On n'est pas loin du chef d'oeuvre...
Quelle qualité de bout en bout (je ne détaille pas : acteurs, photo, texte et dialogues, musique, tournage, montage, etc.) !
Evidemment, ce film n'est pas regardable et encore moins écoutable (quel français châtié ! ..à jamais perdu ?) pour la plupart des spectateurs de nos jours, dont le niveau est si bas.
Oui, il peut y avoir un peu de longueur malgré tout mais c'est, pour moi, c'est un envoûtement...
J'avoue aussi un péché mignon, très trivial : les bagnoles !! ...toutes ces voitures du début des années 60, sont celles de ma petite enfance parisienne où ces formes d'acier me captivaient tant, promesses d'évasions dominicales et champêtres.
Sur le fond, l'introspection du héros, vague et contrarié dans sa vie et qui ne se ressaisit que pour retourner à cette blessure,
cette brûlure jamais surmontée, jamais oubliée de sa première dénonciation,
évoque tout à fait la catharsis des héros de "Hiroshima, mon amour" de Resnais-Duras.
En plein été 62, celui du terrible rapatriement final des pieds-noirs, dans une France soumise au terrorisme de l'OAS - que le film évoque tout juste, mais justement - cette oeuvre, finalement trop "intellectuelle", a été vite enterrée. Elle mérite d'être périodiquement redécouverte, tout comme son metteur en scène...