Don’t Look Up : Déni Cosmique avait beau être l’un des plus grands évènements cinéma de cette fin d’année, je suis bien obligé de reconnaître que je n’étais pas du tout attiré par le projet. En dépit de son casting de stars et de son metteur en scène, Adam McKay, grand habitué des satyres de notre monde actuel, je n’avais pas franchement été emballé par le projet, n’étant pas un grand amateur de comédies burlesques. C’est donc la veille de Noël, alors que je m’ennuyais, que je me suis dis : pourquoi ne pas regarder Don’t Look Up ?
Inspiré par l’indifférence générale face à la crise écologique que traverse le monde, Adam McKay s’était lancé dans le projet d’une comédie catastrophe. Il dit d’ailleurs s’être inspiré des scientifiques toujours plus alarmistes au sujet de la cris environnementales, qui ne sont jamais pris au sérieux. Le scénario est finalisée au début de la pandémie de Covid-19, et Adam McKay décide alors de profiter du retard du tournage pour approfondir les thèmes de la désinformation et de l’impuissance du camp scientifique.
Le film nous présente deux astronomes, le Dr. Randall Mindy et la doctorante Kate Dibiasky, découvrent l’existence d’une monstrueuse comète qui se dirige droit sur la Terre, et qui détruira la planète toute entière à l’impact. Les deux astronomes tentent alors, après l’absence de réaction du gouvernement américain, de faire fuiter l’information, mais se heurtent à la désinformation et aux sarcasmes du monde médiatique.
Don’t Look Up : Déni Cosmique à de nombreux points positifs. Sa réalisation tout d’abord, très soignée, et jouant notamment sur les gros plans pour nous faire ressentir l’angoisse permanente des personnages principaux. De plus, l’humour fonctionne plutôt bien et est bien dosé : on retiendra notamment les séquences avec Jonah Hill et Meryl Streep, un duo innatendu mais qui fait des étincelles. Ensuite, la musique est plutôt efficace. Après son efficace composition pour Cruella, Nicholas Britell signe une bande originale intéressante mais malheureusement très peu mémorable. Les effets spéciaux sont tous très réussis et le scénario est bien ficelé.
Tout les acteurs sont excellents, à commencer par le duo principal DiCaprio-Lawrence. Les deux interprètes ont une vraie symbiose à l’écran, et incarnent brillament leurs rôles respectifs. Parmi les autres acteurs, on trouve notamment Meryl Streep, toujours incroyable et très drôle, mais également Jonah Hill, que je n’avais encore jamais vu et qui m’a vraiment impressionné. Timothée Chalamet, sans grande surprise, joue bien, mais son rôle n’a qu’une très faible importance dans le récit. On se souviendra par contre de la prestation de Cate Blanchett, l’une des actrices sans doute les plus talentueuses de sa génération, qui incarne ici un personnage dans un registre où on ne l’avait pas souvent vue.
Pour ce qui est des points négatifs, Don’t Look Up en a un gros : sa longueur. Du haut de ses 2 h 25, le long-métrage peine à convaincre sur la durée. Se perdant dans des scènes inutiles et clairement pas essentielles, on ne peut s’empêcher de penser qu’une demi-heure/20 minutes en moins auraient étés très bénéfiques pour le film d’Adam McKay. Comme précisé plus haut, la musique de Nicholas Britell n’est pas du tout mémorable, et n’a aucun thème précis qui sort du lot. La photographie est plus que banale, et n’offre aucun moment de beauté visuelle particulier, si ce n’est la scène de fin, plutôt réussi grâce à sa brutalité.
Pour résumer, Don’t Look Up : Déni Cosmique est un film satyrique intéressant et drôle, avec des acteurs convaincants, mais parfois sous-exploités, dont la musique n’a rien d’original, tout comme son esthétique, et dont le récit peine à tenir la route sur la durée, se perdant dans des scènes explicatives inutile. Beaucoup trop long pour ce qu’il a à raconter, vous pourrez néanmoins appréciez ce film, dont la distribution vaut clairement le détour.