Comme d’habitude, je n’avais pas lu le manga, signé d’un certain Nobuhiro Watsuki. En outre, je n’avais même pas zyeuté les précédentes adaptations Live, au nombre de quatre ou cinq, de cette saga-fleuve, qui traînent sur Netflix, et seul le hasard des algorithmes a placé celle-ci dans la liste des productions à voir “Parce que vous avez regardé…(au hasard, ‘Bleach)’”. J’entame donc ‘Kenshin’ par la fin mais ce n’est pas dramatique, étant donné que les Chambara de ce genre, surtout lorsqu’ils sont issus du manga, fonctionnent tous plus ou moins de la même façon, avec des amours contrariées et de la vengeance au long cours. Toutefois, s’il ne présente rien de particulièrement novateur et si je ne peux pas même pas compter sur la moindre familiarité avec la matériau d’origine, cet épisode terminal de ‘Kenshin’ n’est pas dépourvu de qualités propres. Déjà, il se déroule durant l’ère Meiji, cette période de la fin du 19ème siècle qui vit le Japon s’ouvrir à la culture et au commerce occidental, et ‘Kenshin’ se retrouve flanqué d’un contexte et d’une atmosphère qu’on pourrait qualifier de “victorien” sans qu’elle verse pour autant dans la facilité steampunk. Ensuite, alors que le cinéma populaire japonais souffre souvent d’un manque de moyens criant et, faute de mieux, se réfugie dans une surenchère numérique généralement dégueulasse quand elle n’est pas fauchée, ‘Kenshin’ témoigne d’une volonté presque inédite de retrouver une certaine saveur “artisanale”, avec ses décors “en dur” et surtout, ses affrontements endiablés à la chorégraphie parfaite, exclusivement réalisés avec des moyens humains. Rien que pour cette raison, et il faut sans doute remercier Netflix, moins radin que les producteurs japonais, d’offrir enfin des possibilités cinématographiques dignes de ce nom à des projets qui méritent un minimum de lustre visuel, ‘Kenshin’ mérite largement son qualificatif de “Film à grand spectacle”.