Ils viennent de partout, ils ont désormais une chose en commun : la Légion Étrangère, leur nouvelle famille. Mon Légionnaire raconte leurs histoires : celle de ces femmes qui luttent pour garder leur amour bien vivant, celle de ces hommes qui se battent pour la France, celle de ces couples qui se construisent en territoire hostile.
C’est une réalisation de Rachel Lang (II) qui a elle-même était militaire. Elle a aussi écrit le scénario.
Une thématique peu abordée dans le cinéma couplé avec un traitement à la hauteur rendent ce drame très bon.
Avant de commencer ma critique, je tenais à rendre hommage à l’actrice Lituanienne Ina Marija Bartaité morte en avril 2021 dans un accident de la circulation, à 25 ans. Après sa brillante prestation, j’aurais aimé vous dire qu’elle avait un avenir brillant devant elle, mais le destin en a décidé autrement.
Sur ces mots lourds mais nécessaire, je vais maintenant vous parler de Mon Légionnaire. La force reste sa volonté de nous montrer le point de vue d’une femme de Légionnaire. J’étais ravi de voir cet axe pris, et je tiens à le souligner. Trop souvent, on ne s’intéresse qu’au travail dur de ces militaire, en délaissant totalement ce que vivent leurs femmes. Celles qui soutiennent les foyers au quotidien, tout en attendant la peur au ventre durant leur mission. On pourrait voir ce drame comme un hommage qui est fait à ces épouses de l’ombre mais pourtant pilier indispensable. J’aurai tout de même aimé cette idée soit exploitée jusqu’au bout. En effet, on va passer quand même pas mal de temps à suivre les soldats. Je dirais que le film est partagé équitablement. Heureusement, les passages avec ces derniers sont de qualité, on ne perd donc pas trop au change.
Cela donne parfois l’impression que le film veut trop en montrer. Alors certes, tout est bien fait, mais ça empêche de se focaliser sur ces femmes qui en sont pourtant la base. Pour ne pas se perdre trop, le nombre de personnages importants va être limité. Ça va permettre de réussir à bien les identifier et d’avoir un certain attachement à eux et leur histoire. On va comprendre les motivations de chacun. Pour les hommes se sont engagés et ce qui les motive. Quant à leurs femmes, leur quotidien et pourquoi elles acceptent cette condition “précaire”.
Tout ceci va donner lieu à des passages vraiment touchants. Que ce soit sur les conditions de guerres, certaines scènes vont être au Mali et on a vraiment l’impression d’être à leurs côtés. Je tenais à dire que la réalisatrice nous partage aussi une scène très pertinente parlant des raisons de l’intervention Française au Mali. Un passage pour moi indispensable au spectateur ne connaissant rien au sujet. Les deux points de vue (pour et contre) sont abordés ce qui donne une neutralité bienvenue. Bien entendu, on est aussi ému par la difficulté d’être marié avec un homme partant en mission. Car oui, être une femme de légionnaire c’est aussi avoir des obligations sociales, devoir jongler entre le travail et la famille, sans pour autant s’enfermer dans un cocon. J’ai été impressionné par cela. Un sujet de fond traité à sa juste mesure.
Pour cela, il fallait aussi des actrices qui assurent. J’ai été ébloui par Camille Cottin. Cella qui a commencé sa carrière par la comédie, montre à chacun de ses nouveaux drames qu’elle a un talent indéniable. À ses côtés, Ina Marija Bartaité m’a bluffé. Son innocence va la rendre très émouvante face à cette épreuve maritale, et on voit bien l’évolution de son personnage qui répond à l’adversité de cette vie. Bien que leurs personnages soient capitaux, j’ai été moins marqué par la performance de Louis Garrel et Aleksandr Kuznetsov. Attention, ce n’est pas pour autant qu’ils ne sont pas bons, mais les femmes brillent tellement que la concurrence est rude.