Le casting est dingue, complètement dingue... On ne vous les citera pas, ces noms hallucinants, pour vous garder les surprises (si vous n'avez pas encore lu la fiche technique), car ces exclamations typiques d'une tête qui nous revient bien qui déboule à l'écran comme si de rien n'était, cela fait toujours plaisir. Surtout si le reste ressemble à un director's cut qui n'a pas de montre à son poignet, qui ne fait pas attention à grand chose (montage raté, acteurs fatigués, VO qui nous a fait pleurer de rire avec les personnages qui "parlent français"...), consistant en une intrigue soporifique entrecoupée de scénettes cocasses qu'on ne comprend pas vraiment, perdues au milieu de scènes tendues ou explicatives :
le trio d'affiche se met à pousser la chansonnette, Mike Myers déguisé en touareg danse la marche égyptienne, un chœur de nazis chante contre un chœur d'anciens combattants, les personnages délirent et s'imaginent tirant dans la tête des autres (avec des "Oh, non, pas dans mon visage, enfin !") ou se lancent dans des monologues voix-off interminables...
Toutes ces scènes où l'on fait pause, mentalement, pour se demander : "Comment j'en suis arrivé à regarder ça, déjà ?" (le sens du timing est épouvantable, les tentatives de comique casées n'importe comment ne marchent pas). Difficile de ne pas décrocher durant les 2h14 qui ne passent décidément pas vite (on regarde sa montre, celle que David O. Russell devrait s'acheter), surtout que les flashbacks ne sont pas très bien amenés (on pose les retours en arrière dès que le scénario a besoin de nous expliquer le passif d'un élément, sans plus réfléchir à son insertion qu'un vilain cut noir à intertitre blanc), les acteurs s'ennuient carrément (pas un ne nous a donné l'impression d'y croire, avec la meilleure d'entre tous : Margot Robbie qui semble réciter phonétiquement son texte en français, on voit qu'elle ne comprend rien de ce qu'elle raconte... A voir en VO, pour un fou rire garanti). Le final avec la bataille contre les méchants est d'une platitude affligeante (
on pousse le meurtrier du balcon, on passe les menottes aux commanditaires, et on se lance dans un long monologue explicatif de toute l'intrigue
... Bien joué, Scooby). Seule réplique qui nous a soutiré un rire (d'épuisement, certainement), celle de Michael Shannon en agent sous couverture
qui fend la foule pour attraper le meurtrier sur un "Laissez passer ! Ministère des Finances !!!"
. Là, le timing était bon, et forcément, l'absurdité de la vanne a marché. Malgré l'histoire tirée d'un fait imposant qu'on ignore totalement, malgré le casting qui a réuni plusieurs de nos chouchous absolus (voir
Rami Malek et Anya Taylor-Joy
dans le même plan : qu'on nous jette un baquet d'eau froide, vite), malgré son envie de mêler enquête et humour, Amsterdam ne sait pas s'arrêter de parler (c'est long...), n'est pas toujours très fin dans son montage (flashbacks et vannes qui tombent à l'eau), et s'offrent un panel de vedettes qui s'ennuient autant que nous (sauf Robbie qui cherche encore le sens de son texte français... Ça occupe).