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PL06
10 abonnés
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4,5
Publiée le 4 janvier 2023
Un film proche du chef d’œuvre, passionnant mais difficile.
C’est un conte – et comme dans tout conte il y a cette part d’absurdité à laquelle il ne faut pas chercher raison. Car ce qui vaut ici c’est la puissance des images, parmi les plus belles que le cinéma nous ait offertes, c’est la signification des paroles sur les relations amicales et sociales. C’est une tragédie, il nous parle de la déchéance humaine davantage que d’espérance. C’est aussi une comédie heureusement, le jeu des acteurs et les répliques de la première partie maintiennent un peu de fraîcheur dans cet univers de folie.
Grâce au jeu des 3 principaux acteurs, grâce à une caméra d’exception, grâce à cette puissance de mots, Les Banshees d’Inisherin nous remue profondément avec son atmosphère de fin d’un monde.
On n’en finirait pas de tirer les significations philosophiques de cette réalisation hors normes. La rupture amicale entre ces deux ex-meilleurs amis (Padraic et Colm) décortique les ressorts de la guerre que l’on entend à l’horizon : ne plus se parler, ne penser qu’à son projet, oublier la politesse même, culpabiliser l’autre… La gentillesse, la compréhension sont des vertus perdantes face à une volonté égoïste (en l’occurrence, celle de laisser une trace de son existence pour la postérité). Mais la bonté trahie peut à son tour se révolter et devenir cruelle, bien plus encore que son bourreau… l’engrenage est sans fin. Dès lors, l’unique voie de sortie semble la fuite !
Quel film ! Gros gros coup de cœur. Quasiment chaque plan est une merveille, que ce soit les paysages herbeux, les ciels, les lumières de fin de journée, ou les gros plans sur les visages, les intérieurs avec des cadrages précis sur les fenêtres ou des objets, ou encore la mer, les silhouettes en contre-jour, les animaux, les murs de pierres... Tout est d'une immense beauté. Ensuite les personnages, l'histoire, la manière dont elle est racontée, le ton, le rythme, le montage... On oscille entre rire et larmes, touché de multiples façons, surpris à de multiples moments... Il est question de l'usure d'une relation, de rudesse et de gentillesse, de tendresse et de manque d'empathie, d'affection et de défection, de brutalité et de douceur, d'acceptation et d'extrémisme, d'aspirations divergentes, de blessures, de conséquences, et bien plus... Les dialogues et personnages ciselés donnent plein de situations inattendues et intéressantes. Un film étonnant qui m'a rappelé à la fois Winter Sleep et Lamb... qui m'a bouleversée, surprise, emportée... Les acteurs sont en plus tous remarquables...
En résumé tous les habitants de cette spendide île d’Aran sont soit très bêtes soit très méchants, ce qui permet de présenter des scènes gores, d’une rare violence. Le policier viole et tabasse son fils débile en rêvant d’assister à des exécutions, l’écrivain se coupe tous les doigts de la main et les jette à la face de son meilleur ami, le bistrotier se contente de servir ses pintes au milieu du carnage, l’épicière passe son temps à colporter des rumeurs, au besoin en ouvrant le courrier qu’on lui confie, la doyenne du village fait son possible pour pousser les villageois au suicide, le berger débite des âneries de bout en bout, etc. Il faut vraiment détester les insulaires pour les dépeindre ainsi. Seuls les paysages, les animaux et la soeur du berger échappent à ce délire misanthrope. Nul!
Situé sur une petite île au large de l'Irlande, en 1923, durant la guerre d'indépendance, le film nous raconte la brouille entre deux hommes pourtant amis très proches. L'histoire est difficile à raconter car le film nous plonge dans un réalisme poétique dans lequel les paysages, les hommes et les bêtes jouent des rôles troubles. Les paysages sont à couper le souffle pour qui aime les landes désolées et la mer bleue au loin, les comédiens excellent de talent. on aime ou on aime pas. Personnellement j'ai beaucoup aimé.
On ne comprend pas bien où le réalisateur à voulu nous emmener dans cette confrontation relationnelle entre deux individus, les tenants et aboutissants de la brouille de l'un pour l'autre ?... Si ce n'est que la consanguinité et l'isolement ne font décidément pas bon ménage... À noter la très belle présence de Kerry Condon dans le rôle de la sœur de Padriac et les magnifiques paysages irlandais. Mais c'est à peu près tout...
Sur une île isolée au large des côtes irlandaises, sublime terre soufflée par le vent et le sable, bruits de canon de 1ère guerre mondiale, êtres de pinte de bière au pub, huis clos de vie les faisant fous, tous sous le regard de la "banshee" sorcière, messagère de mort, de lien avec l'Autre monde.
En 1923, Padraic et Colm vivent sur Inisherin, une petite île proche des côtes irlandaises. Un jour, c'est le drame : Colm apprend à son ami de toujours qu'il ne veut plus le fréquenter, comme ça sur un coup de tête. Le début d'un drame... Je m'attendais à un film relativement austère, entre son lieu isolé et sa thématique peu réjouissante. C'est oublier que Martin McDonagh est à la barre. Le réalisateur et scénariste alterne régulièrement entre tragédie et comédie. Balançant des vannes quand on s'y attend le moins, tandis que des idées très dures et irrationnelles nous sont envoyées dans la figure. Ainsi, "The Banshees of Inisherin" est prenant de bout en bout, avec en prime un cadre sublime. Le tout est filmé en décors naturels irlandais, avec verts pâturages et falaises majestueuses. Des paysages qui tranchent avec la grande solitude des personnages, l'un des principaux thèmes du film, davantage que l'amitié. D'ailleurs, si le projet a été annoncé dès février 2020, je ne peux m'empêcher de penser que les confinements covid ont influencé le scénario et le tournage... Les acteurs sont excellents. Colin Farrell et Brendan Gleeson bien sûr, que l'on retrouve avec plaisir chez McDonagh en amis en froid. Mais aussi Barry Keoghan et Kerry Condon, second rôles très solides et profonds. Tout ce petit monde (tous des Irlandais) a du s'amuser de jouer avec un fort accent et argot local. Sur le fond, au-delà de la solitude et également de la culture, "The Banshees of Inisherin" est un film assez riche, qui brasse plusieurs sujets de manière ouverte. Le folklore irlandais est présent, à travers les banshees (une créature annonciatrice de mort dans la culture irlandaise). Mais surtout de nombreux parallèles avec la guerre Civile qui fait rage lors des événements du film. Cette séparation irrationnelle et auto-destructrice de deux hommes simples évoquant le déchirement violent d'un pays. Un beau film, à la fois dur, drôle, et riche.
Avec la mer comme dernier décor, et un village perdu d'Irlande sur une ile, le film a quelque chose de très romantique et profond;....Il traite des relations humaines, de la fraternité, de l'amitié...Les dialogues sont parfois étonnants, et le jeu des deux acteurs Colin Farrell et Brendan Gleeson, est très motivant, voire Fordien ( John) …..pas difficile de se prendre d'empathie, on a tous été victime d'un ami, une fois dans sa vie. Il faut savoir en tirer des leçons des deux côtés, surtout quand l'un n'accepte pas son sort....Très philosophique au fond, et cela demande de l'intelligence....Il y a des personnages secondaires intéressants, notamment la sœur, le gendarme, et cet espèce de huit clos dans un village, du domicile à la taverne bien souvent devient vite captivant...Belle écriture, belle photographie, difficile d'âtre déçu par la prestation de colin Farrell ;..Je conseille.....On peut en tirer un morale sur l'amitié.....
Après "Bons baisers de Bruges" (2008), le cinéaste Martin McDonagh réunit une nouvelle fois le tandem Gleeson/Farrell pour un long métrage de haute volée.
Le scénario des "Banshees d'Inisherin" repose sur l'idée simple et en apparence mince d'une simple brouille entre amis. Pourtant, Martin McDonagh va la développer de manière intelligente et subtile pour apporter énormément de profondeur à son histoire et à ses personnages. Film sur le temps qui passe, sur la mort et sur ce que l'on laisse après aux vivants. L'ensemble est traité de manière presque surnaturelle avec en toile de fond ces magnifiques paysages irlandais et une bande son aux petits oignons.
Laissez vous envouter et secouer par ce film Ô combien puissant !
Au cœur des sublimes paysages de l'Irlande sauvage, une fable existentialiste tragi-comique aussi déconcertante que savoureuse qui interroge notamment sur le sens de l'amitié, portée par deux grands acteurs, notamment un Colin Farrell hyper touchant.
J'avais littéralement adoré 3 Billboards de McDonagh, je suis un peu moins convaincu par ses Banshees. Non pas que ce soit inintéressant, surtout si l'on fait le lien avec l'état géopolitique du lieu de l'action à cette époque, mais soyons franc, texto on suit une brouille entre deux amis durant deux heures. Alors oui, il y a bien quelques thématiques abordées sur l'absence de communication entre les Hommes par exemple, et puis l'atmosphère drolatique tient le pavé durant un bon moment, mais on finit tout de même par tourner en rond. L'incompréhension d'un côté, l'incommunication têtue de l'autre et le drame couve, on ressent une bonne tension, les paysages sont chouettes et surtout les interprétations sont parfaites, et puis l'ensemble reste intéressant à naviguer entre drame et humour noir. Je serai moins dithyrambique que la moyenne mais le moment reste sympathique.
Quatrième long-métrage de Martin McDonagh, "Les banshees d’Inisherin" confirme la singularité artistique de ce dernier. Son renouvellement d’horizon aussi. Après "Three Billboards" situé dans le Missouri, c’est dans l’Irlande du début du siècle qu’il nous emmène. Le sujet était très casse gueule et témoigne en outre de l’ambition du cinéaste : une soudaine fin d’amitié décrétée et mille stratagèmes pour la rétablir. Le film est réellement un bijou d’écriture. Le cinéaste parvient à rythmer et renouveler son intrigue en oscillant entre les genres. On passe du drame social à la comédie noire en passant par le gore. Ce n’est qu’avant le dernier tiers du film que l’on a pu observer quelques longueurs. Le duo reformé de "Bons baisers de Bruges" fait à nouveau mouche.
Sur une petite île isolée d'Irlande où les habitants n'ont pas grand chose à se raconter, deux amis inséparables se brouillent du jour au lendemain.
Réunissant une nouvelle fois le duo de son «Bons Baisers de Bruges», Martin McDonagh filme le quotidien et l'ennui, nous parle de solitude et de création, et nous propose une œuvre joyeusement triste (ou tristement joyeuse, à voir).
Servi par un casting impeccable, de savoureux dialogues et une photographie somptueuse, nous voilà face à un film cruel et perché, rappelant un certain «L'Homme Tranquille» (John Ford, 1952) de par ses décors irlandais, mais dans son versant beaucoup plus désabusé.
Que voulons-nous laisser derrière nous ? Qu'est-ce qui importe vraiment dans cette vie ?
Une poésie du désespoir qui ne s'appréhende pas si facilement et que je ne recommanderai pas forcément si vous connaissez un gros coup de mou. Mais une fable existentialiste pertinente et originale, qui nous questionne sur notre rapport aux autres, et tout particulièrement à nos ami.e.s. 7,5/10.
Avec en toile de fond la guerre civile irlandaise, l'histoire d'une rupture d'amitié sur la minuscule île d'Inisherin. Qu'est ce qui compose une relation ? Pourquoi les hommes se déchirent ? Solitude et incommunicabilité, dialogues et art du contre-pied, situations surprenantes, Martin Mc Donagh pose plus de questions que de réponses, et, a l'aide d'images superbes, livre un film suspendu sur la pérennité des relations, la mort, la trace qu'on laisse. Après une belle exposition, le film se perd dans une issue absconte, même si la force de ses images compensent la nebulosite de l'ensemble