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lecinema_clem
45 abonnés
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3,0
Publiée le 3 janvier 2023
Un film qui aurait presque pu s’avérer assez ennuyant sans la qualité du casting et la très belle photographie. J’ai vraiment été séduit par la personnalité de chacun des personnages - que l’ensemble des acteurs interprètent divinement bien (Barry Keoghan, quel talent). On comprend que chacun court, à son niveau, après quelque chose de différent. Des portraits touchants. Mais sans ça, j’ai manqué de m’assoupir plusieurs fois car le rythme se veut volontairement lent - l’histoire se déroule sur une île irlandaise ou rien ne se passe. J’ai toujours tendance à souligner la belle BO quand c’est le cas, mais ici c’est le contraire. Je n’ai pas du tout aimé la musique. Il y a donc du bon et du moins bon. Merci le casting !
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J'aime le réalisateur, j'ai aimé ses précédents films, notamment 3 Billboards, Bons baisers de Bruges, j'aime Colin Farrel et Brendan Gleeson qui sont excellents. Par contre, je n'ai pas aimé cette histoire triste et morbide, glauque. On peut aimer les films déprimants, mais là, ça pousse un peu loin le bouchon. L'histoire est très maigre. Je n'étais peut-être pas dans les bonnes dispositions d'esprit pour voir ce film à ce moment-là (31 décembre en solo). Mais je regrette de m'être dérangé, attiré par la réputation du réalisateur et du lieu de tournage (Iles d'Aran), que je connais pour l'avoir visité il ya 20 ans. D'un cadre exceptionnel il réussit l'exploit de nous plomber le moral en une farce tragique sans imagination.
Très déçu par ce film et je ne comprends pas les bonnes notes. L'histoire est vide. Les dialogues creux. C'est très ennuyeux et il n'y a rien de drôle. J'ai vraiment perdu 2h. Seul point positif, les jolies paysages, mais ça ne fait pas un film.
Dans ses "Pensées", Blaise Pascal écrivit que "les hommes, n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser (...) Mais comment s’y prendra‑t‑il ? Il faudrait, pour bien faire, qu’il se rendît immortel." Sous couvert d'une histoire surréaliste, le nouveau film de Martin Mc Donagh traite d'un sujet profond, celui de l'attitude des hommes face à leur mort. Colm (Brendan Gleeson) est un pascalien en quête d'immortalité. Il décide brutalement de rompre avec Padraic (Colin Farrell) suscitant son incompréhension. Tout le film tourne autour de ce duel existentialiste. Les autres protagonistes - en particulier les femmes - sont des allégories. L'incroyable esthétique du film n'est jamais gratuite. Chaque plan est pensé pour nourrir la progression de ce duel, des images du bocage dont la beauté ne réside que dans l'union de ces parcelles unitaires aux attitudes des animaux regardant les hommes détruire ce qu'ils ont bâti. L'autre intelligence de Martin Mc Donagh est d'avoir donné un caractère universel à son intrigue intimiste en inscrivant la petite histoire dans la grande, celle de la guerre civile irlandaise ; une de ces innombrables guerres qui opposa les hommes au nom d'un dieu qui ne se soucie pas des ânes miniatures. Colin Farrell, Brendan Gleeson, Barry Keoghan et Kerry Condon interprètent avec une grande justesse des personnages complexes. Il y a du Yorgos Lanthimos dans ce film de Martin Mc Donagh et c'est un régal. Un film magistral de beauté et d'intelligence.
La folie des hommes, dans une petite communauté perdue sur un caillou au large de l'Irlande. C'est très fort, très beau, très bien joué. Un excellent film, éprouvant et tragique, mais aussi émouvant et magique. Les îles d'Arran et d'Achill où a eu lieu le tournage ne seraient-elles pas finalement les principaux personnages du film ?
Hymne à l'Irlande, à ses paysages déchiquetés, jonchés de murets icôniques, à ses légendes, ses sorcières, ses pintes de bière,... Colin et Brendan sont littéralement incroyables : ils sont dévastés par l'ennui et la solitude. Et pour quelque lassitude, ils se brouilleront à jamais. Et les mélopées finales de Brahms chantées par Jessye Norman et Andreas Schmidt transcendent définitivement cette fable.
J’ai bien perçu les qualités recensées par les critiques dithyrambiques mais le rythme extrêmement lent m’a plongé dans une telle léthargie qu’elles ne m’ont procuré aucun plaisir. Je ne dirais donc pas que le film est mauvais mais que je n’y ai pas été sensible.
J'ai été très déçu par ce film, déception renforcée par certaines critiques dithyrambiques. Cette histoire de rupture entre deux amis sur une petite île irlandaise dans les années 1920 dans un cadre magnifique n'a pas réussi à gagner mon intérêt, tant les motivations de Colm (Brendan Gleeson) restent mystérieuses et énigmatique (spoiler: Pourquoi du jour en lendemain mettre fin à son amitié ? Pourquoi s'automutiler ? ). spoiler: Le film commence par la rupture et on ne sait pas vraiment quel était le lien réel d'amitié entre les deux personnages.
C'est dommage que les histoires des seconds rôles (Siobhan et Dominic) n'aient pas été approfondies, car elles me semblaient plus intéressantes que la trame principale. Quelques moments font sourire et détendent une atmosphère pesante. Mais il ne faut pas aller voir le film pour rire.
Les Banshees d’Inisherin n’est pas du tout ce qu’il a l’air d’être.
Le pitch est bidon, et pourtant le scénario est d’une immense qualité. C’est surprenant d’un bout à l’autre. C’est très très drôle, entre les comédiens et les dialogues. Et passé un certain point c’est plus drôle du tout.
Le contexte historique n’est pas déterminant dans le récit et pourtant il apporte énormément.
Les paysages sont sublimes. Ça donne bien envie de visiter l’Irlande. Un peu comme Star Wars VIII.
On a là sûrement la meilleure performance de Colin Farrell et celle de Barry Keoghan. Brendan Gleeson excelle également.
Le vide absolu. Je pensais être capable de tout voir, aucun film le plus insignifiant soit 'il, ne pouvait me faire fuir. Et bien là, chapeau l'artiste, pour la première fois de ma vie, j'ai dû quitter la salle au bout d'une heure de séance. Les dialogues sont d'un ennui mortel, affligeant de vide, certes le personnage de colin farell est "gentil", mais pas un personnage ne relève le niveau général des dialogues. c'est juste insupportable. La qualité des images et les acteurs sont de haut niveau heureusement. Mais ça ne suffit pas pour faire un film. Ce film est un défi pour tous les physiciens: Comment faire de la matière à partir du néant ?
Après "Three Billboards", le nouveau film parfaitement ciselé de McDonagh. Une île solitaire, rurale, dans les années 20 au large de l'Irlande, sans électricité et en marge de la guerre civile... IL n'y avait pas forcément de quoi faire rêver de prime abord ni trouver de quoi y trouver une intrigue aussi dramatique. Mais c'est sans compter sur l'écriture de McDonagh. Certains voient ici la fin d'une amitié entre Colin Farell et et Brendan Gleeson. Mais c'est extrêmement réducteur. Il s'agit bien plutôt d'une crise existentielle et d'une profonde dépression, qui va pousser l'orgueil de Brendan Gleeson à provoquer la destruction de ce qui l'entoure et sa propre autodestruction. Lui, l'homme cultivé et orgueilleux, face à un ami plus frustre mais gentil et sincère, qu'il appréciait mais qu'il finira par juger de toute sa hauteur. Dans ce microcosme insulaire où le dur labeur et le pub sont le seul quotidien possible, l'angoisse existentielle d'un seul homme agira comme une bombe à retardement.
Après le triomphe de « Three billboards », Martin McDonagh fait plus dans le film intimiste aux allures de comédie dramatique. L’action se déroule en 1923, pendant la guerre civile irlandaise, sur une île où tout le monde se connaît et où toutes les nouvelles circulent rapidement, notamment celle de l'amitié rompue entre Colm (formidable Brendan Gleeson), un colosse violoniste intelligent et Padraic (Colin Farrell qu’on a rarement vu aussi juste et touchant), le gentil gars pas très intéressant. Autour d’eux, gravitent des seconds rôles tout aussi détonants comme la sorcière du cru, le policier veuf, le curé ou encore Dominic, l’idiot du village (époustouflant Barry Keoghan !) et Siobhan (magnifique Kerry Condon), la sœur attentionnée. Les dialogues sont superbes, à la fois cruels mais également drôles, le script est de même très bien écrit avec certaines situations donnant lieu à des scènes mémorables. Si bien que ce film, habile mélange entre noirceur et tendresse, sublimé par la beauté des paysages irlandais et de ses falaises, est l’un des meilleurs de 2022, assurément !
Une pièce de théâtre absurde qui cache en fait une fable profondément philosophique.
S’il n’était pas une allégorie philosophique sur la nature de l’Homme, The banshees n’aurait sans doute pour lui que sa photographie et son jeu d’acteur. Heureusement le film propose une fable, celle du conflit entre l’Homme à l’état nature incarné par la tradition (Padraic) et l’Homme civilisationnel incarné par la musique (Colm).
Rousseau aurait pu y voir ses réflexions les plus fondamentales : La bonté et la naïveté amorales incarnée par Padraic l’amoureux des animaux - qui ne cherche qu’à reproduire quotidiennement la tradition jour après jour sans se soucier du lendemain, en allant boire sa bière au pub avec son ami - représente le bon sauvage, l’homme pré-civilisationnel, celui qui ne se soucie pas d’écrire et de marquer l’Histoire. spoiler: Son amitié est un jour brisée par ce nouvel Homme, l’Homme tant décrié par Rousseau, l’Homme moderne, celui de la civilisation, celui qui souhaite laisser une trace dans l’histoire à travers « les sciences et les arts », en composant un morceau pour violon : Colm. Pour Colm le temps compte et est compté ! Fini les conversations « creuses » avec le naïf Padraic. Il souhaite laisser un héritage à la civilisation contrairement au bon sauvage pour qui le temps et l’histoire sont sans importances.
Mais Padraic ne comprend pas. Pour lui, cette volonté de sortir de la nature, de la tradition n’a pas de sens. Il souhaite comprendre. Or Calm souhaite faire quelque choses de ses deux mains, l’outil qui a permis à l’Homme de fonder la civilisation. En essayant de comprendre ce divorce, Padraic va pousser Colm à se couper les doigts. Et ce sont ces mêmes doigts qui vont tuer l’âne de Padraic. Quel sens donner à ce choix scénaristique à priori absurde et loufoque ? Les doigts de l’Homme lui permettent de fonder la civilisation et de sortir de l’état de nature. En empêchant la volonté de Colm de rejoindre la civilisation, Padraic lui hotte ses outils pour y parvenir. Et les doigts de l’homme moderne vont finir par tuer ce qui compte le plus aux yeux de Padraic : son âne, qui représente à la fois la nature et la naïveté, la simplicité.
Un peu d’écologogie dans cette fable passionnante : Padraic, l’Homme qui incarne la nature dans toute sa simplicité va vouloir se venger de Colm, l’homme de la civilisation, destructeur de l’environnement.
Dans cet affrontement entre ce que l’Homme a pu être il y a bien longtemps (l’Homme a l'état de nature n’a sans doute jamais existé, c’est un concept philosophique) et ce qu’il est devenu (celui que Rousseau nomme l’ « Homme moderne »), la mort guète au loin, munie de son baton crochu (la faux) et assise sur le rocking chair de Colm. Elle attend patiemment de savoir qui de l’homme à l’état de nature ou de l’homme de la civilisation va l’emporter pour savoir qui elle va faucher.