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    The Chef
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    FaRem
    FaRem

    8 781 abonnés 9 627 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 janvier 2023
    Un couvre-feu comme si vous y étiez. Philip Barantini avait déjà réalisé l'exploit de faire un court-métrage en une seule prise dans la version courte de "Boiling Point" sortie en 2019, mais n'ayant pas peur des défis, il a décidé d'en faire une version longue, ce qui est un tout autre programme. Les professionnels de la restauration sont habitués à gérer la pression. Ils gèrent des services tous les jours, mais aucun ne se ressemble en raison des imprévus et des surprises. Il faut être aux petits soins pour chaque client et s'adapter à leurs désirs. Ce que l'on remarque ici avec des influenceurs qui veulent quelque chose qui n'est pas sur la carte et qui se croient tout permis grâce à leur communauté. Les serveurs doivent aussi se montrer « dociles » et supporter des personnes désagréables comme cette personne de la table 7 qui est de toute évidence raciste. Si les clients sont à l'origine de la moindre perturbation, le film de Philip Barantini se focalise surtout sur la brigade qui est dirigée par le chef Andy Jones. Ce dernier n'a pas l'air dans son assiette, il a la tête ailleurs comme s'il ne voulait pas être là. Je ne connais pas ce milieu, mais la manière dont l'équipe gère le service semble proche de l'amateurisme. On dirait l'ouverture d'un établissement avec des personnes pas encore rodées, ce qui n'est pas le cas puisque certains travaillent ici depuis plus d'un an. Cela montre aussi le niveau d'organisation requis, car rien ne doit être laissé au hasard. Le moindre écart peut avoir de lourdes conséquences. J'adore les films en plan-séquence, car cela peut donner une autre dimension à une histoire « basique » et c'est exactement ce qui se produit ici. Entre stresse et décontraction, cette immersion dans un restaurant est fascinante. Le travail du réalisateur est excellent, car on oublie complètement la caméra, ce qui n'est pas chose facile dans un environnement assez petit où il serait facile de se marcher sur les pieds. Bref, "Boiling Point" est un bon film porté par d'excellents acteurs, mais surtout une expérience à vivre.
    traversay1
    traversay1

    3 644 abonnés 4 876 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    The Chef (traduction française de Boiling Point) n'est pas le premier long-métrage à être construit autour d'un seul plan-séquence mais le procédé n'a jamais semblé aussi adapté au contexte et efficace. L'action se déroule le vendredi soir d'avant Noël dans un restaurant gastronomique londonien, dans une atmosphère continuelle de stress. Le terme coup de feu semble parfaitement convenir à ces 90 minutes où les exaspérations s'accumulent au sein de l'équipe de restauration en même temps que les récriminations en salle. Sans compter les problèmes personnels du chef cuistot et ses addictions qui rejaillissent sur son travail et créent un climat cauchemardesque en cuisine. Terriblement immersif, avec ses dialogues abondants et comme pris sur le vif, sans aucun accompagnement musical pour adoucir les mœurs, The Chef devient un thriller angoissant, à la fois choral et intimement lié à son chef d'orchestre, remarquablement interprété par Stephen Graham. C'est certes un cinéma à consommer sur place et dont le plaisir instantané devrait se consumer très vite une fois la digestion entamée mais la tension qui va crescendo et la dernière image glaçante sont toutefois à même de laisser quelques traces. Pour un exercice de style, c'en est un de taille et, indépendamment, l'un des rares films de cuisine qui ne met absolument pas l'eau à la bouche (les plats sont d'ailleurs peu filmés et pas particulièrement alléchants).
    Yves G.
    Yves G.

    1 496 abonnés 3 513 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 janvier 2022
    Panique en cuisine pour Andy Jones (Stephen Graham), le chef étoilé d'un restaurant londonien à la mode. Sa seconde réclame une augmentation ; sa cheffe de salle a accepté plus de réservations que prévu ; une jeune stagiaire française peine à prendre ses marques ; une serveuse arrive en retard ; une cliente est allergique aux fruits à coques ; son ancien mentor débarque sans crier gare accompagné d'une critique culinaire impitoyable, etc. Et pendant ce temps, Andy Jones doit gérer au téléphone sa femme en plein divorce et son fils qui lui reproche son départ.

    Le jeune réalisateur Philip Baratini avait travaillé comme serveur dans un restaurant pour payer ses études de cinéma. Il en a gardé l'idée de ce film, raccord à la mode des téléréalités culinaires qui font le succès des "prime times" de nos soirées télévisées, en France comme au Royaume-Uni.

    Son idée de génie est de l'avoir tourné en un seul plan-séquence. Il  ne s'agit pas seulement d'une prouesse technique. Il s'agit d'un procédé qui ici, plus encore peut-être que dans 1917, a du sens. Plus encore que la folle mission des deux héros du film de Sam Mendes entre les lignes ennemies, le "coup de feu" (le titre original anglais est "Boiling Point") dans un restaurant est une course contre la montre sans temps mort ni répit. C'est un moment qui se prête particulièrement bien à un plan-séquence. D'autant que celui que tourne Philip Baratini est supérieurement intelligent. Au lieu de coller aux basques du seul chef Andy Jones, il virevolte d'un personnage à l'autre avec une belle élégance - et une organisation qu'on imagine diablement millimétrée.

    "The Chef" encourt un seul reproche : c'est un film désagréable, un film énervant, un film stressant. Bien sûr, ce n'est pas rédhibitoire. Le cinéma n'a pas à être "plaisant". Le cinéma a le droit - il en a peut-être même le devoir - de nous déplaire, de nous choquer, de nous sortir de notre zone de confort. Si on refuse ce cinéma-là, autant aller regarder des chatons-mignons sur Insta. Pour autant, il faut savoir, en entrant dans la salle voir "The Chef", qu'on y passera un sale moment, sans répit, sans oxygène, de la première à la dernière seconde. Amateurs de "feel-good movies", passez votre chemin.
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2022
    Quelle claque! Voici la première grosse surprise de l’année avec ce petit film britannique délicieux et mémorable. Et en plus il faut préciser que c’est une première œuvre, ce qui impressionne d’autant plus. Barantini se sert de son expérience passée de chef de cuisine dans un grand restaurant huppé londonien pour nous inviter à une soirée plus qu’immersive dans un lieu illustre lieu culinaire de la capitale britannique dont on ne connaîtra pas le nom. Et c’est peu dire que cette expérience cinématographique est une sacrée réussite, intense et fascinante, qui ne nous lâchera pas durant plus d’une heure et demie sans aucune baisse de rythme. Réaliste et captivant, « The Chef » nous happe dès ses premières minutes pour nous scotcher sans discontinuer jusqu’à son final, certes un peu brutal. Mais il fallait bien terminer ce tour de force à un moment ou à un autre. Autant une leçon de mise en scène qu’une leçon d’humanité, ce film est un véritable plaisir de chaque instant sous tension permanente.



    On ne peut parler de « The Chef » sans vanter l’incroyable plan-séquence qui le constitue. Un choix de réalisation qui, pour une fois, n’est pas qu’un moyen d’en mettre plein la vue. Il le fait, certes, mais c’est surtout totalement adapté au sujet et c’est ce qui permet une immersion totale dans ce microcosme si particulier qu’est un restaurant, des cuisines à la salle en passant par sa clientèle variée. Il y a peu d’œuvres qui sont véritablement faites d’un seul plan-séquence, réel ou présumé, et c’est peut-être dans celui-ci que ce procédé est le plus justifié. « 1917 » s’était doté d’une telle méthode, mais elle était trafiquée de l’aveu même de Sam Mendes. De même facture et sans trucage, on se souvient du tout aussi magistral film allemand « Victoria » qui, lui, prenait les apparats du thriller. Ici, on débute le service du restaurant caméra à l’épaule sur les traces du personnage principal – le chef du titre donc – et on ne quittera plus ce restaurant sans une seule coupe, Barantini passant d’un serveur à un plongeur, d’un client à un barman, permettant à chaque poste de se préparer à la séquence suivante dans un ballet humain épatant. Une vraie chorégraphie d’hommes et de plats, un ballet culinaire impressionnant et addictif.



    « The Chef » peut en outre se féliciter et se galvaniser de l’implication de tous ses comédiens. On suppose des heures de répétition mais à aucun moment l’interprétation laisse à désirer ou sent l’improvisation. Peu importe le nombre de prises uniques incombant à ce plan-séquence qu’a dû filmer Barantini pour aboutir à celle que l’on voit sur le grand écran, mais une chose est sûre, la distribution ne faillit à aucun moment. Mieux, elle impressionne, avec une mention spéciale à Vinette Robinson. Avec ce long-métrage, il nous propose un condensé de ce qu’est un service dans un restaurant. Et on le vit. Tous ceux qui officient dans ce domaine verront la finesse et le réalisme du regard (de l’opposition salle/cuisine aux clients impossibles en passant par le stress perpétuel d’une soirée remplie). Ce huis-clos culinaire est virtuose, comme une sorte de prouesse technique doublée d’un révélateur de l’humanité. En effet, c’est un peu le petit théâtre de la vie disséqué dans un lieu en temps réel. La puissance dramatique est incroyable et même si, en si peu de temps, le scénario semble un peu chargé, tout reste tout à fait crédible et possible. Un plat de cinéma impressionnant et mémorable et surtout un délice de chaque instant pour le spectateur. Une expérience de cinéma magistral.



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    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 387 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 janvier 2022
    Toute l’équipe d’un restaurant gastronomique Londonien se prépare au Magic Friday, la soirée la plus fréquentée de l’année. Alors que le personnel est en ébullition, les problèmes s’accumulent et placent cette soirée sous le thème de la pression. “The Chef” aurait pu être un banal drame porté par des comédiens investis s’il n’avait pas pour plus-value sa mise en scène. En effet, le long-métrage a été tourné en un seul plan séquence et rend les situations encore plus éprouvantes. Ce travail absolument superbe de la part de l’équipe technique et des comédiens est à saluer. Enfin, pour chipoter un peu sur ce film en restaurant, nous aurions apprécié davantage de plans culinaires.
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    velocio
    velocio

    1 320 abonnés 3 151 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 26 janvier 2022
    Il parait qu'en Angleterre, le nombre de réservations dans les restaurants explose le vendredi qui précède Noël. C'est ce jour précis que Philip Barantini a choisi pour nous inviter dans un restaurant londonien afin de nous montrer le stress qui règne au moment du "coup de feu" dans la salle d'un restaurant et dans les cuisines. Ce réalisateur connait parfaitement bien ce monde des restaurants : il a travaillé dans des cuisines de restaurant pendant 12 ans. Afin de nous faire mieux vivre ce stress, il a choisi de concentrer son film dans un seul plan séquence. Un plan séquence qui dure donc 1 heure 1/2 et dans lequel la caméra suit les personnages les uns après les autres, tout en continuant de s'intéresser aux autres, celles et ceux qui sont en interaction avec le personnage suivi. Un véritable tour de force au bout duquel on se demande qui a le rôle le plus difficile. Le réalisateur ? Les comédiens et les comédiennes ? le cameraman ? Les preneurs de son ? Peut-être bien le cameraman et les preneurs de son, finalement ! "The chef" ne présente aucun temps mort. Il aurait même plutôt le défaut inverse, une sorte d'overdose de tout ce qui peut arriver comme problème dans la salle d'un restaurant haut de gamme et dans ses cuisines : la visite des services de l'hygiène, le chef qui arrive en retard, la venue non prévue d'une critique gastronomique, les clients racistes, les clients qui se disent influenceurs (et qui le sont peut-être) et qui exigent qu'on leur serve un plat qui n'est pas au menu, les problèmes de cuisson de viande, la cliente allergique qui fait un malaise, les problèmes entre le personnel de salle et le personnel des cuisines, etc., etc. Durant le film, le personnel apparait comme étant stressé, à la fin du film les spectateurs sont lessivés.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    702 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 septembre 2024
    The Chef fait le choix du plan-séquence unique pour nous immerger dans l’urgence des cuisines d’un restaurant renommé de Londres : soit une caméra qui déambule parmi les fonctions, circule entre les tables et parcourt encore et encore le couloir étroit reliant l’arrière et l’avant, qui capte les tensions, les relations hiérarchiques mais aussi les non-dits qui cuisent sous vapeur jusqu’à l’explosion. Les interprètes s’avèrent remarquables et justifient à eux seuls le visionnage d’un film sinon limité par son dispositif de mise en scène, certes impressionnant mais trop artificiel et contestable quant à l’authenticité documentaire affichée : en effet, en quoi la pratique de coupes, un montage de différents plans simultanés auraient amoindri l’impact ? L’art culinaire, comme cinématographique, ne réside-t-il pas au contraire dans l’articulation d’éléments sélectionnés avec soin et concoctés dans la recherche d’un effet – gustatif, visuel… – particulier ? Le long métrage ressemble à son protagoniste principal, se laisse déborder et commet maladresses et faux pas qui le rendent impersonnel et oubliable.
    Redzing
    Redzing

    1 146 abonnés 4 496 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2022
    Acteur/réalisateur, Philip Barantini a également travaillé plusieurs années dans les cuisines. Avec "Boiling Point", il tente de retranscrire l'incroyable pression que doivent y supporter les équipes. On suit ainsi Andy, chef d'un restaurant gourmet dont la vie commence à partir en sucette, qui démarre un service des plus pénibles. Salle sur-réservée, contrôle sanitaire, clients infects, équipiers peu fiables ou ne lui pardonnant plus ses propres écarts récents... Tous en prendront plein la figure ! Evidemment, on ne peut pas parler du film sans évoquer le choix osé de mise en scène : tout a été filmé en un seul plan-séquence. Un procédé logistique extrêmement complexe, surtout quand il s'agit de faire déambuler la caméra dans un restaurant bondé, d'enchaîner les personnages et les échanges fougueux. On n'ose imaginer le niveau de répétition, de coordination, et de préparation que cela a du nécessiter ! Pour l'anecdote, le tournage était prévu sur huit prises, mais covid oblige, l'équipe n'a pu en tourner que quatre ! C'est finalement la troisième qui a été utilisée. L'équipe a du également dégoter des caméras numériques 6k capables de filmer pendant 1h30 malgré un changement de carte mémoire... Bref, un bel effort. Ce procédé aurait pu être une démonstration technique stérile, mais c'est tout le contraire. Dès les premières secondes, la caméra à l'épaule et le plan-séquence nous mettent dans le feu de l'action, sans temps mort. "Boiling Point" n'est pas un film qui monte crescendo, c'est un déchaînement permanent de tension, en temps réel. Et contrairement à ce que laisse suggérer l'affiche hideuse ou le titre VF peu inspiré, c'est bien toute un équipe qui est au centre du récit, encaissant les rebondissements ubuesques et les coups durs. Les comportements déviants, désagréables, voire infernaux des clients ou de certains membres de l'équipe (y compris le chef qui est loin d'être tout blanc), ajoutés au stress du service, constituent un cocktail dangereux qui semble exploser en continu, scotchant le spectateur au fauteuil. Tous n'adhèreront pas à cette expérience filmique qui transfert le stress des restaurateurs vers son spectateur. Néanmoins "Boiling Point" est un coup de poing qui vaut le coup d’œil !
    Yetcha
    Yetcha

    895 abonnés 4 406 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 mai 2022
    La vie d'un restaurant à travers ses protagoniste avec un chef au bord de la crise de nerf et qui se réfugie dans le travail pour oublier sa vie personnelle ratée. L'ambiance est excellente, la lumière superbe, le film passe comme un charme et est un vrai drame moderne. Un film à découvrir.
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    701 abonnés 2 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2022
    Je viens de rattraper The Chef. Et à part un ton parfois trop mélodramatique un feu forcé, c'est absolument brillant. Un plan séquence intelligent et parfaitement chorégraphié, le tout emmené par un Stephen Graham saisissant de véracité.
    Ufuk K
    Ufuk K

    522 abonnés 1 485 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 janvier 2022
    " The Chef" qui a obtenu 11 nominations aux British Independent Film Awards 2021(4 victoires) est un "thriller dramatique" anglais qui tient la route. En effet l'histoire commence comme une immersion en plan séquence dans un restaurant puis peu à peu le scénario prend de l'ampleur naviguant entre le thriller, la comédie et le genre dramatique démontrant l'exigence et la cruauté du métier de la restauration avec des comédien très juste dans leurs rôles mentions spéciales à Stephen Graham et Vinette Robinson.
    moket
    moket

    541 abonnés 4 347 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2022
    Le film transmet parfaitement le stress d'un restaurant lors d'une grosse soirée. L'équipe doit ainsi composer avec un chef à côté de la plaque et en proie aux addictions, des employés pas toujours exemplaires et qu'il faut couvrir, des clients parfois franchement casse bonbons, des problèmes d'argent, d'approvisionnement, de famille, d'incompétence, d'allergie... La tension est palpable et le fait de l'avoir tourné en un plan séquence est une véritable prouesse !
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juillet 2022
    La cuisine est une scène bien connue du cinéma, développée dans l’esprit de corps, en parallèle des saveurs et des relations qui s’en dégagent. Son fonctionnement, notamment dans les restaurants, est un balai minutieux nécessitant encore plus de rigueur qu’ils ont d’étoiles sur leur devanture. Ancien cuisiné confirmé, en jonglant peu à peu vers les établissements de plus en plus cotés, Philip Barantini (Villain) nous livre un opéra gastronomique, résultat de quatre prises, toutes en plan-séquence. Pas de coupure, juste un bain d’huile bien chaude, qui ne demande que des ingrédients à frire. Et au menu étoilé de la soirée, un chef, qui apporte ses problèmes au boulot. Il y a mieux comme assaisonnement, mais c’est autour du défi technique qu’on l’attendra au tournant.

    Le cinéaste britannique en avait déjà fait un court-métrage trois ans plus tôt et il rappelle de nouveau Stephen Graham, qui devra partager la caméra avec toute sa brigade et ses clients. Il incarne ainsi Andy Jones, que l’on découvre tremblotant et perdu dans ses esprits. Ce n’est pas le froid d’hiver qui provoque ce mal-être, mais bien d’autres soucis personnels, qu’on se gardera d’émietter tout le long de l’intrigue. On file droit vers un service du soir très animée, en des temps festifs, où le client est roi. Ce sera dans les échanges entre les services que les tensions vont peu à peu alimenter l’aspect oppressant, imposé par une caméra qui ne lâche pas ses sujets. On navigue d’un point de vue à l’autre, en décortiquant un maximum de contraintes que confrontent les restaurateurs, pour peu qu’ils aient beaucoup de personnel à gérer.

    Ouvrir avec l’intervention du service sanitaire n’est pas anodin. Le réalisateur nous parle de la restauration et de ses normes, choses qui ne peuvent pas être prises à la légère, car tout entraîne une conséquence. D’un lavage de main au mauvais endroit à la mauvaise température du frigo, ce sont des gestes quotidiens qui sont questionnés, afin de palper la réalité, souvent méconnu des consommateurs, de plus en plus exigeants et parfois influenceurs. Le profil de ces derniers est d’ailleurs poussé à l’extrême, éradiquant ainsi le peu de bienveillance que l’on se donnera la peine de présenter en introduction. Entre la cuisine et la salle, c’est évidemment le débordement. Les feux rouges s’accumulent à une vitesse ahurissante et l’alchimie ne prend plus. Chaque personnage possède une face cachée, qui bouillonne intérieurement, jusqu’à ce qu’elle soit renvoyée vers quelqu’un. Ce qui ne veut pas dire pour autant que l’on n’admet pas d’éclaircis dans cette brume. Il est cependant regrettable de laisser autant de problématiques en suspens et avec une démarche qui se répète à tous les échelles.

    Barantini n’hésite pas une seconde pour jeter de l’huile sur le feu, là où les engrenages du restaurant en aurait le plus besoin. Il a choisi de graviter autour de son chef et de ses responsabilités, qui vont de pair avec toutes les formes de violences visibles, le racisme et le sexisme en tête. « The Chef » (Boiling Point) témoigne ainsi d’une forte compassion pour les corps de métier de la restauration, sous les feux des projecteurs et des critiques. Ces conditions de travail peuvent ainsi entraîner des débordements et des addictions parfois simplistes, et jusqu’au point de rupture, mais comme pour l’unique plan-séquence qu’on a choisi de garder, l’astuce vient d’une efficacité saine et dont la pression serait évocatrice d’une bonne hygiène. Le tout est de savoir jongler avec, quitte à s’effacer partiellement.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 814 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2022
    C’est une réalisation de Philip Barantini qui était avant chef d’équipe en cuisine. Il a déjà un court métrage, Boiling Point en 2019, sur le même sujet. Le Britannique a écrit le scénario avec James Cummings.



    Comme son nom le laisse penser, The Chef va donc nous plonger au cœur de la cuisine d’un grand restaurant. Pour maintenir une qualité de haut niveau, il va bien entendu falloir développer une charge de travail conséquente pour les employer. C’est cet environnement particulier que Philip Barantini a voulu partager avec nous. Pour corser la difficulté de cette soirée, le chef Andy Jones va devoir faire face à son alcoolisme.

    Le choix de faire le film en un plan-séquence est une idée de génie. C’est ce qui fait toute la différence et permet d’avoir un petit bijou. The Chef va se dérouler en one shot. Au-delà du côté impressionnant, et de la coordination millimétrée que cela demande, l’effet d’immersion est total. À aucun moment, on ne va lâcher l’attention sur cette cuisine et ce balai de casserole. On ressent totalement la tension qui règne pour ce « Magic Friday ». Celle-ci va être telle que certaines scènes vont être glaçantes.

    À l'image de cette soirée à flux tendu en cuisine, il va toujours se passer quelque chose. Le dérouler va être dynamique en passant rapidement d’une action à l’autre. Même si celui qu’on verra le plus sera Andy, les autres personnages vont avoir le droit de briller. On va aller d’une section de la cuisine à l’autre en passant bien entendu par la salle. Cela offre une grande variété à The Chef. Chaque table sera une petite histoire, plus ou moins développée, mais toujours bien dosée. La richesse de ce film est grande.

    Pour que tout cela marche, il fallait un casting à la hauteur. C’est le cas, car il n’y a aucun qui ne tire vers le bas. Bien entendu, c’est Philip Barantini qui se démarque le plus. Cet acteur britannique avait commencé sa carrière avec Snatch, cela montre que déjà la barre était placée haute. Depuis, il a régalé dans plusieurs séries comme Time et Peaky Blinders. Pour les fans de Marvel, il a aussi fait une apparition dans Venom: Let There Be Carnage. Dans ce rôle du chef étoilé Andy Jones, il va devoir jouer un personnage profond. Il le fait avec brio. Cet homme est en plein naufrage et doit garder la barre droite. On ressent pleinement cette sensation. Dans les rôles plus secondaires, on aura la talentueuse Vinette Robinson, l’expérimenté Jason Flemyng vu en début d’année dans 355, et Ray Panthaki remarqué dans Gangs of London. Tous participent à cette réussite globale.
    defleppard
    defleppard

    388 abonnés 3 386 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 juin 2022
    Un film qui se montre ennuyeux assez rapidement, qui a du mal à tenir le cinéphile en haleine, deux étoiles et demie.
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