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Un visiteur
4,0
Publiée le 11 janvier 2009
"Va savoir" est une comédie terriblement excitante, fleuron du cinéma intellectuel français, dans la catégorie plume. Excitant pas seulement pour la belle et électrique Hélène de Fougerolles ; pas seulement non plus pour la sublime Jeanne Balibar, merveilleuse d'incohérence et de complexité nonchalante, aux monologues adorables ; pas seulement encore pour l'extraordinaire scène de duel entre les personnages masculins, ou pour l'orchestration magistrale de cette pléiade d'acteurs qui vont, viennent, partent, s'éclipsent et puis ressurgissent au moment où l'on s'y attend le moins... "Va Savoir" est excitant pour son dédale d'intrigues amoureuses qui se nouent et se dénouent, ses dialogues ciselés avec la perfection du diamantaire, et pour l'aisance incroyable avec laquelle on passe du drame à la comédie, de la gravité à la complicité... Il s'en faut d'un rien pour atteindre le chef d'oeuvre. En tout cas, un film de premier plan.
Chef d'oeuvre, le mot est dit. Voilà un film à la fois ambitieux, beau, intelligent et possédant une qualité artistique incontestable. Rivette joue avec les registres : le tragique (le duel de mise à mort qui prend la forme d'un jeu entre amis) et la comédie (légéreté dans les dialogues, dans les relations amoureuses digne d'un marivaudage). Rivette joue également avec le réel, la fantaisie et le théâtre. Tout le scénario témoigne de cette composition magistrale qui recréé la vie et les formes du monde d'une manière absolument magnifique. La mise en scène témoigne également de cette composition. Le jeu d'acteur est exceptionnel autant dans son originalité que dans son inventivité. Chaque phrase prononcée par un acteur est sublimée. Les plans sont esthétiquement très intéressants et la gestion du mouvement témoigne d'une image temps magistrale et aboutie. Voilà l'oeuvre d'une vie. Le chef d'oeuvre de Jacques Rivette : "Va savoir".
Le cinéma de Rivette n'est pas de ceux qui suscitent le plus habituellement mon enthousiasme, mais je dois reconnaître qu'en dépit de l'approche sommaire et «psychologisante» de personnages ennuyeux, «Va savoir» (2000) est un réussite. Le film retient tout particulièrement l'attention par l'étonnante confrontation qu'il réalise d'une part du cinéma et de la vie et d'autre part du théâtre. Leur opposition initiale progresse dialectiquement vers la brillante synthèse finale qui tend à démontrer que le cinéma peut assumer l'héritage du théâtre et, comme lui, mettre la vie à distance en la sublimant. Le destin propre des personnages trouve en effet ici un écho dans la pièce de Pirandello, «Come tu me vuoi», de telle manière que le jeu étrangement théâtral des acteurs (lequel peut d'ailleurs agacer au début du film) se voit finalement justifié par un dénouement en forme de comédie. Notamment, un certain snobisme intellectuel parisien qui peut légitimement exaspérer en vient, pour notre plus grand plaisir, à se parodier soi-même, notamment dans la scène drolatique du duel à la vodka. Si on ajoute à tout cela une très belle photographie (une constante chez le réalisateur) et un montage intelligent, il devient possible de justifier la bonne note attribuée à cet opus tardif d'un réalisateur par ailleurs si souvent inégal.
Direction d'acteurs magistrale et mise en scène orchestrée avec talent rythme cette petite romance signée Jacques Rivette.Souffrant de pas mal de longueurs (et encore, ce n'était pas la version longue), "Va savoir" est un chassé croisé amoureux savoureux emmené par le couple Jeanne Balibar/Sergio Castellito.3 couples ou familles, tous reliés par un fil conducteur qui vont tôt ou tard avoir à faire à chacun d'entre eux et qui se retrouveront tous dans le lieu central du film, là où il commence et là où il se termine, le théâtre, tel est le principe de l'oeuvre de Rivette.Sans véritable fond, le film séduit plus par sa forme avec ses dialogues soignés et ses acteurs qui cabotinent joyeusement que par sa réelle profondeur qui ici, ne dépasse pas les petites histoires d'amours sans lendemain.Pas grand chose à ajouter si ce n'est que "Va savoir" est l'exemple même du film qui n'existe que grâce à ses acteurs mais quand ils font tout leur possible pour tirer le film vers le haut et que ça marche, pourquoi se soucier du reste?
Les premières minutes de théâtre en italien fond peur, très peur. Et puis le rideau se lève et on se retrouve face à un film à la fois magnifique, simple et intelligent. Excellents acteurs soutenus par de brillants dialogues. Ou le contraire.
C'est du Rivette, alors forcément... C'est long, trés long. C'est comme du Rhomer, on accroche ou l'on n'accroche pas a cette facon de faire du cinéma. Moi, je n'accroches pas...
Une approche sensuelle du cinéma, sans être aussi extremiste que Rohmer, mais s'en rapprochant par une même pureté du cadre, une même simplicité du regard, une même fougue du verbe. Et puis il y a cette recherche de perfection esthétique, dans les couleurs et les constructions de plans, dans le montage, dans les métaphores sonores; Ce jeu récurent sur les oppositions (noir-blanc, lumiere-obscurité...), sur les symboles (les grilles, les rideaux, le vide), sur les mises en abîme de la théatralité. Le tout orchestré par une jolie complexité de caractères, Sergio Castellitto en tête, border-line sur le cliché mais toujours juste. Sous ces airs de comédie, "Va savoir" est un bel hommage passionné au théatre et, plus largement, au cinéma.
Le film de Rivette n'est pas seulement profondément ennuyeux, il est long! Trois hommes et trois femmes entament une ronde sentimentale et indécise. Malgré la difficulté à deviner le dessein du cinéaste, je crois voir se dessiner un chassé-croisé fantaisiste dans lequel Jeanne Balibar, incarnant le personnage central, compose une jeune femme un peu lunaire mais complètement dépourvue de charme. "Va savoir" me fait l'effet de représenter un certain cinéma français, confidentiel et nombriliste, un cinéma intimiste, pompeux et littéraire -et pourtant je suis plutôt fan de Rohmer- dont les préoccupations artistiques et intellectuelles nous indiffèrent ou nous échappent. L'immobilisme et le babillage érigés en spectacle. La mise en scène est morne, les dialogues prosaïques et on a constamment envie de bousculer des comédiens figés dans ce petit monde verbeux. Fondé essentiellement sur les pesonnages, avec quelque référence à l'art théatral, le film est d'autant plus ennuyeux que, précisément, ces personnages ne suscitent ni intérêt ni séduction. La grace subtile dont Rivette semble vouloir les revêtir n'est qu'illusion.
Je rejoins les gens, plutôt clairvoyants, qui pensent que ce film est un plantage total. Pour ma part, je trouve tous les acteurs nuls (désolé si je met aussi dans le paquet Balibar tellement adulée par la presse bobo). Les acteurs jouent vraiment comme des manches, faux, à côté de la plaque. Ah, non, le metteur en scène italien n'est pas si mauvais. Mais alors, tout le reste...aïe aïe. Lourdeur du scénario qui n'avance pas, les acteurs ont tous l'air d'être sous sédatif, aucune énergie ne se dégage du film, les acteurs n'ont pas du tout l'air d'être "dedans". Invraisemblance des situations, personnages peu plausibles aux actions incompréhensibles. Ce qui était au début une sorte de scénario typiquement Woody Allenien tourne à l'ennui. A la fin, un phénomène très curieux pourtant: le scénariste semble se souvenir qu'il ne reste plus qu'un quart d'heure de pellicule et le film tourne à la comédie burlesque bien sentie mais trop rapide ce qui a pour effet de déséquilibrer le film. Au passage, une suggestion: Jeanne Balibar serait très bien dans un film sur la vie de Barbara. Mais sinon, elle rate complètement son rôle.