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4,5
Publiée le 17 janvier 2022
C’est une réalisation de Philip Barantini qui était avant chef d’équipe en cuisine. Il a déjà un court métrage, Boiling Point en 2019, sur le même sujet. Le Britannique a écrit le scénario avec James Cummings.
Comme son nom le laisse penser, The Chef va donc nous plonger au cœur de la cuisine d’un grand restaurant. Pour maintenir une qualité de haut niveau, il va bien entendu falloir développer une charge de travail conséquente pour les employer. C’est cet environnement particulier que Philip Barantini a voulu partager avec nous. Pour corser la difficulté de cette soirée, le chef Andy Jones va devoir faire face à son alcoolisme.
Le choix de faire le film en un plan-séquence est une idée de génie. C’est ce qui fait toute la différence et permet d’avoir un petit bijou. The Chef va se dérouler en one shot. Au-delà du côté impressionnant, et de la coordination millimétrée que cela demande, l’effet d’immersion est total. À aucun moment, on ne va lâcher l’attention sur cette cuisine et ce balai de casserole. On ressent totalement la tension qui règne pour ce « Magic Friday ». Celle-ci va être telle que certaines scènes vont être glaçantes.
À l'image de cette soirée à flux tendu en cuisine, il va toujours se passer quelque chose. Le dérouler va être dynamique en passant rapidement d’une action à l’autre. Même si celui qu’on verra le plus sera Andy, les autres personnages vont avoir le droit de briller. On va aller d’une section de la cuisine à l’autre en passant bien entendu par la salle. Cela offre une grande variété à The Chef. Chaque table sera une petite histoire, plus ou moins développée, mais toujours bien dosée. La richesse de ce film est grande.
Pour que tout cela marche, il fallait un casting à la hauteur. C’est le cas, car il n’y a aucun qui ne tire vers le bas. Bien entendu, c’est Philip Barantini qui se démarque le plus. Cet acteur britannique avait commencé sa carrière avec Snatch, cela montre que déjà la barre était placée haute. Depuis, il a régalé dans plusieurs séries comme Time et Peaky Blinders. Pour les fans de Marvel, il a aussi fait une apparition dans Venom: Let There Be Carnage. Dans ce rôle du chef étoilé Andy Jones, il va devoir jouer un personnage profond. Il le fait avec brio. Cet homme est en plein naufrage et doit garder la barre droite. On ressent pleinement cette sensation. Dans les rôles plus secondaires, on aura la talentueuse Vinette Robinson, l’expérimenté Jason Flemyng vu en début d’année dans 355, et Ray Panthaki remarqué dans Gangs of London. Tous participent à cette réussite globale.
Nous sommes dans un restaurant gastronomique londonien, un vendredi soir, veille de Noël. L’agitation est à son comble : la cuisine se prépare au coup de feu, les serveurs s’empressent auprès des clients, alors que le chef est en proie à des états d’âmes personnels…et les problèmes ne vont pas tarder à surgir à l’heure du service où rien ne se passe comme prévu ! Les clients râlent, le chef est dépassé !
Cette histoire nous immerge dans la vie d’un restaurant à un moment où le service doit être assuré coûte que coûte en dépit des aléas en cuisine. On est pris dans le tourbillon des brigades et des serveurs qui s’agitent, pas toujours au mieux, au milieu de cet enfer.
Philip Barantini a réalisé ce film en un seul plan séquence. Les cuisines donnant directement sur la salle, permettent de suivre en temps réel tantôt la fièvre qui y règne, tantôt l’agitation des clients exaspérés. Nous restons véritablement scotchés dans notre fauteuil jusqu’à la fin en nous demandant comment ce cauchemar va se terminer ! Le rôle du Chef est superbement tenu par Stephen Graham.
Je suis allé à une "avant première surprise" et la surprise était ce film. Je suis très content de l'avoir vu. Il y a quelques jours j'ai revu 1917 mais avec The Chef on peut voir un vrai, jusqu'à preuve du contraire, film en plan séquence (je soupçonne une coupe à un moment) mais sinon s'en ait un. Il y a aussi un élément que je ne comprends pas, celui du jeune pâtissier, spoiler: quand on voit ses mutilations . En tout cas je vous le conseille.
The Chef (traduction française de Boiling Point) n'est pas le premier long-métrage à être construit autour d'un seul plan-séquence mais le procédé n'a jamais semblé aussi adapté au contexte et efficace. L'action se déroule le vendredi soir d'avant Noël dans un restaurant gastronomique londonien, dans une atmosphère continuelle de stress. Le terme coup de feu semble parfaitement convenir à ces 90 minutes où les exaspérations s'accumulent au sein de l'équipe de restauration en même temps que les récriminations en salle. Sans compter les problèmes personnels du chef cuistot et ses addictions qui rejaillissent sur son travail et créent un climat cauchemardesque en cuisine. Terriblement immersif, avec ses dialogues abondants et comme pris sur le vif, sans aucun accompagnement musical pour adoucir les mœurs, The Chef devient un thriller angoissant, à la fois choral et intimement lié à son chef d'orchestre, remarquablement interprété par Stephen Graham. C'est certes un cinéma à consommer sur place et dont le plaisir instantané devrait se consumer très vite une fois la digestion entamée mais la tension qui va crescendo et la dernière image glaçante sont toutefois à même de laisser quelques traces. Pour un exercice de style, c'en est un de taille et, indépendamment, l'un des rares films de cuisine qui ne met absolument pas l'eau à la bouche (les plats sont d'ailleurs peu filmés et pas particulièrement alléchants).