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Ufuk K
520 abonnés
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3,5
Publiée le 23 décembre 2021
" Un héros" Grand Prix du Festival de Cannes est un drame iranien convaincant. En effet le réalisateur Asghar Farhadi maitrise totalement son sujet à travers l'histoire de Rahim (brillamment interprété par Amir Jadidi) qui va peu à peu sombrer , le réalisateur dénonce l'hypocrisie de la société iranienne, plongeant un individu dans une sombre mécanique sociétale aussi kafkaïenne que destructrice dans un dénouement qui pince le cœur.
Le développement de l'intrigue nous tient en haleine d'un bout à l'autre. A travers cette intrigue sont posées la question philosophique de la vérité, la question morale de la dignité , la question politique de la liberté. Si "un héros" mérite la médaille de la reconnaissance, assurément cette récompense revient au scénariste.
Je vais à l'encontre de la plupart des critiques déposées ici : non je n'ai pas aimé ce film et oui je suis ravi que Titane ait remporté la Palme à la place de celui-ci. Un héros c'est un personnage tête-à-claque tellement son sourire faux est permanent qui nous promène au grès d'une histoire de pièces d'or aux rebondissements grotesques dans un Iran où règne la corruption et où le regard de l'autre et l'honneur de la famille passe avant tout libre-arbitre. Le tout mise en scène sans grâce particulière mais avec un ennui bien réel. Montesquieu en hommage à la Perse nous avait offert des Lettres, Farhadi nous propose le Néant.
Film bien construit, histoire d'un engrenage, particulièrement intéressant par ce qu'il dit de la société iranienne mais aussi des réseaux sociaux qui n'épargnent aucun recoin du monde
Film 🎥 très bien pensé et ficelé aux dialogues incroyables pour ceux qui comprennent le persan. Un film très moderne illustrant les comportements humains naturels à l’ère des réseaux
Une histoire simple qui devient confuse puis rocambolesque, alimentée par des revirements, variantes, mensonges et appuyée par un personnage dépassé, manipulé, qui subit son sort. Le poids des médias, des réseaux sociaux, la défiance ambiante face à un acte de "bonne conduite" est finalement commune à de nombreuses sociétés! Un drame sur l'intégrité, l'honneur, la vérité, traitée sous une forme plate, avec lenteur et sans grande conviction générale. De plus, cette propension à devoir remettre en question et devoir prouver un geste remarquable est un peu gros!
Asghar Farhadi signe avec Un Héros un nouveau thriller à la mécanique implacable. C'est haletant de bout en bout. Il nous offre en même temps une radiographie passionnante de son pays, l'Iran, entre tradition et modernité, les réseaux sociaux semblent y être encore plus omniprésents et dévastateurs qu'ailleurs. Un des grands films de cette année 2021.
Après un passage peu convaincant par l'Espagne, Asghar Farhadi est de retour pour un nouvel écheveau dont il a le secret et qui lui sert comme toujours de radiographie de la société iranienne. Comme il est dit dans le résumé de Un héros : tout ne se passe pas comme prévu dans cette histoire assez tarabiscotée et riche en mensonges et retournements de situation. C'est toujours un peu pareil chez le cinéaste iranien, sa toile d'araignée enserre ses protagonistes et les met dans des situations inextricables tout en prenant en otage les spectateurs, pour le plus grand bonheur d'une grande partie d'entre eux, les autres ayant à peu près toujours les mêmes griefs à formuler à son encontre. La famille est le pivot narratif d'Un héros mais rien n'est simple dans ce noyau dysfonctionnel, dès lors que tout est question de réputation, tant le regard des autres et particulièrement des différentes autorités, prime. Il est beaucoup question des réseaux sociaux dans le film mais en creux, comme source jaillissante d'exposition, de révélation et de manipulation, moyens modernes et rapides comme l'éclair, bien plus puissants que les éternelles rumeurs. La façon dont Farhadi introduit cette nouvelle donne dans Un héros est remarquable, suscitant coups de théâtre, revirements et suspense. Ce n'est pas avec ce dernier long-métrage que le réalisateur iranien fera basculer les habituels réticents à sa manière mais pour les autres, c'est une nouvelle fois du nanan.
Retour au pays pour Farhadi, et retour gagnant...On ne parle jamais mieux que de ce qu'on connait...Pour lui l'Iran …Le film a un scénario magnifique, quand un détenu en permission essaie de se justifier et de rester libre...Sur un sac trouvé et restitué par le héros (Amir Jadidi) qui lui aurait permis de rembourser ses dettes, mais qu'il a eu l'honnêteté de restituer donc, le scénario suit les pas de cet homme qui va tout à tour être victime et coupable devant la société , ses parents, ses amis, ses ennemis...Scénario incroyable, qui va le mener dans les studios de la télévision, avec tantôt des impasses , tantôt des moments d'intimité, des bagarres, des diatribes exemplaires, le film est fait surtout de dialogues et de rencontres, qui dévoilent certains aspects de la société iranienne , société complexe et moderne, mais aussi traditionnelle....Le film est presque filmé caméra sur l'épaule, parfois dans les rues, avec un rythme soutenu, presque celui d'un thriller psychologique....Pour moi c'est peut être le film le plus accompli du réalisateur avec son premier, (.' à propos d'Elly 2009)...UN moment de cinéma très intelligent...Je conseille
Après une “aventure espagnole” moyennement convaincante (Everybody Knows), Asghar Farhadi est donc revenu au pays pour ce film où il fait montre, à nouveau, de toutes ses qualités. Avec maîtrise et intensité. Sans beaucoup surprendre, peut-être. Mais sans forcer le trait, sans sombrer dans le mélodrame, comme dans Everybody Knows. La mécanique narrative est parfaitement huilée autour d’un personnage central aussi simple que naïf, objet de manipulations, embourbé dans des mensonges et s’enfonçant davantage à mesure qu’il essaie de trouver des solutions. Dans cet engrenage inextricable et oppressant, élaboré par un scénario et une mise en scène d’une belle précision, Farhadi s’approche plus que jamais d’un naturalisme à la Zola (avec un côté désespérant à la clé), adapté au contexte iranien et à la communication moderne. Comme souvent dans les films du cinéaste, il est question de cas de conscience, d’enjeux moraux et d’honneur. Plus nouveaux sont les leviers dramatiques qui servent à activer ces thématiques : les médias, les réseaux sociaux, qui tournent et retournent les opinions, font et défont les réputations, au gré des utilisations opportunistes. La réflexion critique sur ce jeu médiatique et la mécanique des foules, où tout le monde en prend pour son grade, donne à ce thriller social et intime une forte contemporanéité.
Je n'ai pas du tout accroché. Un héros ? Un anti héros ? Un looser ? On a du mal à s'y retrouver. On aimerait bien le secouer pour qu'il en sorte quelque chose : mais rien. J'ai du mal à comprendre cet enthousiasme : pour moi ce film est un néant abyssal.
Le cinéma de Farhadi se développe surtout par les dialogues et le scénario et peu par la mise en scène mais Un Héros contient une critique intéressante de la récupération médiatique et sociale d'un fait divers, des petits arrangements avec la vérité et du chantage émotionnel.
Farhadi est un réalisateur dont la force des films s'appuie essentiellement sur les scénarios à rebondissements dont il a le secret.
Il parvient à ramasser en deux heures une série d'événements que la plupart des feuilletons actuels, " les series", proposent en une saison.
Sa direction d'acteurs et le casting qu'il propose sont en harmonie avec ce que le cinéma Iranien a de meilleur.
A la différence de certains de ses collègues Iraniens ( je pense à Jafar Panahi et à Mohammad Rassoulof ) , il parait moins en délicatesse avec le régime des mollahs : sans doute car son cinéma est moins frontal.
Farhadi explique que l'idée du film lui est venue en constatant que tous les deux ou trois ans, les médias iraniens mettent en exergue un acte particulièrement moral accompli par un citoyen lambda.
Le réalisateur ajoute qu'en Iran la réputation est quelque chose de très important. Ce correctif culturel nous permet à nous spectateurs occidentaux de passer sur certaines failles du récit qui pourraient nous le rendre parfois un peu irréaliste.
C'est la seule réserve que je ferais au film grand prix partagé au festival de cannes 2021.
Certains rebondissements manquent parfois de crédibilité et de logique et certains éclaircissements auraient peut-être mérités d'être explicités.
Mon hypothèse c'est que "un héros " n'est pas simplement ce qu'explique Farhadi dans son interview. A mes yeux, ce que le film montre, c'est le poids du destin, du hasard, de la chance ou de son contraire dans l'existence.
L'organisation sociale n'est pas constituée avec pour finalité le bonheur et l'épanouissement des individus qui la composent.
"Un héros " est, selon moi, un des meilleurs films présentés en exclusivité que j'aie vus cette année (2021).
Farhadi n'a jamais raté aucun de ses opus, tous de grandes qualités, qui en fait une des signatures les plus marquantes de l'histoire du septième art de ces deux dernières décennies.
Un même récit mais plusieurs facettes qui donnent à interpréter l'histoire de différentes façons. Toute l'oeuvre d'Ashgar Farhadi traite du thème de la subjectivité. Un héros" n'y coupe pas. Les inconditionnels de son cinéma savoureront ce nouveau trésor de subtilité mais n'y trouveront peut-être pas le brio de "Une séparation", du "Passé" ou des "Enfants de Belle ville". Pourtant, derrière cette intrigue (où le régime des mollahs prend de nouveau très cher) se cache un propos universel : une description de la vacuité de nos grands principes et la démonstration que notre rapport à l'autre (et à la vérité) n'est souvent mû que par le profit que nous pouvons en tirer. Intelligent.
Le plus important c'est son honneur! Mais comme son attitude naïve parait ambigüe, la société entière doute et l'engrenage est terrible. Le réalisateur nous propose une vision de la société iranienne qui pourrait être projetée sur nos sociétés européennes. Tout est transposable symboliquement (excepté la peine de mort). Il manque simplement une touche d'émotion supplémentaire qui nous permettrait de dépasser le sentiment d'empathie pour que notre héros nous émeuve davantage.