Alors ce film, L’Homme parfait, m’a globalement déçu (hélas). J’avais des attentes dessus, surtout en connaissant les trois acteurs principaux et vu le scénario annoncé. Le scénario de base cherche à coller à la réalité (une femme active, avec deux enfants, débordée par son travail et les tâches ménagères, et un mari qui ne l’aide pas suffisamment à la maison), avec un point de vue futuriste (un robot humanoïde, avec une apparence d’homme, pour l’aider et qui va s’avérer toucher les sentiments et les sensibilités de celles et ceux qui l’entourent), mais tombe hélas dans la facilité et ne va jamais chercher à nous surprendre, à aller loin dans l’humour. Ce film reste dans le cliché, quelque chose dont je ne suis pas fan hélas. Le contenu du film est plutôt décevant, sans réelle audace. Le scénario est cohérent du début à la fin, aucun souci dessus. Cependant l’humour manque d’originalité, les personnages secondaires (notamment les enfants) sont plutôt sous-exploités (même si assez présents), et le côté comique du film repose trop Pierre-François Martin-Laval qui tient parfaitement son rôle. Pour que cette comédie fonctionne mieux il aurait fallu sortir du prévisible, du cliché, et tenter du plus loufoque. Le film Big Bug, de Jean-Pierre Jeunet, dans un style différent mais mis en parallèle est plus osé, plus créatif (qu’on adhère, ou pas).
Ce film repose sur trois acteurs principaux expérimentés (ils ont tous plus de cinquante ans) et talentueux.
- Valérie Karsenti, qui interprète le rôle de Florence, est très bien dans le film. Un rôle plus porté sur l’émotion dégagée que sur les effets comiques du film, elle gère parfaitement cette femme qui aime son mari, qui fait beaucoup d’efforts pour que ça se passe bien à la maison, et va petit à petit être troublé par ce robot à l’apparence masculine. Aucune fausse note, on ressent très bien ses émotions : ses doutes, son malaise grandissant vis-à-vis de son mari, et son attachement à ce robot sans oublier que ce n’est pas un humain. Une femme forte, lucide, qui sait ce qu’elle veut et ne veut pas. Aucune fausse note, le personnage de Florence est parfaitement tenu.
- Pierre-François Martin-Laval, qui interprète le robot Bobby, réalise lui aussi une très belle prestation. Au cœur de cette comédie, pour donner le rythme comique du film, il joue habilement entre les situations drôles, les jeux de faciès de robot et la capacité de son personnage de reproduction de ce qu’il voit et entend. Les scènes comiques réussies de ce film sont le résultat de sa prestation majoritairement. Il est dans un rôle de robot qui cherche à se rendre utile, perçu comme un rival mal intentionné qui n’est jamais habité par une quelconque méchanceté (un robot bien programmé). Ce Bobby était au top !
- Didier Bourdon, qui interprète le rôle de Franck, a une performance un peu plus faible que les deux autres à mon goût. Dans un rôle de mari qui ne se remet pas en question, qui va chercher à détruire le concurrent plutôt que faire des efforts, il n’apporte rien au côté émotionnel du film, et les situations comiques dans lesquelles il intervient sont trop clichés et pas tout le temps drôle. Son personnage aurait mérité une écriture un peu différente.