Goran Bogodan , acteur principal, fabuleux d'humanité , tout en retenue humble et soumise au triste droit qui est dévoyé et broie sa famille , soumis à une réalité socio-économique qui l'ilpacte très directement lui et sa famille, qui exprime sa révolte sans colère sans surenchère, sans exhibotion, mais qui avec une détermination humble patiente et droite qui ne souffre aucun compromis, aucun renoncement, essaie de faire valoir ses droits et surtout ceux de ses enfants. Il croise l'indifférence froide des institutions corrompues, la mesquinerie rapace de ses semblables, l'ego des puissants (scène terrible du ministre qui n'oublie pas avant de le congédier de se faire prendre en photo avec celui qu'il fait semblant d'aider pour mieux s'en débarrasser !), le doute de son propre fils sur sa détermination. Il ne renonce pas. Il souligne silencieusement mais impitoyablement la violence qui l'entoure sans y succomber.
Rien à voir , sir un sujet similaire, avec le calamiteux ,"rien à perdre" de Delphine deloget avec une héroïne v. Élira toute dans l'exhibition démonstrative.
Ici très peu de dialogues, des images sobres mais loin d'être muettes ou inutiles...mm si qq mini longueurs 1h45 au lieu d'1h54...s'érait.mieux.
Une fin superbe où face au vide humain qui l'entoure er devrait le submerger le contraindre au désespoir, le "Père", ne se résigne toujours pas, se relève, pas un "héros", juste un Homme, un Père, un Mari.
Quand on connaît ( et pour moi "essaie" de travailler parfois en tant que pédiatre) avec l'Aide Sociale à l'Enfance en France , en voyant ce film je n'ai pu m'empêcher de penser que la situation des enfants deshérités ou confrontés aux accidents de la vie isolés ou socioéconomiquement déterminés en Serbie n'est pas meilleure que chez nous...mais peut-être pas pire. Le gâchis chez nous n'est peut-être pas le fruit de la corruption comme dans ce film, mais souvent le fruit de l'incompétence crasse, de la routine institutionnelle, de la démagogie déconnectée du réel...et souvent de l'indifférence ce qui est le pire...comme en Serbie.
Mais pourquoi ce film n'est-il pas sorti en salles en 2020? Merci à Arte de nous l'avoir offert