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FaRem
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3,0
Publiée le 31 octobre 2022
Chiara fait la grande dehors avec ses copines, mais c'est encore une gamine. Elle reproche notamment à sa mère de ne rien lui dire, mais il semblerait surtout qu'elle ne veuille rien voir alors que l'évidence est sous ses yeux. Comme dans "A Ciambra", le précédent film de Jonas Carpignano, on suit une jeune personne qui veut grandir trop vite. Comme entre "Mediterranea" et ce dernier, il semble encore avoir une sorte de passage de témoin avec un élément mineur qui devient important d'un film à l'autre ou inversement. Le réalisateur propose une plongée dans le monde des adultes, dans la vie telle qu'elle est vraiment. Une sorte de révélation pour l'adolescente alors qu'il faut juste être aveugle pour ne pas voir tout ce que l'on nous montre. Chiara n'est quand même pas la plus futée si elle ne s'est rendu compte de rien... Cela manque d'enjeux, mais c'est une bonne immersion dans une famille de la mafia calabraise où l'on découvre un peu son fonctionnement même si ce sont surtout ces instants de vie en famille qui sont mis en avant. Simple, réaliste et porté par un bon casting notamment Swamy Rotolo même si son personnage est peu attachant.
S'il semble plus écrit que ses deux films précédents, A Chiara, dernier volet d'une trilogie calabraise de Jonas Carpignano s'attache toujours à un réalisme nerveux, sans être pour autant pleinement documentaire, et une prédilection pour les scènes de groupe (ici, des anniversaires). Carpignano ne refuse pas quelques touches d'onirisme mais c'est surtout l'utilisation peu conventionnelle de la musique qui suscite l'admiration. Le cinéaste multiplie par ailleurs les gros plans de son interprète principale et débutante, Swamy Rotolo, une jeune fille de 15 ans, qu'il côtoie depuis longtemps dans la vie réelle, et qui joue aux côtés d'autres membres de sa famille, ce qui explique que celle-ci donne beaucoup dans ce rôle d'une adolescente qui découvre que son père est un mafieux. Il n'est pas interdit de penser à Marco Bellocchio même si Carpignano ne traque pas le romanesque ni le romantisme dans ce portrait psychologique qui s'apparente presque à un thriller. Fort intelligemment, le film ne donne pas plus de clés que celles que possède son héroïne dont la volonté et le jusqu’au-boutisme ont de quoi impressionner. L'ellipse finale, pour sa part, assez frustrante et déstabilisante, entend garder le mystère quant à l'avenir du personnage central de A Chiara. Le choix est très personnel et ne s'imposait pas, sans doute, mais il ne saurait, à lui seul, retirer toute sa puissance au récit.
Chiara a seize ans et vit une adolescence protégée dans une petite ville de Calabre, entre ses amies du lycée, sa sœur aînée qui fête sa majorité et sa petite cadette. Tout s’effondre avec la disparition brutale de son père qui révèle à la jeune fille des pans mystérieux de son existence.
Jonas Carpignano est un jeune cinéaste italien, revenu en Sicile après des études de cinéma aux Etats-Unis. Il a fait de la petite ville calabraise de Gioia Tauro le théâtre d’un triptyque qui s’achève avec "A Chiara". "Meditteranea" avait pour héros deux immigrés burkinabés fraichement débarqués en Italie. "A Ciambra" s’intéressait à un jeune rom. L’héroïne d’"A Chiara" semble à première vue être une adolescente sans histoire. Mais son père est en fait un des lieutenants de la Ndrangheta, la mafia calabraise.
"A Chiara" suit la jeune fille dans sa patiente enquête autour de de son père. Elle nous apprend une monstruosité de la loi pénale italienne : pour rompre les liens du sang dont se nourrit la mafia, les enfants mineurs de mafiosi peuvent être séparés de force de leurs parents et envoyés dans des familles d’accueil dans le Nord de l’Italie. C’est le sort réservé à Chiara qu’évoque d’ailleurs la bande-annonce. On n’en dira pas plus.
"A Chiara" est le portrait touchant d’une adolescente que les événements obligent à plonger sans attendre dans le monde des adultes, leurs silences, leurs compromissions. Ce genre d’histoires, pour touchantes qu’elles soient, ont hélas été déjà trop souvent filmées pour susciter encore l’intérêt.
Post-scriptum : je ne suis pas sûr d’avoir compris la scène finale : où se déroule-t-elle ? en Calabre ou à Urbino ? Et qu’est-il advenu du père ? Vos réponses en mp m’éclaireraient….
Troisième film du cinéaste italien Jonas Carpignano, « A Chiara » fait montre d’une belle maîtrise cinématographique en dépit de quelques défauts qui en amoindrissent l’impact. La jeune Chiara, personnage principal du film, fait fortement penser à la Rosetta des frères Dardenne par sa détermination farouche et son obstination à savoir la vérité sur la disparition de son père. Toute la sève de cette œuvre est distillée par ce personnage qu’on ne lâchera pas d’une semelle (de dos, de face et sous toutes les coutures) dans sa quête de la vérité. Et la jeune actrice débutante qui l’incarne impressionne par son jeu naturel et criant de vérité. Swamy Rotolo est une révélation, de celles qui frappent l’esprit par le biais d’une interprétation intense et juste. Et si elle se destine à une carrière de comédienne, on est très impatient de voir la suite.
Le script de « A Chiara » est assez minimaliste, il consiste en une disparition et la recherche du disparu. Sauf que ce dernier, de prime abord un simple père de famille, n’est pas celui qu’il laissait croire aux yeux de sa fille Chiara. Celle-ci va, par la force des choses et de ces événements, passer de l’adolescence à l’âge adulte. On assiste donc à un récit d’apprentissage en somme, caché sous le vernis d’un suspense captivant et étouffant. Et dans ce thriller, de la tension il y en a. La simili enquête opérée par cette jeune fille déterminée nous emmène dans les recoins sombres et populaires d’une petite ville de calabraise où la mafia rôde tandis que les forces de l’ordre tentent de l’anéantir en coulisses. Les autres points forts du long-métrage sont son atmosphère délétère et surtout le fait de nous présenter cette mafia, vue et revue à travers tellement d’œuvres et d’ouvrages, de manière moins mythique et fantasmée, plus proche de la réalité. La mafia telle qu’on la voit ici est comme une entreprise avec ses règles économiques et sociales et c’est à la fois étonnant et intéressant. « A Chiara » aurait pu être une œuvre choc mais malheureusement elle pêche par excès. Le film est bien trop long pour ce qu’il a à raconter (plus de deux heures). Certaines séquences s’avèrent répétitives (les errances de Chiara dans les rues pour trouver des réponses) ou s’étirent plus que de raison (les scènes introductives). Ce qui a pour effet d’atténuer la tension qu’un montage plus resserré aurait forcément empêché. L’ambiance de cette œuvre est presque fantastique et mortifère à certains moments, loin du glamour chic que certains films de mafia peuvent véhiculer. A ce titre, on est plus proche de « Gomorra » que de « Scarface » ou « Le Parrain ». Et on n’aurait pas détesté que Carpignano pousse le curseur de l’étrange et du glauque encore plus loin. Dans tous les cas, on est face à une œuvre forte et très prometteuse pour son actrice et son réalisateur. Imparfaite, certes, mais qui se positionne comme un film à voir pour ses qualités plus prégnantes que ses défauts.
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Jonas Carpignano poursuit ici son exploration, entre fiction et documentaire, de "sa ville" calabraise, Gioia Tauro.
Ce troisième film, après Mediterranea et A ciambra, nous emmène dans le milieu de la mafia. On suit le destin d'une jeune fille qui se rend progressivement compte à quinze ans que son père est un mafieux.
La façon de Carpignano fait ici merveille : mélange de réalisme brut (les scènes familiales du début, caméra à l'épaule, image à gros grain façon Kechiche) et d'onirisme égrené par petite touche (les rêves de Chiaria, la chambre en feu, le gouffre dans le salon).
Le film a une bande-son formidable, très travaillée et signifiante. La thématique du choix de vie, celui du passage à la condition d'adulte sont très bien traités. Mais ce qui emporte tout, c'est le visage et le corps rayonnants de Chiara, sa volonté de vivre, son exigence de comprendre.
Quelques scènes sont tout simplement géniales : la cache dans la brume, le passage du contrôle policier. Urgence, captation des sentiments les plus complexes au plus prêt, la vie semble ruisseler de l'écran dans les films de Carpignano.
Un formidable thriller psychologique mâtiné de documentaire brut.
C’est une réalisation de Jonas Carpignano qui continue son triptyque autour de la ville calabraise de Gioia Tauro, entamé avec Mediterranea puis A Ciambra. Chiara a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021 avec le Label Europa Cinema.
Les films sur la mafia vont habituellement être l'occasion de montrer de la violence. Cependant, ce n’est pas le cas de Chiara. Le regard sur cette organisation va être tout autre. Attention, ce n’est pas pour dans le but de cautionner, mais d’offrir un point de vue inédit. Cette fois, on va se pencher sur Chiara, la fille d’un membre de la ‘Ndrangheta, la mafia de Calabre. Cette région est située au Sud de l’Italie. On va voir comment cette jeune adolescente va vivre ce qui arrive à son père sans pour autant comprendre la situation au vu de son âge. Lorsque la vérité éclate, elle va être déstabilisée.
On va voir comment ses parents l’ont fait grandir dans une bulle où son père n’avait rien à se reprocher. Sa famille accepte parfaitement la situation, mais mettant à l’écart Chiara, mais cela ne pouvait pas durer. Forcément, l’acceptation de tout cela va être compliqué. Déjà que l’adolescence est dans une période difficile, ça ne va pas aider. Son personnage est génial à voir. Elle a une grande force pour affronter la situation. Son acharnement, à faire la lumière sur tous ces secrets lui ayant été caché, est remarquable.
Âgée de 15 ans, elle va faire preuve d’une grande maturité. C’est émouvant de la voir se dépatouiller dans tout cela. Ses relations avec sa famille sont poignantes. La volonté de secret a cassé quelque chose. On ressent son désespoir face à cela. L’amour qu’elle porte à son père est tellement pur qu’elle ne supporte pas qu’il soit sali par ces révélations. Grâce à tout cela, Chiara nous procure beaucoup d’émotion.
Surtout que la jeune Swamy Rotolo est très bonne dans son rôle. Elle attire le regard et nous fascine. Alors qu’elle est entourée de ses grandes sœurs, et proche de son père, c’est son jeu qui se démarque le plus. Une grande réussite pour sa première.
Dernier volet d'un triptyque, ce film met en scène la jeune Chiara, 15 ans, qui va se rebeller contre le sort réservé à son père. Grande chronique familiale, on peut y retrouver les codes de la mafia calabraise. Cependant, cette oeuvre reste avant tout une déclaration d'amour d'une ado à son père quoiqu'il ait pu faire. Tourné au sein d'une même famille (Rotolo), cela donne encore plus de crédibilité à ces grands moments de fête, de retrouvailles et malheureusement de déchirements.
Le récit d’émancipation intense et captivant d’une adolescente de Calabre découvrant que son père adoré est un mafieux, porté par l’interprétation saisissante de la jeune et charismatique Swamy Rotolo. 3,75
Ce nouveau film sur la mafia italienne, pour ne pas dire le « énième » se distingue radicalement de ses homologues en privilégiant la piste familiale sur laquelle une jeune fille s’aventure en ignorant les activités mafieuses de son père. Un incident, une disparition la conduisent alors à tout imaginer, sauf l’invraisemblable . Les réseaux sociaux le lui révèle à travers le portrait d’un père qu’elle n’avait jamais pensé être la cible de bandes rivales ou de la police. Panique intérieure momentanée, désorganisation passagère, Chiara se reprend très vite : elle veut savoir ! Au cours de son enquête, de ces sombres affaires dans lesquelles elle s’immisce, l’adolescente laisse peu à peu la place à cette jeune femme volontaire et déterminée, à affronter cette vie qu’elle n'avait pas envisagée. Mais c'est la sienne, c'est sa famille ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Ce film retrace bien la réalité de la vie d’une famille calabraise dont le père s’avère être un maffieux notoire. Le réalisateur suit particulièrement l’itinéraire d’une jeune fille bien installée dans son cocon familial mais qui découvre peu à peu l’activité maffieuse de son père et son évolution personnelle dans ce cadre. Le scénario de ce film dépeint avec réalisme cette découverte et la direction qu’elle va prendre ensuite. Le réalisateur souligne également dans ce film, la place que prend cette activité mafieuse en Calabre qui est prise comme un moyen de survie pour les populations de cette région de l’Italie.
Chiara est une jeune italienne de 15 ans. Elle vit sa jeunesse insouciante jusqu’à ce qu’elle découvre que son père ; en cavale, est dans la mafia. Elle va alors enchaîner les bêtises. Ce film raconte la fin de l’enfance de Chiara brisée par les activités de son père. Par des longueurs le spectateur se perd en route et perd le fil de l’histoire. Décevant.
Chiara, 15 ans, vit dans une famille aimante dans une ville moyenne de Calabre. Au cours d’une fête de famille, dont le parfum mafieux infuse sous une forme moins romantique que dans l’ouverture du « Le Parrain », le père fuit ; il part en cavale. Chiara aime ce père proche de ses enfants ; elle part à sa recherche. Plus elle avance dans sa quête plus elle va découvrir la face cachée d’un père peu honorable ; un mafieux local. Jonas Carpignano va mener deux trames narratives de front. Le premier sujet du film concerne Chiara ; et là, c’est le récit initiatique d’une jeune fille se trouvant dans un conflit de loyauté vis-à-vis d’une famille qu’elle aime mais dont elle découvre l’envers du décor. Swamy Rotolo fait preuve d’un charisme crevant l’écran à l’image de ce regard franc posé sur la vie et la caméra. Les Rotolo et les Fumo trustent le casting qui se veut non professionnel, mais très pertinent ; dans cette famille de fiction, chacun joue son rôle dans la « real life ». C’est troublant et quasi documentaire de se retrouver parmi eux ; mais on comprend mieux la précision dans le jeu ; ils jouent tous une partition qu’ils connaissent. Le second thème du film concerne l’influence de la mafia « ordinaire » dans des régions toujours gangrénées par son emprise. Et là, c’est très documenté et on apprend beaucoup ; loin des images d’Epinal et du mafieux à gros cigares ou romancé à la Don Vito Corleone. On est dans le réel. Le rôle de l’Etat pour couper les tentacules de la pieuvre est une découverte pour moi avec la mise à l’écart des enfants. Et là çà matche bien avec le conflit dont est victime la jeune Chiara ; les deux thématiques se rejoignent à ce moment-là. Dans la quête existentielle et morale de la jeune fille ; les ellipses sont parfois maladroites au point d’avoir du mal à suivre son évolution et son cheminement intellectuel. On suit cette histoire sans comprendre les ressorts du changement. Un regard neuf et original sur le sujet ; donc un film à découvrir. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
La ´ndrangheta est la mafia la plus secrète, la plus cruelle et maintenant la plus active dans le trafic de drogue. Elle ne compte aucun repentis car chaque cellule est constituée de la même famille au sens stricte du terme. Quand Chiara, jeune calabraise de 15 ans, découvre que son père et ses cousins en font partis c'est une partie de son monde qui s'écroule et cela signe la fin de l'innocence et le début des choix. Carpignano emprunte au documentaire pour réaliser ce film naturaliste et sans doute un peu trop long mais a la bonne idée de laisser la mafia hors-champs pour se concentrer sur les liens qui unissent cette famille apparemment ordinaire. Les acteurs principaux ont d'ailleurs le même nom et apportent peut-être une partie de leur histoire dans ce film simple et puissant.
Film de société qui nous plonge en Calabre région où la mafia est ancrée depuis des années et où le poids de la famille est important, atmosphère pesante, difficile de s'en sortir mais c'est possible....
Petit retour critique sur le film A chiara. Rappel de l’histoire : Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre, entourée de toute sa famille. Pour les 18 ans de sa soeur, une grande fête est organisée et tout le clan se réunit. Le lendemain, Claudio, son père, part sans laisser de traces. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine. Ce très beau film italien s’ouvre et se referme sur une fête d’anniversaire oh combien symbolique puisqu’elle célèbre le passage à l’âge adulte d’une jeune fille de Calabre. Entre ces deux fêtes la fin de l’innocence, l’irruption de la brutalité mafieuse dans la vie d’une adolescente, un chemin initiatique et au bout la libération. Filmé dans un style d’autofiction dans son ouverture (on pense à « Festen ») le film épouse dans sa photographie le long processus de perte d’innocence de la protagoniste principale, Chiara. Construit avec beaucoup de subtilité et ne choisissant ni un exhibitionnisme de la violence, ni un romantisme descriptif pour parler de la ’Ndrangheta, il n’en est pas moins très touchant dans sa conclusion. A aller voir les yeux fermés