Film de science-fiction, coécrit et réalisé par Gareth Edwards, The Creator est hélas un long-métrage en demi-teinte. L'histoire débute et 2065 et nous fait suivre un conflit entre l'armée américaine et une intelligence artificielle avancée conçue pour servir et protéger, mais qui est responsable d'avoir lancée une bombe nucléaire sur Los Angeles dix ans plus tôt. La bataille, ayant pour enjeu la survie de l'Humanité, se déroule dans la Nouvelle Asie où les habitants cohabitent avec une population de robots intelligents nommés les simulants, confrontés à une station spatiale aux frappes chirurgicales destinée à les détruire, elle-même en danger face à l'arme mystérieuse créée par l'architecte de l'IA. Au milieu de ce conflit, Joshua, un ancien agent des forces spéciales aguerri mais atteint par la disparition de sa femme enceinte de leur enfant, est recruté par un colonel le chargeant de traquer et éliminer le Créateur et son arme secrète. Ce scénario bancal, nous gratifiant d'une histoire d'amour sous fond de guerre, est malheureusement la plus grosse faiblesse de cette intrigue s'étalant sur un peu plus de deux heures. En effet, celle-ci comporte beaucoup d'incohérences et d'éléments grotesques, en plus de s'avérer particulièrement conventionnelle, prévisible et redondante. De surcroît, le rythme effréné et l'overdose d'action ne lui permette jamais de se poser afin de développer ses protagonistes. C'est d'autant plus dommage car le sujet aurait dû donner lieu à une réflexion poussée mais il n'en est hélas rien. Toutefois, la dernière demi-heure relève un peu le niveau en offrant une partie spectaculaire et plus variée. Cependant, tout le récit souffre des comparaisons avec les autres films du genre dont il n'est qu'un pot-pourri. On ressent grandement toutes ses influences dont il s'inspire maladroitement, puisant dans un peu tous les métrages de science-fiction, pour les recracher sans les avoirs digérer. Cela lui confère un réel manque de personnalité. De plus, si cette histoire est si peu intéressante, c'est également en grande partie à cause de ses personnages pas assez approfondis et attachants, interprétés par une distribution peu convaincante entre John David Washington, Madeleine Yuna Voyles et Gemma Chan. Les autres rôles ne méritent même pas d'être mentionnés tant ils sont caricaturaux et peu charismatiques, à l'image des antagonistes ratés. Tous ces individus ne procurent aucune émotion à travers leurs relations, la faute à un manque de caractère et des dialogues sans profondeur d'une grande banalité. Les quelques traits d'humours tentés sont eux carrément risibles. Si le fond n'est pas bon, le long-métrage se rattrape très bien sur sa forme, même si la réalisation de Gareth Edwards n'est pas très qualitative, sa mise en scène a le mérite d'évoluer dans des décors immenses et impressionnants. Cet univers futuriste est une belle réussite à la faveur de designs inspirés entre celui des robots, des véhicules, des vaisseaux et des villes. De plus, il est rendu crédible par des effets spéciaux tout simplement imperceptibles et remarquables offrants du grand spectacle. Un visuel grandiose superbement accompagné par une b.o. impactante signée Hans Zimmer. Ses compositions accentuent le côté épique des images, même si elles sont un peu trop utilisées à tort et à travers. Cette bataille transhumaniste s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à The Creator, qui, en conclusion, est un film traitant mal son sujet, mais qui se rattrape par son esthétique, faisant de lui un projet globalement assez moyen.