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DaeHanMinGuk
181 abonnés
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3,5
Publiée le 12 mai 2019
En ces temps de guerre, ce film nous montre ce que les médias évitent soigneusement de nous montrer : "les dommages collatéraux", i.e. les dégâts occasionnés par la guerre sur des hommes et des femmes. On sait que les "frappes chirurgicales" n'existent pas même si les médias ont tenté de nous faire croire le contraire il y a quelques années. Le parti-pris du film de prendre des acteurs peu connus pour jouer les rôles principaux des gueules cassées est réussi : je pense que, de cette façon, cela nous les rend encore plus attachants, plus crédibles. La notion du regard des autres spoiler: (amis, famille, personnel soignant, prostituées, enfants, adultes, connus ou inconnus...) sur un blessé est très bien rendue, on est immergé totalement dans ce film qui a le grand mérite, outre de raconter un épisode méconnu de notre histoire, de faire réfléchir. spoiler: On peut aussi réfléchir sur l'obtention d'une décoration (ici la légion d'honneur) sachant que le héros du film l'obtient plus pour les traces indélébiles de la guerre sur son visage que pour des actes de bravoures pendant la guerre, vues les conditions dans lesquelles est survenue sa blessure. Je ne vous conseillerai pas ce film comme le divertissement du week-end après une semaine de travail mais je pense qu'il faut le voir avant de participer à tort et à travers à des débats type "café du commerce" sur "la guerre contre le terrorisme" (appellation CNN).
« La Chambre des Officiers » de François Dupeyron (2001) fait partie avec « La Grande Illusion » de Jean Renoir (1937) et « Les Sentiers de la Gloire » de Stanley Kubrick (1957), de mon podium des films sur la Grande Guerre. Adrien (Éric Caravaca) est blessé dès les premiers jours de la guerre et il ne passera pas moins de 1 640 jours soit près de 4 ans et demi dans cette fameuse chambre des officiers où au Val-de-Grâce on essaie de reconstruire les « gueules cassées » et lui de répéter à juste titre « patience, patience … ». Il se fera 2 amis inséparables – Henri (Denis Podalydes) et Pierre (Grégori Derangère) – et tous les 3 chemineront dans leur reconstruction physique et morale. Le chirurgien (André Dussollier) fait preuve d’un optimisme à toute épreuve (« La greffe n’a pas pris. Je recommence demain. On va essayer autre chose ») et il est vrai que la chirurgie maxillo-faciale a fait d’énormes progrès durant cette période. L’infirmière Anaïs (Sabine Azéma) est un modèle de charisme transférant sur Adrien son propre fils qui combat dans les Ardennes, et lorsque Adrien tentera de suicider, elle le consolera en silence dans un tableau digne d’une Piéta. Le début du film est dominé par une couleur jaune-verdâtre et la caméra est superbe souvent au niveau des visages des hospitalisés avec des cadrages obliques et des gros plans dans l’obscurité très prenants… Une des scènes les plus dures est lorsqu’Adrien rentre enfin chez lui, sa mère ne saura caché son émotion et dira « On le reconnait bien… on va s’habituer » avant de fuir. Quant à Adrien c’est à travers 2 petites scènes (la petite fille dans le métro et la femme qui ouvre brutalement la portière du taxi) qu’on comprendra qu’il commence à accepter sa situation et envisage un avenir pour lui. Deux petits bémols : le rôle de Clémence qui pour moi n’apporte pas grand-chose et le fait qu’Alain, le seul ami qui soit venu le voir régulièrement, meurt quelques jours avant l’armistice. Le film est tiré du roman éponyme de Marc Dugain et se base sur les travaux de Sophie Delaporte, Médecin et Historienne, formée à Amiens… ville où a eu lieu en 2005 la première greffe de visage !
Les combats de 1914 sont à peine commencés que le lieutenant Adrien se trouve défiguré par un obus. Durant toute la guerre, l'univers d'adrien sera la chambre des officiers d'un hôpital militaire. Son visage ravagé, cause de souffrances physiques autant que psychologiques, est au centre du drame. François Dupeyron exprime l'horreur et la cruauté de la guerre à travers ses "gueules cassées". On voudrait s'émouvoir d'un sujet si douloureux et sincère, mais les partis-pris de la mise en scène sont tels qu'on est vite rebuté. La quasi unité de lieu, la lenteur du récit et la morbidité, au moins au début du film, caractérisent ce drame intimiste dont le maniérisme et la gravité affectés ne portent aucune intensité dramatique. Il n'y a pas précisément d'intrigue, le film relatant simplement, essentiellement, la progression, l'amélioration des capacités du lieutenant aux côtés d'autres gueules cassées dont l'angoisse est devenue spoiler: de s'exposer au regard des autres. Les arguments sont justes tout en relevant de l'évidence. Dans ce contexte dramatique et stylisé, les personnages semblent figés dans un dolorisme convenu, à l'image de la gentille et fade infirmière jouée par Sabine Azéma.
C est une impression curieuse que m a laissée la chambre des officiers. Une impression curieuse car c est un film de guerre quasiment sans la guerre. Traitant des stigmates qu elle laisse au travers l histoire de cet officier blessé des les prémices des combats et qui va passer les quatre années de conflit dans un hôpital ou l on tente de rafistoler les "gueules cassées"; le film veut montrer que la guerre ne se limite pas aux batailles mais qu elle va suivre chacun des combattants et lui laisser des traces indélébiles. Et pourtant le scénario et la mise en scène en font un film extrêmement positif, choisissant de mettre en avant la vie avant tout, plus forte que l horreur et le désespoir. Le film bénéficié en plus d une photo extrêmement soignée, douce et qui ajoute à cette impression de pudeur que le film donne. Ne montrant que rarement complètement les blessures mise à part dans la scène ou l officier voit la salle des simples soldats le film veut toujours chercher le meilleur chez ses personnages et la situation. L interprétation est remarquable jouant la aussi la sobriété qui évite au film de sombrer dans le pathos comme je l ai crains au départ. Même si ce n est pas forcément la vision que j ai de la boucherie de 14 18 je doit bien reconnaître que la chambre des officiers est un très beau film.
Un très beau film sur un sujet pourtant difficile. Cela ne tombe jamais dans le Pathos , le morbide ou le voyeurisme. Ce n'est pas un démonstration non plus . Bine sûr cela montre les ravages de cette guerre de 14/18 si meurtrière. Les personnages sont très crédibles et le scénario superbement écrit , déjoue touets les prévisions. Tous les acteurs sont absolument excellents. Il y aussi beaucoup d'humour , car ces " gueules cassées" apprennent à accepter leur handicap et à en rire aussi. Tous les personnages y compris les rôles secondaires sont très soignés : la femme handicapée, l'infirmière timide, la tenancière de bordel. Tout cela est vu avec beaucoup de finesse. Une belle réussite.
Entre Un long dimanche de fiançailles (pour les visuels), Au Revoir Là-haut (pour le thème et son approche) et Le scaphandre et le papillon (pour la mise en scène).
Les trois sont sortis après, et les trois sont mieux.
C’est pas inintéressant mais pas captivant pour autant. Les 10 dernières minutes sont vraiment géniales et ça aurait pu être tellement bien si le reste était pareil.
Très beau film, émouvant et poignant, avec d'excellents acteurs et une mise en scène parfaite!! Ce film rappelle aussi le film américain Johnny s'en va-t-en guerre.
Adapté du très bon (premier je crois) roman de Marc Dugain, un très bon film français... Podalydes plante certaines scènes, comme toujours, mais tous les autres sont remarquables.A voir et à lire...
Très déçu par ce film à l'atmosphère intéressante et à l'interprétation brillante. La mise en place est rapide et la partie à l'hôpital arrive très vite (entre temps, Dupeyron nous en a mis plein la vue avec une reconstitution minutieuse et une lumière magnifique, une constante du film). Le mystère qui entoure l'état du héros (même la bande annonce nous l'avait caché) est toutefois saboter par le plan du début, du coup, on est pas vraiment choqué tout ce qui précède la révélation de son visage. D'ailleurs, son état est assez banal vu les autres gueules cassées qu'il y a eu (tout comme celle des ses compagnons), du coup, j'ai plus eu l'impression d'avoir à faire à un privilégié qu'à un miraculé. Le rythme est volontairement lent mais les cadrages peu académiques et la lumière de T. Nagata sont à couper le souffle. Le scénario alterne humour, scènes peu ragoûtantes mais jamais voyeuristes et émotion. Ça s'étire sur la fin mais les dernières scènes sont bien vues et ne dénotent pas avec le reste du film. Fustigeant la barbarie de la guerre et les ravages du patriotisme mais sans être assez mordant, le film est une leçon d'espoir mais il n'arrive pas à se démarquer de ses modèles (comme "Né un 4 juillet", auquel il emprunte beaucoup, notamment une bonne partie de la trame narrative). D'autres critiques sur
"La chambre des officiers" (2001) rediff sur Chérie 25 le 06.10.2015 Quelle drôle d'idée qu'a eue le réalisateur de reprendre le titre éponyme du roman de Marc Dugain pour le mettre à l'affiche de son film ? Il aurait dû l'appeler : "l'enfer des gueules cassées" Car qu'il le veuille ou non, cette succession d'image a constitué pour moi en premier lieu un atroce documentaire sur les "gueules cassées" de la guerre 14/ 18. Enfant, je me souviens même que des billets de loterie étaient vendus sous ce nom et une partie des bénéfices versée à leur profit. Dès le départ, on trempe dans une intensité dramatique qui ne mollit pas au fil du temps mais qui comporte beaucoup trop de longueurs, comme les scènes interminables au Val de Grâce, et qui ne contribuent pas à atteindre l'objectif avoué : montrer la réinsertion de ces personnes défigurées et leur acceptation dans et par la société. Elle est bien abordée sur un tard mais trop rapidement ! On frémit quand même en se demandant pourquoi les officiers auraient été soignés mieux que les soldats non gradés ? Ségrégation selon que vous êtes puissant ou misérable ? Le film ne répond pas à cette question ! Bref, le scénario est déséquilibré, mais heureusement rattrapé par un casting hors du commun dans lequel André Dussolier en chirurgien et Sabine Azema en infirmière sont criants de vérité ! Reste que ce film n'a pas atteint des sommets au box-office 2001 du cinéma, qu'il est dur, dur à regarder : aucun épisode sanglant ne nous est épargné par le réalisateur qui a quand même renoncé à nous montrer en détail les interventions chirurgicales ! Ames sensibles, vous voilà prévenues ! willycopresto
La Chambre Des Officiers m'a littéralement arraché les tripes. François Dupeyron nous offre un film bourré d'humanité où il nous présente les "Gueules Cassées" par ce qu'ils sont: des êtres sensibles et humains qui ont le droit de vivre. Sa mise en scène est très travaillée car nous projetant directement dans la tête de Eric Caravaca en nous cachant son visage pendant toute la première partie du film. Quant aux autres acteurs, ils sont tous parfaits et émotifs à souhait. Pour finir, il faut saluer la photo sublime de Tetsuo Nagata. Un chef d'oeuvre tout simplement !!!
Film touchant sur un sujet oublié, celui des "gueules cassées" de la première guerre mondiale. A travers les personnages d'Adrien (Eric Caravaca) et de ses camarades mutilés, nous abordons les différentes étapes psychologiques suite à un tel traumatisme mais sans jamais sombrer dans un pathos excessif: pensées mortifères, doutes, peur du regard des autres, jusqu'à l'acceptation de soi même. Le rythme (qui semble en rebuter certains) est lent, comme les quatre longues années passées en convalescence dans cette chambre d'hôpital. Les seconds rôles complètent bien le tableau, avec le médecin André Dussolier et sa foi dans les progrès de la médecine chirurgicale ou Sabine Azema en infirmière maternelle qui voit en Adrien le portrait de son propre fils également au front. Cette guerre a profondément marqué les esprits de ceux qui en sont revenus. Il faut imaginer la difficulté de se reconstruire pour ceux dont elle a également profondément marqué les corps, dans ce qui attire le plus le regard, le visage. Les deux dernières scènes sont belles parce qu'elles sont, comme le ton du film, pleine d'espoir et d'humanisme.
Un beau film, mais une approche presque trop esthétique et distanciée : le spectateur est alors un observateur qui ne rentre jamais totalement dans le film, même si celui-ci ne lui est pas tout à fait étranger. Un bel objet de réflexion.