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Isabel I.
41 abonnés
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4,0
Publiée le 23 avril 2022
Une fois n'est pas coutume , déjà un peu d'histoire pour mieux situer ce film. "La malavita" le mot en italien est plus joli que délinquance en français. La 'Ndrangheta est issue du banditisme du XVIIIe en Calabre, l'une des régions les moins développées du sud de l'Italie, la 'Ndrangheta est aujourd'hui une véritable multinationale du crime. C'est une organisation mafieuse d'origine rurale. Il est difficile de connaître son fonctionnement, essentiellement familial. En effet ce qui la différencie des autres mafias est sa structure familiale, "qui la rend très fiable car il y a peu de repentis", explique le magistrat Roberto Di Bella. "La 'Ndrangheta, c'est celle qui s'appuie le plus sur les liens biologiques et donc dans laquelle trahir c'est aussi rompre avec sa famille, complète le spécialiste. C'est aussi une mafia qu'on a peu étudiée parce qu'on la considérait comme archaïque."
A Chiara est le 3ième film du réalisateur italien Jonas Carpignano dans le cadre d'un tryptique sur Calabre (mais je n'ai pas vu les deux premiers mediterranea et aciambra - à prévoir !- ) La vie d'une famille italienne avec ses petits moments de bonheur au quotidien, avec une somptueuse fête d'anniversaire, bref une belle histoire à l'italienne qui commence joyeuse, vivante, dansante. Puis il y a la cassure nette dans le récit. La rupture aussi dans la manière de filmer, dans le son, la musique disparaît presque et reste un bruit de fond comme un halètement . Se mêle aux interrogations de Chiara ses rêves , son imaginaire aussi ou peut-être ses cauchemars. Se mêle à son questionnement une réalité difficile à admettre. C'est là que commence vraiment l'histoire : qu'existe t-il derrière ces moments de vie, de joie apparente et qui appartiennent maintenant au passé. Quel choix Chiara a t-elle vraiment ? C'est une autre manière d'aborder la mafia. Pas de morts , pas de violence juste une entreprise familiale et le regard de cette adolescente. Casting parfait, découverte d'acteurs très vrais dans leur jeu et admiration pour Chiara interprétée tout en subtilité par Swamy Rotolo. Une belle découverte.
" A chiara", C’est Le parrain (1972), mais vu de l’intérieur et totalement socialement. C’est une petite pépite d’émotions, à vif et d’une très grande pureté et sincérité dans la mise en scène. C’est en fait un thriller très intranquille, à la lisière d’un drame permanent, avec une sorte de constance dans le suspense, toujours en lien avec une dramaturgie sociale. Imaginez puis voir son parent en faute devient une équation déchirante pour Chiara.
A chiara surprend souvent, bouleverse parfois et nous tient véritablement en haleine pendant un peu plus de deux heures, pour un thriller social et familial qu’on ne voit pas passer. Ce film d’initiation est une quête qui touche au cœur, il est de ceux que l’on n’oublie pas.
C’est une réalisation de Jonas Carpignano qui continue son triptyque autour de la ville calabraise de Gioia Tauro, entamé avec Mediterranea puis A Ciambra. Chiara a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021 avec le Label Europa Cinema.
Les films sur la mafia vont habituellement être l'occasion de montrer de la violence. Cependant, ce n’est pas le cas de Chiara. Le regard sur cette organisation va être tout autre. Attention, ce n’est pas pour dans le but de cautionner, mais d’offrir un point de vue inédit. Cette fois, on va se pencher sur Chiara, la fille d’un membre de la ‘Ndrangheta, la mafia de Calabre. Cette région est située au Sud de l’Italie. On va voir comment cette jeune adolescente va vivre ce qui arrive à son père sans pour autant comprendre la situation au vu de son âge. Lorsque la vérité éclate, elle va être déstabilisée.
On va voir comment ses parents l’ont fait grandir dans une bulle où son père n’avait rien à se reprocher. Sa famille accepte parfaitement la situation, mais mettant à l’écart Chiara, mais cela ne pouvait pas durer. Forcément, l’acceptation de tout cela va être compliqué. Déjà que l’adolescence est dans une période difficile, ça ne va pas aider. Son personnage est génial à voir. Elle a une grande force pour affronter la situation. Son acharnement, à faire la lumière sur tous ces secrets lui ayant été caché, est remarquable.
Âgée de 15 ans, elle va faire preuve d’une grande maturité. C’est émouvant de la voir se dépatouiller dans tout cela. Ses relations avec sa famille sont poignantes. La volonté de secret a cassé quelque chose. On ressent son désespoir face à cela. L’amour qu’elle porte à son père est tellement pur qu’elle ne supporte pas qu’il soit sali par ces révélations. Grâce à tout cela, Chiara nous procure beaucoup d’émotion.
Surtout que la jeune Swamy Rotolo est très bonne dans son rôle. Elle attire le regard et nous fascine. Alors qu’elle est entourée de ses grandes sœurs, et proche de son père, c’est son jeu qui se démarque le plus. Une grande réussite pour sa première.
Jonas Carpignano poursuit ici son exploration, entre fiction et documentaire, de "sa ville" calabraise, Gioia Tauro.
Ce troisième film, après Mediterranea et A ciambra, nous emmène dans le milieu de la mafia. On suit le destin d'une jeune fille qui se rend progressivement compte à quinze ans que son père est un mafieux.
La façon de Carpignano fait ici merveille : mélange de réalisme brut (les scènes familiales du début, caméra à l'épaule, image à gros grain façon Kechiche) et d'onirisme égrené par petite touche (les rêves de Chiaria, la chambre en feu, le gouffre dans le salon).
Le film a une bande-son formidable, très travaillée et signifiante. La thématique du choix de vie, celui du passage à la condition d'adulte sont très bien traités. Mais ce qui emporte tout, c'est le visage et le corps rayonnants de Chiara, sa volonté de vivre, son exigence de comprendre.
Quelques scènes sont tout simplement géniales : la cache dans la brume, le passage du contrôle policier. Urgence, captation des sentiments les plus complexes au plus prêt, la vie semble ruisseler de l'écran dans les films de Carpignano.
Un formidable thriller psychologique mâtiné de documentaire brut.
Petit retour critique sur le film A chiara. Rappel de l’histoire : Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre, entourée de toute sa famille. Pour les 18 ans de sa soeur, une grande fête est organisée et tout le clan se réunit. Le lendemain, Claudio, son père, part sans laisser de traces. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine. Ce très beau film italien s’ouvre et se referme sur une fête d’anniversaire oh combien symbolique puisqu’elle célèbre le passage à l’âge adulte d’une jeune fille de Calabre. Entre ces deux fêtes la fin de l’innocence, l’irruption de la brutalité mafieuse dans la vie d’une adolescente, un chemin initiatique et au bout la libération. Filmé dans un style d’autofiction dans son ouverture (on pense à « Festen ») le film épouse dans sa photographie le long processus de perte d’innocence de la protagoniste principale, Chiara. Construit avec beaucoup de subtilité et ne choisissant ni un exhibitionnisme de la violence, ni un romantisme descriptif pour parler de la ’Ndrangheta, il n’en est pas moins très touchant dans sa conclusion. A aller voir les yeux fermés
Chiara est une jeune adolescente qui traine avec ses copines dans un village de Calabre. Elle va avoir 16 ans l'age où on s'interroge ce que sera sa vie future. Où l'on regarde avec plus d’acuité le présent. En Calabre la vie est dure et il n'est pas facile de gagner sa vie. Alors heureusement il y a la famille, la maffia...
Un très joli film qui montre la découverte par une jeune femme d'une réalité et puisque 16 ans est l'age des choix son choix. La réalisation est un peu brut de fonderie mais le coté reportage est là pour plus ancrer le récit.
Thématique (la mafia) rarement abordée sous cet angle. Ici ce qui nous intéresse c'est l'amour familiale, la filiation, la tendresse parmi la violence. Il s'agit de montrer que ce n'est en aucun cas une violence gratuite, ni un plaisir. Point de vue particulièrement intéressant. Avec comme point central la scène avec le juge qui est absolument glaçante. Les personnages sont d'une grande justesse, les comédiens sont particulièrement convaincants. C'est un tour de force rare de parvenir à mettre en images des émotions et des sentiments si fins et si complexes. Bravo c'est réussi !
Alors que l'on pensait avoir fait le tour des films italiens traitant de la mafia, A Chiara apporte un regard totalement nouveau sur le genre. Ici, l'histoire se focalise sur une cellule familiale, et notamment les deux filles d'un membre éminent d'une organisation mafieuse. Les activités illicites et autres méfaits se déroulent donc hors champs. Un évènement entraînant la fuite du père, la réalité rattrape les femmes de la famille alors dans le déni. S'amorce ensuite une quête de réponses, et une réflexion sur les traditions, l'héritage et, bien sûr, la famille. Les personnages sont particulièrement bien écrits, et le film est porté à bout de bras par ses actrices qui parviennent à nous transmettre une multitude d'émotions. Le scénario, minimaliste et efficace, réussit son pari d'apporter un vent de fraîcheur sur un sujet vu et revu au cinéma. Une grande réussite
Un film attachant et utile. Si l'on sort du contexte italien et de son histoire avec la mafia, l'histoire se centre sur les filles d'une famille et plus particulièrement une jeune adolescente d'aujourd'hui qui est rivée à son portable et se pose beaucoup de questions. le film insiste sur les non dits et les mensonges des adultes qui, loin de protéger les enfants, les enferme dans des peurs et une insécurité permanente.
Le récit d’émancipation intense et captivant d’une adolescente de Calabre découvrant que son père adoré est un mafieux, porté par l’interprétation saisissante de la jeune et charismatique Swamy Rotolo. 3,75
Le début du film m'a semblé un peu long . Cependant, j'ai aimé ce film,la jeune actrice Chiara est excellente dans son rôle. C'est un film trés vivant et trés coloré qui met en valeur les traditions de la Calabre.
Un film qui place une adolescente au coeur d'une intrigue comme la reine dans un échiquier. Chiara se battra jusqu'au bout, se refusant d'être tenue à l'écart, et attend des réponses à ses questions. La notion de famille est aussi posée dans ce récit, de la mafia, bien sûr. Qu'en est-il ? Quelles en sont les ramifications ? Y-a-t'il une frontière ? Voire un paradoxe, un double langage. Le réalisateur par l'intermédiaire du regard sans fard de Chiara nous en laisse seul juge. Tourné avec les membres d'une même famille, le film est intimiste.
Long à la mise en place, sans doute pour la familiarisation avec l'ambiance familiale qui va ensuite se briser, le film s'accélère dans un second temps et nous sort de la torpeur. L'adolescence rebelle est incarnée par cette Chiara courageuse et demandant des comptes plutôt que de se soumettre et accepter. Un peu de complaisance avec le père mafieux qui jure de n'avoir jamais tué quand on connait les règles de la Ndrangheta ou l'assassinat est souvent un droit d'entrée.. Mais au final film original et attachant grâce principalement à l'actrice principale Swamy Rotolo très convaincante..