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ffred
1 696 abonnés
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4,0
Publiée le 2 janvier 2023
Dans les année 1920, sur fond de cœur civile irlandaise, voilà l’histoire d’une amitié, ou plutôt la fin de l’amitié, cruelle, triste et terriblement mélancolique. J’avais bien aimé les deux premiers films de Martin McDonagh Bons baisers de Bruges et 7 psychopathes, un peu moins 3 billboards. Sa mise en scène ici est dépouillée et assez sèche mais magnifique. Le scénario est parfaitement écrit, les personnages bien dessinés. Quelques longueurs cependant. Sa direction d’acteurs est une fois de plus irréprochable. Si Brendan Gleeson est comme toujours impeccable, Kerry Condon et Barry Keoghan à la hauteur, celui qui enlève le morceau est Colin Farrell. Je crois ne l’avoir jamais vu aussi bon. Couronné du prix d’interprétation à Venise cette année, il est nommé aux Golden Globes (comme les trois autres acteurs d'ailleurs) et déjà pressenti pour un Oscar. Et enfin ce qui ne gâche rien, techniquement c’est superbe, les images, notamment, sont splendides. Un très beau film sur l’amitié, le sens de la vie et son éventuelle vacuité. Une belle surprise.
Un bon Film sur le désespoir des hommes qui vivent encore dans ces contrées désolées humides et tristes sans arbres ni femmes faites pour les moutons et qui finissent par se détester et se détruire eux mêmes. Cela ne donne pas envie de vivre à la campagne
Moi, à l’idée de commencer 2023 avec un film de Martin McDonagh, le génial réalisateur de 3 Bilboards, les panneaux de la vengeance, ne pouvait que me réjouir. 114 minutes plus tard mon enthousiasme n’est pas retombé. Quelle merveille ! Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande - deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié. Abasourdi, Padraic n’accepte pas la situation et tente par tous les moyens de recoller les morceaux, avec le soutien de sa sœur Siobhan et de Dominic, un jeune insulaire un peu dérangé. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que renforcer la détermination de son ancien ami et lorsque Colm finit par poser un ultimatum désespéré, les événements s’enveniment et vont avoir de terribles conséquences. Le scénario a été primé à Venise et c’est parfaitement mérité. Mais il n’y a pas que le scénario qui soit remarquable dans ce drame, la réalisation dans ses moindres détails et l’interprétation sont formidables. Le titre du film fait référence à une figure fantomatique légendaire de la mythologie irlandaise qui pleure la nuit pour annoncer une mort dans les environs. Ce huis clos en plein air est étouffant. Les personnages peuvent nous paraître étranges, en tout cas mus par des sentiments souvent éloignés des nôtres. L’île est réduit à un microcosme imperméable à toutes les influences venues du continent pourtant si proches, où, pourtant, une guerre civile fait rage. Mais seuls parviennent jusqu’aux côtes d’Inisherin quelques explosions lointaines et étouffées. Tout est ici impeccables les costumes, les accessoires, les décors et les paysages sauvages. Mais surtout c’est le casting qui emporte tous les suffrages. Un grand film pour cette rentrée. Colin Farrell a lui aussi était primé à Venise. Son affrontement avec l’immense Brendan Gleeson vaut à lui seul de se précipiter pour découvrir ce film. A leurs côtés on remarque surtout Kerry Condon et Barry Keoghan, Cette fable d’une amitié perdue est cynique, cruelle, violente, mais aussi mélancolique et tellement attachante qu’on est envoûté de bout en bout. Un drame de la solitude et de l’isolement qui vous hante bien après le mot fin. Il FAUT faire le voyage pour cette Irlande profonde aussi magnifique que tragique. Déchirant !
J'ai aimé le tempo du film qui prend son temps à l'image de la vie sur une Ile à une époque sans téléphone, sans électricité, sans voiture, avec une épicerie, un bar, un port de pêche... Ce tempo dénote tout de suite avec les films modernes où tout doit aller vite, entre des répliques et des séquences qui s'enchainent et dont on ne retient que très peu à la fin ; Les paysages, même s'ils ne sont présents en réalité plutôt en introduction et en conclusion ; Les personnages dépeints à la serpe grâce à des acteurs dont les performances sont aussi époustouflantes les uns des autres ; Le scénario qui met en exergue subtilement et petit à petit l'état de plus en plus pathogène lié à l'insularité. Bien sûr, il ne s'agit pas d'un film drôle ou émouvant, mais plutôt dramatique.
C'est un film très maitrisé de bout en bout qui fascine tant par sa forme que par les thèmes traités. Au départ : une rupture d'amitié soudaine et sans explications, à l'arrivée une réflexion sur le temps, les choix, la mort... Et tout ça dans une atmosphère de contes et légendes de l'Irlande profonde et sur fond de guerre civile.
Je suis certainement passée à côté de ce film sombre, même si le jeu des acteurs est brillant, les paysages sublimes, la relation des humains avec les animaux mise à l'honneur . L'idée de base est cohérente (mettre un terme à une relation qui était ressentie comme inintéressante) , le comportement de Colm tourne à la psychopathie et de là j'ai eu du mal à tirer un sens à cette histoire, sauf que oui, vivre dans des endroits clos comme celui-là rend les gens fous. Colin Farrell est par contre bouleversant d'humanité.
Un film à la fois surprenant et un peu bancal. Trois films en fait se mélangent : une chronique réaliste de l'Irlande des années 20, avec ses personnages truculents et sa mélancolie, une fable étrange entre deux amis qui vont se quereller au-delà du raisonnable (et du plausible) et une mise en scène un peu frelatée ou artificielle (chaque plan, notamment extérieur, semble destiné à une publicité pour un whisky, les mouvements de caméra sont souvent inutiles). Au final la métaphore de l'amitié rendue soudainement impossible fait évidemment écho à la situation poiitique du pays et manque un peu de finesse. Mais l'interprétation juste, les effets de surprise, la côté à la fois grand-guignol et mélancolique donne au film un charme indéniable.
Les Banshees d'Inisherin est une nouvelle fable douce-amère de Martin McDonagh. À l'image de la guerre civile qui a lieu à quelques kilomètres de leur petite île, les irlandais d'Inisherin sont en plein conflit existentiel, personnel et communautaire. Si l'on rit souvent de l'absurdité des répliques ou des raisonnements, on n'en reste pas moins touché par les tourments que traversent ces personnages à la fois pathétiques et attachants. Critique vidéo : https://youtu.be/f9C2Z1kEnGc
Si vous voulez rigoler, je vous déconseille d'aller voir ce film. C'est très noir, et je n'ai pas ressenti l'humour que l'on peut trouver dans d'autres films de Martin McDonagh. Assez déprimant, surtout un premier janvier! .
Le film n’a rien à voir avec sa bande annonce et c’est heureux . L’un des plus beaux films de l’année 2022 : un scénario parfait , des images magnifiques , le jeu des acteurs est incroyable et surtout la profondeur de l’histoire de fin d’amitié est un délice .
Pádraic le bouvier (Colin Farrell) et Colm le ménétrier (Brendan Gleeson) étaient jusqu’à peu les meilleurs amis au monde. Chaque jour, à quatorze heures, ils partageaient en devisant une pinte de bière au minuscule pub de l’île d’Inisherin qui les avait vu naître et qui les verrait mourir. Mais, un beau jour d’avril 1923, en pleine guerre civile irlandaise, Colm rompt cette routine et demande à Pádraic de le laisser tranquille. Cette brutale décision stupéfie Pádraic qui cherche à en comprendre la cause.
"Les Banshees d’Inisherin" repose sur un argument très simple qu’on croirait tout droit emprunté au théâtre de l’absurde de Beckett ou de Pinter : deux amis soudainement se brouillent. La bande-annonce est un petit bijou du genre pour mettre en place cette intrigue en faisant répéter par tous les personnages du film la question qui ronge Pádraic : « sommes-nous fâchés ? » (« are we rowing? »).
Le problème du film est de se réduire à ce pauvre argument. Je reconnais qu’il le fait sur le fond des splendides paysages des îles d’Aran, publicité ultra-référencée pour des vacances dépaysantes et oxygénées sur la côte ouest de l’Irlande. Il le fait aussi avec d’excellents acteurs : Collin Farrell, qui en deux mimiques et sans une parole joue tout à la fois l’incompréhension, la consternation et la tristesse, Brendan Gleeson, incarnation vivante de l’ingratitude, sans oublier les excellents personnages secondaires interprétés par Barry Keoghan ("Dunkerque", "Mise à mort du cerf sacré") et Kerry Condon.
« De l’importance d’être gentil » Mais son argument se réduit à vraiment trop peu. Tout est dit dans une discussion au pub entre les deux héros : quelle est la meilleure façon de vivre sa vie ? en discutant gentiment avec son meilleur ami autour d’une pinte de bière, quitte à y perdre son temps ? ou en se consacrant solitairement à la construction d’une oeuvre et au legs d’un héritage, comme Colm ambitionne soudainement de le faire ? Une autre lecture du film est possible, plus dramatique. Elle insiste sur la lente évolution de Pádraic en réaction à l’hostilité de Colm. Son personnage, bon comme le pain, à la limite de l’idiotie, devient de plus en plus violent. La gentillesse le quitte. On peut également en faire une troisième : une lecture métaphorique de la Guerre civile irlandaise qui corrompt les amitiés les plus solides.
On me dira que le film n’est pas si pauvre, qui peut se prêter à autant d’interprétations. Peut-être. Il n’en reste pas moins que j’en ai été déçu par rapport à mes attentes, le grand bien qu’on en dit et les Oscars qu’on lui promet après ceux qu’a déjà emportés son réalisateur Martin McDonagh pour "Three Billboards".
Au risque de casser l'ambiance dithyrambique des critiques, ce film est certes beau esthétiquement avec des paysages époustouflants . En revanche , l'histoire est creuse, il ne s'y passe rien. La relation sado masochiste entre ces deux hommes prête même à rire. La vie d'insulaire peut elle conduire à de telles extrémités ( que vous découvrirez en allant le voir) pour se sentir vivant? Telle est la question .
L'histoire débute bien, sur cette île au large de l'Irlande on a tôt fait de comprendre que l'isolement et la solitude des âmes et des corps a conduit à un appauvrissement de sa population sur tous les plans, et c'est cette misère, affective, sociale, sexuelle, qui est ici décrite et bien montrée, ce n'est pas le procès des gens mais des conditions de vie qui les ont conduit à devenir ce qu'ils sont : des êtres étriqués, sans reconnaissance sociale, sans volonté de s'émanciper, incultes pour la plupart et avec des intellects limités, alors lorsque l'un d'entre eux en prend conscience, tout et n'importe quoi peut devenir prétexte à vouloir faire quelque-chose pour se démarquer, quitte à sombrer dans une folie douce qui va devenir (auto)destructrice, car comment s'échapper et se réaliser quand toute sa vie on n'a rien fait pour cela et que le temps des changements de vie est désormais derrière soi ? Le contexte d'une guerre que l'on entend sourdre à l'horizon, la proximité de la mer, vue la plupart du temps du haut de falaises vertigineuses, - le tout allié à la rudesse du climat - n'arrangent rien. La fin est malheureuse, je m'attendais à autre chose, à quelque chose de moins radical, de moins brutal, mais peut-on demander nuance et finesse à des gens qui ne connaissent pas ces notions ? L'ensemble donne un film très réaliste mais il s'agit ici tout de même d'une fable, une fable avec une conclusion pessimiste, et une fable qui est au final bien plus cruelle que drôle et émouvante.
"Les Banshees d'Inisherin" est un film que je trouve pas mal. L'histoire est sympa, les personnages sont attachants et les paysages sont très beaux. Par contre j'ai trouvé que le film tourne en ronde et beaucoup trop de lenteur.
"Les Banshees d'Inisherin" sérieux prétendant pour les prochains oscars est un drame irlandais moyen dans l'ensemble. En effet j'ai été assez déçu, l'histoire est trop simpliste à mon goût de plus beaucoup de questions reste sans réponses à la fin du film, cependant le film doit beaucoup à ses acteurs (Colin Farrell, Brendan Gleeson et Kerry Condon) avec des somptueux paysages irlandais ainsi qu'une analyse intéressante du réalisateur Martin McDonagh (Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance) sur les travers de l'Homme ainsi que de son individualisme sans failles.