Un film cambodgien qui nous parle d'un jeune homme de Phnom Penh, 20 ans environ, que les évènements vont amener à s'éloigner d'une grande insouciance (les sorties en motocyclette avec les copains, l'évocation entre eux de leurs rapports sentimentaux, les petits matchs de foot entre amis, la drague, les répétitions de chorégraphies plus ou moins hip hop dans le but de gagner quelques sous en passant le chapeau dans des soirées ou en se présentant à des compétitions de type Nouvelle Star), pour, petit à petit, arriver à l'âge adulte. Ces évènements sont de deux ordres : le projet de démolition du quartier où ce jeune homme habite avec ses parents avec le combat de certains des habitants contre les promoteurs, la santé de son père, un diabétique atteint de gangrène à l'un de ses orteils et qui, loin de suivre l'avis médical qui consisterait à amputer ce seul orteil, envisage de le badigeonner de miel pour le guérir. Un beau sujet, n'est-ce pas, et très universel finalement, les problèmes liés à la gentrification se déroulant dans la plupart des grandes villes du monde. En plus, le réalisateur connait bien cette situation puisque, jeune, il habitait avec ses parents dans ce White building, une barre d’immeuble située en plein cœur de la ville, résidence d'état destinée aux fonctionnaires du ministère de la Culture. Vidée de ses habitants pendant le régime des Khmers Rouges. elle a vu ensuite la population s’y est réinstaller. En 2014, le gouvernement a décidé de détruire le White Building pour développer la zone. Les propriétaires ont fini par accepter une compensation financière pour quitter le White Building, qui a finalement été détruit en 2017. Autant dire qu'il y a quelque chose de très bien documenté dans le film. Le problème, c'est le parti pris de lenteur extrême affiché par le réalisateur, une lenteur qui nuit considérablement à l'intérêt qu'on pourrait, qu'on devrait porter à ce film.