Sonic, c’était le projet qu’on avait envie de condamner et/ou de ridiculiser avant même d’en avoir vu la première image : en plus, la première divulgation de son héros numérique tellement raté qu’il avait fallu le re-créer de toute urgence et repousser la sortie du film avait plutôt contribué à empirer les choses et de toute façon, les jeux vidéo avec le hérisson bleu sont aujourd’hui généralement ratés, alors que dire d’un film ? Tout le monde avait du ravaler ses moqueries car dans le créneau du divertissement familial, ‘Sonic, le film’ était plutôt bien fichu : pas un chef d'œuvre, loin de là, mais quelque chose d’impeccable question rythme, de raisonnablement intéressant, d’occasionnellement marrant, qui fonctionnait à la perfection. Sonic 2 est la suite directe du premier volet, et retrouve donc les qualités comme les défauts de celui-ci. Si vous avez des mômes dont l’âge est compris entre cinq et quinze ans, avec un point médian idéal autour de dix, il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que ‘Sonic 2’ sera un de leurs films de l’année, pour toutes les raisons citées plus haut. Je ne parviens pas à m’expliquer comment il est possible qu’un personnage et un univers, dont le dernier jeu de bonne qualité remonte à des temps immémoriaux, soit encore aussi connu des enfants d’aujourd’hui mais c’est pourtant bien le cas avec Sonic. En tant qu’adulte, forcément, l’excitation sera de moindre importance…mais ‘Sonic 2’ reste un divertissement plus tolérable que la moyenne, en tout cas bien plus que beaucoup d’autres films et dessins-animés qui ont le même effet sur votre tension nerveuse que la musique classique sur celle d’adolescents standards. Reste aussi qu’il y a des éléments qu’on peut objectivement saluer, même si on se sent pas particulièrement émoustillé par l’arrivée de Tails et Knuckles dans la franchise : alors que Sonic fait typiquement partie des trucs qui fonctionneraient automatiquement en animation et dont on se demande pour quelle obscure raison les producteurs se sont lancé dans une adaptation casse-gueule en prises de vue réelles, le résultat s’en sort mieux qu’à peu près toutes les autres tentatives. Enfin, pour ceux qui ont joué à Sonic sur console depuis les années 90, il y a un réel plaisir à repérer tous les éléments, de la moustache de Eggman au labyrinthe sous-marin, du biplan de Tails aux frelons-robots, qui sont tirés de ces jeux vidéos fondateurs et ont été réinjectés à titre de clin d’oeil dans les films : c’est du fan-service mais du fan-service discret, bien employé, et qui passera totalement inaperçu aux yeux du profane.