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Jorik V
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4,0
Publiée le 21 mars 2020
Cette première production québécoise estampillée Netflix est encore la preuve d’un cinéma en pleine possession des moyens et qui s’essaye à tous les genres. Et le sujet de ce survival tombe clairement à pic au vu du contexte actuel de crise. En effet, on y voit un groupe de montréalais persuadés que l’effondrement du monde est proche pour X ou Y raisons (réfugiés climatiques, crise économique, …) qui se retrouve dans un stage de survie en pleine nature durant l’hiver sous la coupe d’un homme expert en la matière. Mais un accident va transformer l’expérience en jeu de massacre. Et « Jusqu’au déclin » de dérouler un programme attendu dans les grandes lignes mais qui regorge de petites surprises et de moments inattendus en embuscade. Mais, surtout, de se placer comme un film de genre savamment orchestré et pleinement maîtrisé.
Le long-métrage a le mérite d’être court et concis et d’aller à l’essentiel sans pour autant mettre de côté la psychologie de ses personnages. En ce sens, toute la première partie qui les présente durant les prémices de l’entraînement permet de les cerner intelligemment. Les différents protagonistes ne rentrent pas dans les clichés du genre fort présents dans ce type de films, notamment américains. Ils sont ici plus nuancés et réserve des surprises. Par exemple, difficile de savoir qui va rester en vie ou qui va périr et comment. Il y en a certains dont le sort est prévisible, d’autres moins. Mais cette première partie pose le contexte, les enjeux et caractérise chacun de manière probante sans que l’on s’ennuie et avant que tout cela ne dégénère.
Lorsque les choses se gâtent, on est littéralement collé à notre siège et certaines péripéties sont vraiment imprévisibles et surprenantes. Durant quatre-vingts minutes, on ne décroche pas les yeux de l’écran une seconde et ce script minimaliste qui se suffit à lui-même nous emporte sans problème. C’est violent comme il faut, sans tomber dans les excès du récent « The Hunt » (ni atteindre son excellence) qui se voulait lui presque parodique. Le premier degré est ici pleinement assumé et permet une tension et un stress de chaque instant. « Jusqu’au déclin » est un survival sec, carré et prenant qui répond à cent pour cent aux cahiers des charges du genre et à sa note d’intention. Sans le vouloir, il est totalement en phase avec l’actualité, c’est vraiment un bon moment de suspense qui fait réfléchir et dont la morale est claire et nous vient de l’illustre Thomas Hobbes : l’homme est un loup pour l’homme. Le film en est la parfaite illustration et il le fait avec panache et humilité pour notre plus grand plaisir.
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