Premier coup de cœur de l’année avec ce film Britannique aussi surprenant que mémorable.
Après les grosses déceptions qu’ont été les adaptations de EN ATTENDANT BOJENGLES et ADIEU MONSIEUR HAFFMANN et deux bons films de grands réalisateurs, mais un poil en dessous de ce à quoi ils m’avaient habitué : LICORICE PIZZA et NIGHTMARE ALLEY (que je vous invite tout de même vivement à découvrir), voici ma première baffe de l’année.
THE CHEF brille bien sûr par sa forme : un plan séquence admirablement maitrisé. Mais attention, je ne parle pas d’un plan séquence où les cuts sont camouflés comme dans 1917 (ce qui ne retire en rien que ce dernier soit un chef d’œuvre, et vu l’ampleur du projet, il ne pouvait en être autrement). On a affaire ici à un VRAI plan séquence, comme dans le thriller allemand VICTORIA (Vous n’avez pas vu VICTORIA ? Foncez découvrir cette petite pépite !!!).
Le film a été fait d’une traite : deux jours de tournages avec et seulement quatre captations pour nous offrir quelque chose d’aussi rare que délicieux.
Une vraie prouesse technique, qui a du demandé une préparation dantesque et où tout doit être millimétré et rien ne dois être laissé au hasard.
D’autant plus que le plan séquence, n’est là pas juste pour dire « Tu as vu comment je suis doué ? », mais apporte vraiment quelque chose au film. On y suit une soirée dans un restaurant huppé, et en faisant virevolter sa caméra entre les différents protagonistes de l’histoire met le spectateur en immersion totale dans les coulisses d’un restaurant.
Et surtout, ça apporte une tension folle, lui donnant souvent des airs de thriller. Car oui, la soirée que notre chef et son équipe vont vivre est assez cauchemardesque. Alors oui, peut-être trop même pour être totalement crédible, mais comme le fait que les plats présentés n’ont pas forcément l’air sortis d’un établissement de ce standing, en tant que spectateur, on s’en fiche car le spectacle proposé est lui un vrai régal.
Mais, le succès du film ne serait pas total sans une la prestation globale du casting assez folle. Car oui, quand tu t’engages dans un plan séquence de cette dimension, la moindre erreur peu plombé l’œuvre. Mais les acteurs sont vraiment au diapason et d’une justesse remarquable, tout en livrant une débauche d’énergie et quelques moments d’une grande intensité dramatique.
Et même si notre Chef est interprété par un Stephen Graham impressionnant, celle qui à mon sens crève l’écran est son adjointe, jouée par une Vinette Robinson qui nous livre surement les passages les plus marquants de cette expérience.
Car oui, THE CHEF, c’est vraiment une expérience cinématographique rare, qui perdra énormément de sa saveur sur une TV, comme tout film immersif. On en ressort vidé, comme si nous même avions participé à cette soirée un peu folle. Et quand tu penses que le Britannique Philip Barantini sous livre ici son premier film, ça laisse assez admiratif et curieux de voir ses prochaines réalisations.
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