Le point faible du film est le manque d'empathie que l'on ressent pour ce héros.
Un film prenant, étrange par cette incertitude permanente de ce qu'il va advenir et cette succession de situations "en déséquilibre" et le suspens qui va avec. Bon, la société iranienne présentée ainsi ne fait pas trop envie. Mais si on présentait la France sous ce cadre, il est probable que ça ne ferait pas envie non plus. Interpelant!
Un film d'actualité sur la toute puissance des réseaux sociaux qui peuvent faire et défaire la réputation d'un homme en quelques minutes. De plus notre héros qui cherche à tout prix à ne pas retourner en prison (suite à une histoire de dettes) ne s'aide pas car il est englué par une série de mensonges dont tous les antagonistes se servent à leur profit.
Il y a beaucoup de dialogues et je me suis demandé pourquoi cette lenteur. On comprend l’enjeu aux 2/3 du film mais je n’ai malheureusement pas accroché à l’histoire ni au personnage 2,8/5
Farhadi nous ayant déjà tellement donné de films passionnants que l'on attend parfois plus que ce que nous accepterions d'un metteur en scène moyen. Cette nouvelle fiction reprend certaines caractéristiques de son narratif habituel: un focus est porté sur les personnes plus que sur les décors d'une vie quotidienne lambda. Des caractères ambigus ou ambivalents et le héros n'y échappe pas. Des femmes qui sont debout et qui derrière le voile témoignent d'une modernité étonnante. Seulement cette fois-ci l'émotion ne passe pas aussi bien la rampe et nous éloigne de l'universalité des films précédents. On a du mal à s'identifier au personnage de Nahim, joué par une très bel homme Amir Jadidi. Le renouvellement des acteurs est-il moins performant ou bien Farhadi devrait-il s'en prendre à son scénariste, à savoir lui-même? Il reste de belles choses, une nouvelle incursion avec un œil exercé dans la société iranienne et quelques plans réussis, dont le dernier avec une porte de prison ouverte, frontière ténue entre la vie libre et l'enfermement, encore plus complexe que celle de La prisonnière du désert. PS Ce héros se laisse regarder sans difficulté mais la comparaison avec le coup de poing reçue avec le récent "Le diable n'existe pas" de Rasoulov est sans appel. Cinéma - janvier 22
Voilà, que je fais le difficile…..même pour Asghar Fahradi, que j’ai porté aux nues pour ses films précédents. La mécanique parfaitement huilée que j’ai admirée dans Le Passé ou Une séparation; voilà que je lui en ferais reproche, cette fois ??? C’est toujours aussi subtil et ambigu !!! Rahim est il malhonnête ou Héros….
Chacun a quelque chose à cacher ou une raison de ne pas dire toute la vérité. C’est la clé du film……..
je suis une immense fan de asghar Farhadi et a chaque fois je suis impatiente de voir son nouveau film et je n'ai pas du tout été déçu par celui ci , je dirais même que c'est son meilleur film depuis ' le passé ' . l'histoire, toujours très simple , réussi à nous convaincre, d'excellent acteurs et un suspense qui nous tient jusqu'à la fin , un film à voir .
Un opus un peu symptomatique du cinéma d'Asghar Farhadi. Il fait encore une fois preuve d'une grande justesse dans la depiction des rapports humains et familiaux, au service d'une intrigue finalement assez basique, qui s'éternise trop souvent notamment dans des pseudos rebondissements pas toujours bien sentis.
Un film au scénario implacable et très bien ficelé, qui interroge l'héroïsme, les petits mensonges, la rumeur, les réseaux sociaux et les vidéos qui circulent sur Internet. Farhadi montre une fois de plus qu'il est un expert pour construire d'impitoyables engrenages, qui questionnent le spectateur et font appel à sa réflexion. Les comédiens sont remarquables.
Le cinéma iranien est à l'image du personnage central du film, héroïque et discret. Dans une société corrompue, le courage équivaut à la solitude quand tout, des us archaïques aux réseaux sociaux, pousse aux compromissions.