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    Un héros
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    Jipéhel
    Jipéhel

    39 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 décembre 2021
    Un regard persan

    A propos d’Elly, La Séparation, Le Passé, Le Client… autant de très grands film et tous signés par l’iranien Asghar Farhadi. Il revient avec ce drame admirable couronné du Grand Prix à Cannes. Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu… 127 minutes pris, avec Rahim, comme dans un jeu de quilles pour un jeu de dupes aux multiples rebondissements qui tiennent en haleine et interroge sue le monde qu’est devenu le nôtre. Une perle venue d’Iran.
    Cette fin d’année est une période rêvée pour les cinéphiles qui peuvent enfin découvrir la plupart des films - primés ou non – présentés à Berlin, Venise ou Cannes. Ici, la mécanique est magistrale. C’est un film de dialogues et de scénario, et, en l’occurrence, il est diabolique. Kafka n’est pas mort et notre société est destructrice. On s’aperçoit que du statut de héros à celui de paria, la frontière est plus que ténue. La simplicité du propos est d’autant plus patente qu’elle finit par dénoncer l'injustice, la rumeur, les fake news et l'emprise des réseaux sociaux. Asghar Farhadi revient dans son pays pour nous offrir son œuvre peut-être la plus forte depuis 2011. Il met en scène un « héros » broyé entre ses mensonges et les manipulations. Certes, l’action se situe à Shiraz, - une ville du sud-ouest de l'Iran -, mais reste totalement universelle. La leçon est limpide et la morale cruelle. Le nouvel héroïsme des gens ordinaires et la manière dont la parole est mise en doute sont au centre de ce miracle de cinéma. Quand on pense que c’est Titane qui a obtenu la Palme d’Or… on s’interroge.
    Le jeu plein d’humanité d’Amir Jadidi tempère le cynisme du propos. A ses côtés, les Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust et l’ensemble de la distribution iranienne est à rassembler dans les mêmes éloges. Ils incarnent à merveille des personnages « gris » - terme employé par le cinéaste lui-même -, qui ne sont ni stéréotypés ni monolithiques. Dans ce film, comme dans ses précédents, les enfants sont les témoins hébétés des événements qu’ils subissent et qui les dépassent. Une mécanique implacable pour un portrait sans concession de la société du XXIème siècle. Après son escapade espagnole et son surprenant mais excellent Everybody Knows au casting luxueux, Farhadi revient aux sources et nous livre un des grands films de l’année. Aussi délicieux qu’imprévisible, une fête pour l’esprit.
    Jean-marc Bonnichon
    Jean-marc Bonnichon

    13 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 décembre 2021
    Peu enclin à voir un film iranien, la récompense à Cannes a attisé ma curiosité.
    Une récompense à Cannes de plus pour du vide...
    Un scénario famélique que l'on peut résumer en une phrase: un déténu en permission trouve un sac avec des pièces en or et décide de le rendre à sa propriétaire. Voilà c'est tout.
    Une ambiance et des décors d'une tristesse épouvantable: une ville en Iran inconnue. Un intérieur de maison. Quelques commerces.
    Des comédiens sans envergure, des dialogues insignifiants.
    Des personnages auxquels on ne s'attache pas.
    On tourne en rond pendant deux heures et on arrive à la fin, au point de départ.
    En bref, une fois de plus, fuyez les films récompensés à Cannes...
    Xavier d
    Xavier d

    10 abonnés 229 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 décembre 2021
    Encore un film exceptionnel de Farhadi, sur la complexité de la société iranienne et de la vie. Acteurs, scénario et réalisation magnifiques. Jusqu'au choix du titre, dans lequel se cache une subtilité inattendue.
    FaRem
    FaRem

    8 647 abonnés 9 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juillet 2022
    Un héros pour les uns, un manipulateur pour les autres. Tout est subjectif dans la vie, mais notre jugement peut être faussé par ce qui est dit ou montré même si ce n'est pas vrai. Rahim est en prison à cause d'une dette qu'il est incapable de rembourser. Lorsque sa compagne trouve un sac avec de nombreuses pièces d'or, il pense à les revendre pour rembourser son crédit, mais il se ravise au dernier moment préférant chercher la propriétaire du sac pour lui rendre son bien. Un acte de bonté qui lui vaut des félicitations et une attention particulière de la part des médias, mais cette attention va se retourner contre lui. Un héros doit être irréprochable et c'est bien là le problème. Est-ce qu'un bon geste suffit à tout réparer ? Lors de cet emballement médiatique, Rahim a l'image d'un bon samaritain tandis que son créancier a le rôle du méchant alors que c'est lui la victime. On a l'impression que la notoriété donne plus de valeur à la parole d'un homme. Personne ne faisait confiance à Rahim, pas même sa famille qui ne voulait pas se porter garante pour lui, mais il devient tout d'un coup le Messie parce que les médias en ont décidé ainsi. L'opinion publique semble décider de qui est qui dans cette affaire, mais tout ne va pas rester figé puisque ces mêmes gens vont creuser pour connaître la vérité et ainsi mettre sa parole en doute. Une situation qui nous fait nous demander si l'image est plus importante que l'honneur. Rahim sait ce qu'il a fait et quelles sont ses véritables intentions, mais il doit aussi se battre pour son image. Avec son nouveau film, Asghar Farhadi évoque la récupération médiatique d'une affaire avec les gens qui deviennent les juges. La vérité ne compte plus vraiment, il faut surtout convaincre les gens derrière leurs écrans. Il est aussi question de rédemption, qui est ici compliquée par beaucoup de choses, du pardon et de culpabilité. Le réalisateur couvre habilement tous les angles pour une histoire prenante jusqu'au bout. Je n'ai pas vraiment aimé le personnage de Rahim avec son petit air sournois, mais ça va bien avec l'histoire. Au final, un bon et solide Asghar Farhadi.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 209 abonnés 7 512 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2021
    Rahim purge une peine de prison pour une dette qu’il n’a pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le remboursement d’une partie de sa dette, sauf que rien ne va se passer comme il l’avait espéré.

    Asghar Farhadi (Une Séparation - 2011) ne cesse de nous séduire film après film. Ici, il questionne et dénonce les travers de la société iranienne avec une réelle maestria. On suit pas à pas la tentative rédemptrice du malchanceux pour effacer sa dette, mais face aux rouages d’une administration bureaucratique aberrantes (l’obligation de justification quoi qu’il en coûte) et l’ambiguïté de l’association caritative, un enchaînement de péripéties et divers retournements de situation viendront finir par faire perdre tout espoir.

    Le réalisateur y dénonce aussi les travers des réseaux sociaux et le lynchage médiatique, entre les personnes bienveillantes de son entourage et les autres avec lesquelles le doute est permis, on finit par ne plus savoir à quel sein se vouer. Si la mise en scène nous offre de beaux moments (on ne voit pas passer les 120 min), il faut aussi souligner la justesse de l’interprétation de l’excellent Amir Jajidi, dont son personnage ne semble jamais vouloir se départir de son sourire et ce, quel que soit les circonstances, conférant au personnage une certaine part d’ambigüité, est-il honnête ou victime malencontreuse ?

    Un héros (2021) est une fable implacable qui dénonce sans pour autant enfoncer des portes. On assiste à un engrenage sur l'impossibilité d'une rédemption brillamment mise en scène et à la direction artistique sans faille. Une œuvre très justement couronnée du Grand Prix au festival de Cannes 2021.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    ffred
    ffred

    1 698 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 janvier 2022
    Après le ratage espagnol de Everybody knows, je me méfiais de ce nouveau Asghar Farhadi. Mais le réalisateur iranien n’est jamais meilleur que quand il tourne dans son pays (bien que Le passé produit en France était réussi). Avec son Grand Prix au dernier festival de Cannes et un excellent bouche à oreille, je me suis décidé à la voir pour finir l’année. C’est donc bien vérifié l’Iran lui réussit mieux. J’ai trouvé le film aussi bien écrit que mis en scène. On s'attache au personnage d’entrée, même si petit à petit notre intuition et nos certitudes s'effritent, il est donc au final très ambigu. L'interprétation est de qualité comme toujours chez le metteur en scène, le très agréable à regarder Amir Jadidi (vu dans le très désagréable Valley of stars) est parfait, tout le reste du casting suit le mouvement. Au final, un film prenant, un vrai thriller, une belle descente aux enfers, où l’on voit que même en Iran les réseaux sociaux peuvent engendrer aussi beaucoup de mal. Pas le meilleur de son auteur (qui pour moi reste A propos d’Elly) mais un très bon cru.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 149 abonnés 5 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 août 2024
    Une histoire d’honneur qui va en s’effilochant et rendre la vie de cet homme et celle de son entourage misérable et dégradante.
    La parole des uns se heurtent à la rancœur des autres et à la mauvaise foi bien sûr.
    Une certaine qui nous accroche et nous happe.
    Excellent vraiment
    Jorik V
    Jorik V

    1 271 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 janvier 2022
    Asghar Farhadi fait désormais partie des cinéastes internationaux indépendants connus et reconnus. Rares sont les metteurs en scène iraniens à s’être fait une telle place au soleil dans le paysage cinématographique international. Révélé par le magistral « Une séparation », il ne cesse d’ausculter les maux et les contradictions de la société de son pays à travers ses films, la plupart des temps des drames enveloppés dans des thrillers (ou l’inverse?). Après des escales réussies en France (le fantastique « Le Passé ») et en Espagne (le moins apprécié et plus rocambolesque mais tout aussi maîtrisé « Everybody knows ») le voilà qui revient en Iran avec « Un héros » et sa critique virulente mais bien acérée de ses pairs. Plus qu’un pays, c’est ici la condition humaine de ses compatriotes et un monde contemporain superficiel et hypocrite ainsi que la culture de l’image (réelle ou fabriquée) qui s’y répand qu’il dénonce. Le film a donc une résonnance plus universelle cette fois et il lui a d’ailleurs valu le Grand Prix du Jury à Cannes l’été passé. Mérité? Oui et non.



    En effet, en dépit de l’engouement critique envers « Un héros », c’est loin d’être l’œuvre la plus réussie et intéressante de son auteur. Pas mauvaise, loin s’en faut, tellement le long-métrage regorge de qualités et d’une précision narrative et formelle indéniable. Mais ses précédentes œuvres semblaient plus passionnantes et moins mécaniques. En effet, on commence à connaître le cinéma de Farhadi et on est moins surpris. Comme si l’auteur était sûr de ses effets et qu’il ne souhaitait pas trop prendre de risques, ses implacables scénarios et sa mise en scène reconnaissable entre mille, lui assurant les éloges et la réussite. On connaît donc un peu la chanson et on suit le déroulement programmatique de son nouveau film pourtant impeccablement construit et filmé. De plus, c’est un peu plus démonstratif que d’habitude, le constat est plus appuyé et ses effets s’avèrent presque répétitifs. Son script kafkaïen et encore une fois aussi méticuleux qu’une horloge suisse apparaîtrait presque surfait. Ou peut-être sommes-nous trop exigeants devant une œuvre indéniablement puissante ?



    Peut-être. En attendant, on a l’impression donc d’être devant du grand cinéma, on ne le niera pas, mais calculé et attendu. Trop fabriqué et finalement sans grande surprise. « Un héros » est même un peu long et moins captivant lorsqu’on a déjà vu d’autres films du cinéaste et qu’on se retrouve en terrain connu. En revanche, cette histoire de quidam devenant un héros puis un paria du jour au lendemain peut miser sur sa force de frappe narrative évidente et une vision du genre humain, certes misanthrope, mais évitant tout de même tout manichéisme. Chacun semble chercher son propre salut et courir après une image fidèle aux carcans de la société. Les personnages sont nuancés et même le personnage principal présenté comme une victime n’est pas exempt de défauts. C’est ce qui permet à cette œuvre d’être passionnante et pertinente dans son étude des mœurs et des valeurs actuelles, iraniennes ou pas. C’est très pointu mais Farhadi sait rendre ses œuvres accessibles pour tous. « Un héros » est un film implacable et fort, au scénario ciselé comme jamais, qui pêche donc néanmoins par son assurance et l’absence de renouvellement de son auteur.



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    ferdinand75
    ferdinand75

    549 abonnés 3 869 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 janvier 2022
    Encore un film très solide de A. Farhadi, Beaucoup d'intensité , dans ce drame sur les thèmes chers au réalisateur de la rédemption , du pardon , de la faute, de la culpabilité. Une belle description de la société middle classe iraniennes . On attend peut -être pas le niveau de ses meilleurs films, mais on a quand un très gros moment de cinéma..
    PLR
    PLR

    466 abonnés 1 559 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 décembre 2021
    Le cinéma iranien est prolixe dans la période. Et il a toujours sa part de mystère et ses effets de genre pour le spectateur occidental. Après en cette année 2021 « Le Pardon », « La loi de Téhéran », « Le Diable n’existe pas » qui avaient un fond d'immersion critique dans la société iranienne, celui-ci. Mais à la différence des premiers cités, on trouvera cette fois beaucoup moins voire même pas du tout (ou alors bien caché) un quelconque jeu du chat et de la souris avec la censure avec une remise en cause (subliminale si nécessaire) de la société, de son régime, de son conservatisme. Un homme, notre héros, qui après s’être retrouvé en prison pour dettes sur fond de conflit familial (un emprunt en vue d’un investissement qui a foiré), se trouve au centre d’un fait divers qui le propulse comme le plus vertueux d'entre tous. Réhabilitation passant par une proposition d'emploi dans une administration sur recommandation d'une organisation de bienfaisance, s’il n’y avait les autorités locales, soupçonneuses, procédurières, pointilleuses, cherchant à découvrir un possible stratagème et pas forcément disposées à "donner le Bon Dieu sans confession !". Cette fois ce n’est pourtant parce que c’est un film iranien, qui deviennent de moins en moins rares sur nos écrans, qu’il faille le considérer comme un chef d’œuvre. Un travers du Festival de Cannes !
    Hotinhere
    Hotinhere

    551 abonnés 4 958 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2022
    Une drame social intense et complexe avec en toile de fond un regard édifiant (un peu exagéré par moment) sur les maux de la société iranienne.
    Cinévore24
    Cinévore24

    342 abonnés 705 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 décembre 2021
    Une bonne action, et les conséquences qui s'ensuivent.

    Histoire d'espoir et d'injustice, d'images et d'engrenages, un drame humain et cruel extrêmement bien ficelé, et un Grand Prix Cannois bien mérité.
    Philippe C
    Philippe C

    97 abonnés 1 050 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 août 2024
    autour d'un fait divers, celui d'hun homme qui obtient une permission pour sortir de prison et tenter de rembourser le créancier qui l'a fait condamner, se déroule une histoire où le spectateur se laisse manipuler par les protagonistes qui apparaissent tantôt haïssables, tantôt victimes, tantôt bourreaux. On sent assez vite que le "héros" triche pour arriver à ses fins, mais jusqu'où ? jusqu'à obtenir l'appui de sa famille, de l'administration pénitencière, d'un organisme caritatif, des, médias, mais pas de son créancier qui oppose d'excellents arguments...Puis tout bascule, tout s'inverse, les soutiens deviennent adversaires dés lors que les réseaux sociaux prennent la main, l'intégrité du Héros est suspecte, l'honneur de ses soutiens semble mis en cause, leurs motivations réelles sont souvent moins altruistes qu'affichées... restent constants, l'amour entre notre homme et une femme qui ne l'abandonne jamais, et l'amour du héros pour son fils handicapé...En arrière plan, la vie quotidienne en Iran ne manque pas d'intérêt.
    Le scénario se déroule sans exubérance mais avec rigueur et on s'y accroche bien malgré quelques longueurs. Malin ou naïf le héros ? on a la réponse à la fin avec une très jolie et symbolique scène avec porte ouverte sur la rue et la vie colorée et pénombre du bureau d'accueil de la prison
    Stéphane D
    Stéphane D

    119 abonnés 2 118 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 novembre 2023
    Un film iranien qui arrive à raconter une histoire universelle sans aucune once de religion dedans, voilà qui est intéressant.
    En dehors de quelques éléments de tradition locale, 70% de l'histoire pourrait se produire n'importe où dans le monde (à tel point que le phénomène de vidéo virale sur les réseaux sociaux existe aussi là bas contre toute attente!).
    Les personnages sont ici ni gentils ni méchants, ils reflètent la complexité des humains dans des situations difficiles.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2022
    Le héros de Farhadi est un prisonnier ; enfermé car il a contracté une dette qu’il ne peut régler. Il devient ce héros le jour où il trouve un sac à main contenant des pièces d’or. Dans un premier temps, il compte les vendre ; son seul souhait est de rembourser une partie de sa dette et d’être libéré. Mais sa sœur le convainquant de chercher la propriétaire du sac et de le rendre fera de lui un héros, un modèle de vertu et d’honnêteté dans un pays corrompu. Ce modèle pourrait servir les intérêts de nombreux acteurs gravitant autour de cette histoire. Asghar Farhadi comme à son habitude va en profiter pour nous montrer la petite corruption à tous les niveaux durant tout le film ; et comment même des actes nobles peuvent être dénaturés.
    Son « héros », un homme simple, ayant comme objectif sa sortie de prison va user de petits mensonges et petits compromis avec sa bonne foi et se retrouver pris dans un engrenage infernal. Cet engrenage va faire un homme loin de tout soupçon et même un coupable. L’être humain n’est jamais totalement bon ou mauvais ; ce héros a donc des zones d’ombre, mais reste un honnête homme. Porté aux nues, ses hésitations et mensonges finiront par faire de lui un coupable. Dans « La loi de Téhéran », autre film iranien de 2021, c’est la même mécanique destructrice et implacable par un système qui est démontré mais sous une forme frontale voire brutale ; Farhadi prend d’autres voix et agit en douceur. Et pour détruire la réputation d’un homme, Asghar Farhadi montre que les réseaux sociaux ont une puissance redoutable ; ils feront de son personnage un héros que les réseaux détruiront très vite comme un jouet ayant fait son temps. La société iranienne démontre la même modernité que nos sociétés occidentales dans ce qu’elles ont de pire. Ce film est donc alors bien différent des précédents dans lesquels la société iranienne était pointée du doigt ; celui-ci traite de sujets bien plus universels. Ici dans sa construction de drame kafkaïen dont il a le secret, Farhadi cible des penchants bien humains ; chacun s’arrange avec la vérité et manipule pour ses affaires ou se tirer de mauvaises passes ; cette misanthropie est glaçante.
    On pourrait trouver son film trop mécanique et cette écriture maitrisée de bout en bout nécessite parfois quelques invraisemblances afin que toutes les pièces du puzzle s’imbriquent parfaitement. Mais son récit est haletant et on se prend à croire à ce récit avec cet homme pris dans une spirale que l’on sent très vite rendue par le scénario infernale et implacable. C’est plus de l’horlogerie que de l’orfèvrerie. Malgré tout, il évite bien le piège que tend ce type de démonstration : ni didactisme ni manichéisme.
    Grand Prix au festival de Cannes qui selon moi et au vu des films et du palmarès méritait bien la Palme.
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