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FaRem
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2,5
Publiée le 23 novembre 2022
« Dieu n'a jamais aimé notre famille. » C'est ce que dit une mère à ses deux filles restées en Grèce pendant qu'elle est retournée aux Philippines. Teresa et Emy vivent au sein de leur communauté qui garde ce lien très fort avec leur religion comme c'est le cas au pays. Teresa s'implique beaucoup au sein de son église chrétienne tandis que Emy est plus en retrait. Linda, une figure importante de leur communauté, lui conseille régulièrement de se faire baptiser pour éloigner les "mauvais esprits". Emy est vue bizarrement par les autres comme s'ils sentaient que quelque chose ne tournait pas rond chez elle. Teresa est proche d'elle et fait tout pour ne pas qu'elle s'isole, mais leur relation est mise à l'épreuve lorsqu'Emy embrasse une sorte de pouvoir étrange... "Holy Emy" oscille entre le drame social et le film fantastique sur fond de fanatisme religieux. "Holy Emy" est étrange et intrigant, mais j'ai l'impression que Araceli Lemos n'est pas allée au bout des choses. C'est toujours trop sobre alors que l'histoire aurait pu être bien plus glauque. Après, elle ne voulait peut-être pas trop faire un film de genre, mais l'expérience aurait pu être autrement plus intense. Au final, ça se laisse voir, mais je suis resté sur ma faim surtout que ce n'est pas assez atmosphérique pour compenser le manque de rythme.
Emy et sa sœur, Teresa sont toutes deux membres de la communauté philippine catholique du Pirée, en Grèce. Mystérieusement, Emy connaît des épisodes hémorragiques inattendus. Et s'il lui arrive de verser des larmes de sang, elle possède aussi le don de guérir. Le film d'Araceli Lemos pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses et se révèle parfois très éprouvant, avec un côté organique qui rappelle le cinéma de Cronenberg. La recherche d'identité de son héroïne est cruciale, entre sa communauté qui cherche à ce qu'elle soit plus investie dans la religion et les Grecs qu'elle côtoie, qui la considèrent comme un animal exotique qu'ils peuvent exploiter. Mais les pouvoirs d'Emy restent inexplicables et peuvent aussi bien pencher vers le bien que vers le mal, ce qui rend le film totalement imprévisible, s'envolant parfois vers des espaces surnaturels, sans pour autant cesser d'être réaliste et très ancré socialement. L'aspect le plus fascinant réside dans les relations entre les deux sœurs, faites d'amour et de rejet, incroyablement complexes mais toujours puissantes, comme dans l'une des scènes parmi les plus dérangeantes, celle d'un accouchement. La réalisatrice grecque n'a vraiment peur de rien dans ce premier long-métrage assez inconfortable et énigmatique mais prometteur quant à son avenir.