Derniers Avis sur Une histoire à soi

Après l'excellent "Ouvrir la voix", qui donnait la parole aux afro-féministes, Amandine Gay la donne aux adopté.e.s, autre facette de ses origines. Par le biais de cinq personnes aux origines et au parcours différents - Jo-Hee/Justine la Coréenne, Matthieu le Brésilien, Niyongira/Nicolas le Rwandais, Anne-Charlotte l'Australienne s'étant crue suissesse et Céline la Sri-lankaise - elle arrive à faire entendre les difficultés qu'une telle démarche déclenche dans la vie de ces enfants. Elle le fait très simplement, plaçant les témoignages en voix off sur photos et vidéos de famille, entre croisant les récits et les ponxtuants d'archives de différentes époques, vantant ou au contraire dénonçant comme en Italie en 59 la solution de l'adoption, n'éludant pas le scandale des adoptions au Sri-Lanka dont Céline pense être victime. Et comme dans "Ouvrir la voix" le résultat est très fort.

"Une histoire à soi" est un documentaire consacré à l’adoption internationale. La réalisatrice Amandine Gay, après un appel à contributions, a rencontré près d’une centaine d’enfants adoptés et a écouté leurs histoires de vies. Elle s’est focalisée sur cinq d’entre eux, qui disposaient de suffisamment d’archives pour illustrer leur discours : Anne-Charlotte, Joohee, Céline, Niyongira, Mathieu, respectivement originaires d’Australie, de Corée du Sud, du Sri Lanka, du Rwanda et du Brésil.

Documentariste engagée, afro-féministe et LGBT, Amandine Gay avait réalisé en 2017 "Ouvrir la voix", portrait kaléidoscopique de vingt-quatre femmes noires racontant face caméra les discriminations racistes et sexistes dont elles sont victimes. Son second documentaire est aussi intelligent que le premier. Il emprunte une forme différente : aux interviews face caméra, Amandine Gay préfère utiliser le fonds d’archives très riche que chacun des témoins a conservé de son enfance.

Le titre de ce documentaire a des accents woolfiens. "Une histoire à soi" renvoie à "Une chambre à soi", le célèbre essai de l’écrivaine anglaise qui décrivait les conditions matérielles indispensables à l’émancipation féminine. Dans le jargon franglais contemporain, on parle désormais d’agentivité : la capacité pour un être à devenir l’agent, le responsable de sa propre vie.

Ce que pointe "Une histoire à soi" est précisément le déni d’une telle agentivité aux enfants adoptés. L’adoption internationale les présente comme des enfants « sauvés », sauvés d’un destin misérable dans un pays du Tiers monde en proie à la guerre et/ou à la famine, sauvés par des familles d’adoption bienveillantes qui leur ont offert amour et confort. Dans une démarche qui n’est pas exempte de parti pris, "Une histoire à soi" veut montrer le traumatisme que cette adoption provoque chez un enfant, souvent très jeune, coupé de ses racines, obligé sa vie durant, à vivre « le cul entre deux chaises », entre sa famille d’adoption et sa famille biologique, entre son identité française et une autre identité souvent stigmatisée.

Les cinq enfants adoptés qui témoignent ont tous entrepris une démarche pour retrouver leurs origines. On les suit dans les voyages qu’ils ont entrepris dans leur pays de naissance, y renouant avec une immense émotion les liens avec leurs familles biologiques. On en déduit, à tort ou à raison, que cette quête des origines est très fréquente sinon omniprésente chez les enfants adoptés. Elle s’effectue le plus souvent avec l’accord des familles d’adoption, même si elle suscite chez celles-ci des réticences bien compréhensibles – c’est notamment le cas semble-t-il chez les parents de Anne-Charlotte.

On voit mal que quiconque s’intéresse à l’adoption internationale (enfants adoptés, familles adoptantes, associations….) ne soit pas encouragé à le visionner, ce qui promet à "Une histoire à soi" un bel avenir en VOD.

Ce film permet de mieux comprendre ce que peuvent ressentir les adoptés. Il est composé de 5 témoignages d'adoptés qui ont des histoires très différentes. Il est juste et délicat.
Il respecte bien toutes les personnes concernées par l'adoption.
Il sera très utile pour toutes les personnes qui connaissent des adoptés et désirent mieux appréhender la question.
Les adoptés pourront ainsi entendre d'autres histoires que les leurs, et peut-être élargir leurs ressentis de leur propre histoire.

A plus que recommander et à diffuser dans plus de salles. Bravo à la réalisatrice et aux courageux, courageuses qui nous permettent d'entendre leurs histoires.

Très beau documentaire, plein d'émotions et sans langue de bois. J'en suis ressortie chamboulée et avec une autre vision de l'adoption. Je recommande.

Un documentaire très touchant, intime, qui croise de manière très intelligente les témoignages de 5 personnes adoptées. Des questions sont posées sur l'adoption internationale, la quête des origines, l'identité. Il n'y a pas de voyeurisme, les témoignages, intimes, sont croisés de manière à faire ressortir les questions plus larges, communes entre eux, d'en faire ressortir une dimension politique. Il fait se poser des questions, et propose aussi des réponses importantes. Le documentaire est très juste, émouvant.

Réalisation originale à partir d'archives familiales qui permettent de suivre le parcours de personnes adoptées à l'international. L'arrangement est très bien mené car les histoires se répondent.
Ce film met en lumière les quêtes identitaires des adoptés, leur regard sur cette "chance" qui leur a été offerte, mais interroge aussi sur la nécessité, le besoin de connaître son histoire, ses origines, pour se construire. Il met aussi en lumière les difficultés liées aux caractéristiques physiques (couleur de peau, etc...) ...
Une oeuvre émouvante, magnifique et utile portant sur l'identité et qui résonne bien au-delà des questions d'adoption internationale.

Film d’archives esthétiquement bien fait et essentiel pour comprendre comment les enfants adoptés construisent leur identité. A voir absolument!

Un bijou de documentaire. Réal audacieuse et impeccable, récits émouvants et claque politique. Impressionnant degré d'intimité sans voyeurisme. Allez le voir sans hésiter.

Un nouveau regard sur l'adoption, une réalisation magnifique, un respect de l'humain. Bravo. Hâte de découvrir la suite des réalisations de cette brillante réalisatrice

Très beau film, sensible et émouvant et qui soulève de nombreuses interrogations face à l’adoption national.
j’ai eu l’occasion de le voir au cinéma La Baleine à Marseille avec notamment la réalisatrice qui est intervenue à la fin de la séance pour répondre à nos (timide) questions. Elle est belle et j’ai beaucoup aimé ce qu’elle dégage, j’espère qu’elle aura une longue carrière et nous réserve encore de beaux films pour l’avenir. Ça fait plaisir en ces temps où le cinéma français est répétitif et terne. 👍🏿

Un documentaire qui donne la parole aux adoptés de l'international et qui soulève des thèmes importants (le vécu sur la différences de couleur, la recherches des origines culturelles et familiales, les adoptions illégales, ...). Que l'on se reconnaisse ou pas dans ces 5 témoignages : adoptés adultes, parents adoptifs, postulants, professionnels etc, il ne faut pas hésiter à visionner ce film et à ouvrir les discussions ensuite.

Un formidable documentaire, très émouvant, surtout pour les personnes adoptées. A travers le témoignage de 5 personnes qui ont bien voulu nous immiscer dans leur intimité, on comprend les différentes facettes de l'adoption internationale qui est un système et qui fait, qu'à travers chaque vécu unique, on retrouve des dynamiques communes. Ce documentaire est précieux car c'est le premier documentaire qui donne la parole aux personnes adoptées, qui permettent ainsi de retrouver leur propre narration : elles ont des choses à nous dire !

Magnifique documentaire, intelligent, subtil et bouleversant, qui pose des questions et apporte des réponses éclairées sur l'identité, les origines et l'adoption transnationale.