Un échange saisissant entre deux grandes actrices de leur époque (qui, paraît-il, se détestaient également dans la vraie vie). Bette Davis campe le rôle d'une folle comme personne, à sa manière.
Une Bette Davis, époustouflante au sommet de son art incarnant l'une des "méchantes" les plus réussies de l'histoire du cinéma. Une histoire bien menée qui nous glace le sang ponctuée par des moments d'horreur pure et de tension intense. Malgré la fin un peu longuette, on se délecte, c'est un chef d'œuvre !
Extraordinaire interprétation de Bette Davis en sœur jalouse et folle, et de Joan Crawford en victime (?) de la folie possessive et destructrice de sa sœur. Tout cela sur fond d'une critique au vitriole d'un Hollywood qui broie les individus et les carrières. Ce film relève du chef d'œuvre d'interprétation et de justesse. De tels films sont désormais bien rares ...
En général j'adore Aldrich comme beaucoup de cinéphiles, j'aime sa mise en scène extrêmement forte par instants qui va fort bien avec le titre de son film ''plein la gueule''. Je sais aussi qu'il est inégal et sans doute pas toujours aussi libre qu'il le souhaiterait. ''Qu'est -il arrivé à baby Jane'' est un de ses films les plus célèbres mais son scénario et la façon dont les séquences sont soit dramatisées soit trompeuses ne me conviennent pas, pour commencer la façon dont est filmé l'accident. Certes, la mise en scène est belle et les acteurs magnifiquement dirigés, rien ne peut leur être reproché. En plus ce qui passe mal en 2014 ce sont les invraisemblances dans un film qui se veut le plus proche du réel que possible, je ne parle pas du comportement de Blanche qui s'expliquera au final et qui compose un seul être pervers avec sa soeur, je parle des personnages secondaires qui n'ont aucun poids même Victor Buono malgré ses 180 kilos que l'on pourrait gommer de cette histoires sans que cela en change un iota, Anna Lee cette charmante actrice chère à John Ford est affublée d'un rôle ridicule, sa fille encore pire et ne parlons pas de la police ou du médecin. Dommage, vraiment dommage car il faut adhérer à 100% à ce genre de film pour en sortir bouleversé toute faute heurtant notre intelligence ne pardonne pas. Pourtant tout l'essentiel du cinéma y était, technique de l'horreur bien a point, méchanceté permanente, humour macabre, deux soeurs attachantes autant à plaindre qu'à blâmer et suspense permanent.
Avec "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?", Robert Aldrich signe un chef d'oeuvre de tension et de suspens. Les deux actrices, Bette Davis et Joan Crawford, livrent chacune une prestation incroyable quoique par forcément joué quand l'on connait l'animosité qui régnait en les deux anciennes stars. Le talent d'Aldrich et de son équipe a fait le reste pour nous livrer cette oeuvre génialement cruelle.
Chef-d'oeuvre du cinéma américain des années 60, "Qu'est-il arrivé à Baby Jane?" est un film où la tension est palpable et le suspense est omniprésent. Les deux soeurs, interprétées par les inoubliables Bette Davies et Joan Crawford, crèvent l'écran. Je trouve que cette oeuvre cynique et cruelle, en avance sur son temps, n'a pas vieilli. Psychologiquement dure, elle nous marque à jamais.
Quelle bonne surprise fût ce Baby Jane ! Classé parmi les films "à voir avant de mourir", je lance le dvd sans lire une ligne du résumé. Commençons par le scénario, parfaitement ficelé, nous sommes tenu en haleine jusqu'à la fin, avec un générique surprenant nous laissant imaginer la fin du film. Robert Aldrich nous mène légèrement en bateau la première heure pour finalement mieux nous faire jouir la deuxième. Question acteur la réputation du casting n'est plus à faire, Bette Davis éclabousse le film de tout son talent, Joan Crawford lui donne parfaitement la réplique. Je n'ai vu Bette Davis que dans EVE, j'avoue être de plus en plus impressionné par son jeu (sérieuse, malade mental ou froide) et son faciès expressif d'actrice parfaite (notamment quand elle fait ses gros yeux, déjà un avant goût dans EVE), considéré comme l'une des meilleurs actrices toute générations confondu. Bref Aldrich lui offre ici à un rôle à sa mesure, son meilleur (à mes yeux après 2 films). Si tout cela marche à merveille c'est surtout grâce à la présence en face de Joan Crawford, grande rivale de Bette Davis dans la vie. En voyant des bonus ou en lisant certaines anecdotes sur leur relation avant de visionner le film, vous permettront sûrement de l'appréhender différement et de trouver, pour le coup, certaines scènes mythiques. C'est le premier film que je vois avec Joan Crawford, une présence iconique avec la classe et la sobriété caractérisant ces "femmes fatales" des deux décennies précédentes, campant ici une handicapé en fauteuil roulant vivant de ses succés passé. Quelle belle femme (57 ans ici !) ne les faisant pas du tout, même sous le maquillage final là montrant fatigué et mourante, elle rayonne. Impressionnant. Les seconds rôles sont magnifiquement utilisé pour chaque rebondissements, servant au fil conducteur sans être impressionnant dans le jeu pour autant (la voisine aurait mérité un rôle prépondérant). La réalisation ne contient aucune fausse notes, le noir et blanc est brillamment utilisé (jeux d'ombres, apparence physique, atmosphère générale) avec quelques plans intéressants, faisant pratiquement figure de film d'horreur par moments. Je trouve réducteur de qualifier Baby Jane de caricature ou de copie ratée de Sunset Boulevard. Oui il lui ressemble beaucoup (la démesure de Bette Davis + quelques scènes), le scénario et surtout la mise en scène de Billy Wilder étant certes supérieurs. Mais que sont Gloria Swanson et William Holden face aux tornades dévastatrices Crawford et Davis ? Des fourmis ou presque (second degré). Sunset Blvd à fait rêvé les cinéphiles pour de nombreuses raisons, mais Baby Jane, plus accessible, permettra aux cinéphiles comme au non initiés de prendre un pied terrible, d'être accroché au canapé devant un drame d'une noirceur qui mériterait un plus grand respect. Pour moi la folie au féminin c'était Gena Rowland dans "Une femme sous influence", mais ça c'était avant Bette Davis dans Baby Jane. A voir pour la culture et pour l'histoire du septième art. Très bon film à vous =).
Le cauchemar d'une ancienne actrice estropiée prisonnière de sa sœur névrosée : le résultat se révèle assez impressionnant par sa capacité à aller crescendo et à générer un suspense appréciable. On retiendra l'interprétation brillante de Bette Davis dans le rôle de Baby Jane, terrifiante et principale attraction du film. Bon point également pour la réalisation inspirée de Robert Aldrich. Un classique qui a assez bien vieilli et mérite le détour !
Je suis heureux d'être tombé par hasard sur ce film pas tout jeune. L'histoire est très bonne et les actrices principales sont excellentes, surtout Bette Davis. Effrayante de démesure, elle incarne une femme vieillissante qui sombre dans la folie, chute provoquée par le désespoir de la perte de sa gloire passée. La force du scénario est de ne pas en faire un personnage fondamentalement détestable, mais de permettre aussi au spectateur de ressentir de la pitié pour elle. Le film pose aussi ce sujet intéressant : que ressentent les anciennes gloires qui tombent dans l'oubli ?
Jalousie exacerbée, maltraitance sadique, voyage cruel vers la folie... Qu'est-il arrivé à Baby Jane est un film monstrueux, interprété par deux anciens monstres sacrés, Bette Davis et Joan Crawford, qui n'ont pas eu besoin de se forcer pour s'affronter devant la caméra, tant elles se détestaient dans la vraie vie... Ce film de "freaks" s'inscrit par ailleurs au coeur de la trilogie sur le cinéma de Robert Aldrich, succédant au Grand Couteau (1955) et précédant Le Démon des femmes (1968). Une trilogie très critique à l'égard de Hollywood, marquée par une certaine violence et une certaine outrance, pas toujours très heureuses. Cet opus ne déroge pas à cette constante, puisque le drame psychologique, lorgnant vers le thriller voire l'épouvante, n'est pas loin de grand-guignolesque parfois. Il n'en demeure pas moins marquant et assez tétanisant. Il y a quelque chose d'indiciblement malsain, ambigu et fascinant dans ce rapport de force féminin. La méchanceté haineuse du "bourreau" et la retenue timorée de la "victime" sont troublantes. La complexité psychologique de leurs rapports est savamment développée en huis clos (ou presque) par Robert Aldrich, au gré de révélations sur le passé et d'événements présents qui font monter crescendo la tension, jusqu'à un dénouement qui nuance terriblement les données manichéennes du drame. Difficile d'oublier la dernière scène du film, la chanson de Baby Jane, vieille femme restée enfant, psychopathe, terrifiante, touchante. Bette Davis trouvait là le rôle le plus halluciné et hallucinant de sa carrière. Robert Aldrich, quant à lui, trouva dans ce film l'occasion de relancer sa carrière après quelques ratés. Si l'on veut rester dans l'esprit du film, on peut poursuivre notamment avec Qui a peur de Virginia Woolf ? (de Mike Nichols), pour son côté "règlement de comptes déchirant", et Misery (de Rob Reiner), pour son côté "séquestration sadique".
Un film dont j’attendais beaucoup et qui m’a au final déçu. Aldrich tient là un sujet en or et je trouve qu’il ne va pas au bout des possibilités qu’il lui offre. Le début est pourtant très bon ; la tension monte petit à petit jusqu’à l’épisode du rat assez mémorable. Et alors qu’on s’attend à ce que le film passe la seconde, il fait au contraire marche arrière. Les scènes de Bette Davis avec le pianiste m’ont parues assez futiles, à part pour illustrer sa folie mais il y avait d’autres moyens de la montrer. Quant à la fin, elle est assez ridicule. Bref, le scénario s’enlise au fur et à mesure que le film avance, ce qui est dommage. La confrontation Davis/Crawford n’est pas assez poussée, alors que ce sont clairement les meilleurs moments du film. Avec deux actrices de ce talent, il y avait moyen d’aller bien plus loin dans la violence psychologique ! Il faut aussi dire que le film date des années 60, et sans doute était-ce déjà très dérangeant pour l’époque. Mais aujourd’hui, un film comme Misery m’a paru nettement plus réussi dans le genre. Le film demeure bon de part le jeu des actrices (surtout Bette Davis, Joan Crawford ayant un personnage plus effacé) et la mise en scène, mais ce n’est clairement pas un chef d’œuvre impérissable.
Bette Davis et Joan Crawford. 2 grandes actrices d'Hollywood rivales (paraît-il) se trouvent réunies pour incarner deux soeurs ennemies dans ce thriller psychologique bluffant. Disons-le d'emblée: ce qui fait de ce film un classique est principalement la prestation offerte par ces deux actrices. Bette Davis incarne à la perfection la Baby Jane Hudson, ancienne enfant star qui souffre d'un profond blocage émotionnel et se comporte comme l'enfant qu'elle n'est plus depuis longtemps. Joan Crawford est Blanche Hudson, star montante du cinéma qui voit sa carrière s'arrêter le jour où, à la suite d'un accident, elle perd l'usage de ses jambes et se retrouve totalement dépendante de sa soeur à la santé mentale plus que fragile. La photographie de ce film contribue grandement au climat angoissant de ce film, mais aussi à façonner la perception que le spectateur se fait des deux protagonistes principales (on peut penser notamment au visage de Jane Hudson dans les dernières séquences par opposition au reste du film). Bette Davis est l'une des rares actrices pouvant demeurer parfaitement convaincante en se comportant comme une enfant de six ans et sa prestation est absolument époustouflante, en parfait contraste avec le jeu sobre mais tout aussi remarquable de Joan Crawford. A voir impérativement.
Une mise en scène millimétrée avec des personnages réussies. Les deux personnages principaux sont excellents dans leur rôle significatif que ce soit la victime totalement perdue ou la tortionnaire psychopathe qui s'avère assez effrayante. Sans oublier le scénario dans un style de drame psychologique parlant d'une sorte de démotion. Après l'oeuvre connaît des longueurs et s'avère vieillissante.
Contons la vie des sœurs Hudson. La jolie Baby Jane remporte en 1917 un vif succès dans les cabarets avec son numéro de claquettes et de chansons niaises qui conviennent parfaitement à un public apeuré par l’entrée en guerre des États-Unis. Favorisée par un père qui lui passe tout, Baby Jane « gagne l’argent », comme elle le dit elle-même, et ne prête guère attention à sa sœur Blanche, jalouse et mal aimée. Vingt ans plus tard, la tendance s’est inversée : Blanche est devenue une star des studios sur la côte est, tandis que Jane, envieuse et hystérique, peine à démontrer aux producteurs un talent qu’elle n’a pas. Alors que les deux femmes rentrent d’une soirée, Blanche est paralysée dans un accident de voiture. Il est alors clair que Jane était au volant : acquittée pour manque de preuves, tout le monde se doute qu’elle a voulu assassiner sa sœur pour la punir d’un succès qui ne l’a pas touchée. Le film commence réellement lors du dernier saut temporel : Jane (Bette Davis) et Blanche (Joan Crawford) sont vieilles. La première s’occupe avec cruauté de la deuxième, enfermée dans son fauteuil roulant depuis l’accident. Tous les déclics du film, toutes les chevilles du drame étant liées au divertissement, c’est la rediffusion des grands succès de Blanche à la télévision qui provoque définitivement la folie de Jane qui, par culpabilité et par jalousie, entre dans un cercle infernal de violence et de torture. Hué lors de sa présentation devant le public Cannois en 1962 ; ce film choqua par la violence extrême, peu habituelle à l’époque, qu’il donne à voir. Aldrich usa du casting pour renforcer cette tension à l’écran. En effet, les deux rôles titres sont tenus par la dernière star rescapée de l’âge d’or du muet (Joan Crawford) et la jeune égérie des 40’s (Bette Davis) et surtout deux rivales. Robert Aldrich va exploiter leur haine mutuelle à outrance pour organiser ce huis clos effrayant. Là, la fiction et la réalité se sont retrouvées. Les producteurs ne misaient pas un sou sur ce casting d’actrices vieillissantes et plus du tout à la mode. Et pourtant. Aldrich ne voulait pas filmer deux stars, mais deux haines, deux corps vieillissants dans la vie, torturés, humiliés à l’écran. Et grâce à leurs performances, il parvint à réaliser un film terrifiant, sur une vieillesse dont la cruauté n’est pas seulement naturelle, mais également construite par une société du spectacle désœuvrée. De fait, le film est porté par l’interprétation dantesque de Bette Davis - qui en fait des tonnes en vieille harpie ayant gardée son âme de petite fille à papa et de Joan Crawford, d’une classe extraordinaire. Seule Bette Davis fût nommé aux Oscars avec ses rires machiavéliques, son visage d’enfant lorsqu’elle se rappelle de sa gloire passée,… Maquillée grossièrement, outrageusement, Bette Davis est terrifiante dans ce mélange de naïveté et de fureur qu’ont les fous. A l’instar de Jack Nicholson dans Shining, Bette Davis sombre un peu plus dans la démence dans chaque scène et devient de plus en plus irrésistible avec ce jeu d’une grande cruauté et d’un cynisme sans égal. Aldrich montre là un affrontement psychologique aussi tendu qu’un thriller. La tension monte crescendo en se demandant à quelle ignominie peut encore se livrer Jane. Les cloches recouvrant le repas de Blanche tout autant anxiogènes pour nous que pour elle. Aldrich décide aussi de nous livrer une parabole sur le monde du spectacle en tirant à vue sur l’industrie du spectacle et sur son caractère destructeur, il montre les dégâts occasionnés par la célébrité, forcément éphémère. Mais ce film souffre aussi de quelques faiblesses qui le rende trop simpliste voir irréaliste. Concernant le caractère prévisible : les dialogues trop appuyés sur l’histoire des rats, la mise en scène trop suggestive autour de la femme de chambre laissant derrière elle le marteau,… Concernant le caractère simpliste : on comprend difficilement comment ce couple en est arrivé là ; surtout lorsque l’on voie à quelle vitesse se détériore leur relation. Avoir tout de même pour la puissance de feu de ces deux comédiennes dans un film fascinant, angoissant et émouvant toujours aujourd’hui à cause de son jusqu’au-boutisme qui choqua beaucoup de gens à l’époque. Redécouvrez d’urgence ce jeu malsain entre deux poupées brisées par la vie et la jalousie. Le choc est garanti