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John Henry
108 abonnés
708 critiques
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2,5
Publiée le 3 mars 2020
J'ai fait partie de la moitié de la salle courageuse qui a choisi de ne pas quitter la salle. D'abord parce que je trouve que ca ne se fait pas, même si c'est long et un peu rébarbatif. Le film est un choix artistique courageux (ou suicidaire), raconter la solitude des hommes sans un dialogue, sans une conversation, sans tension et sans enjeu avec des plans sur le sommeil d'un des deux personnages pendant 3 ou 4 minutes. Certains plans sont très beaux, d'autres sont absolument sans intérêt, comme cette interminable scène de cuisine avec le personnage qui va et qui vient, qui coupe ses concombres et nettoie sa salade. Il n'y a rien là, pas de tension, pas d'enjeu, pas un plan recherché. Juste le silence et la solitude. On se réveille un peu à mi-parcours avec une scène érotique que rien ne laissait présager et puis on se laisse doucement couler jusque la fin.
Scruter la monotonie du réel et du quotidien pour en apprécier encore plus la surprise subite, le geste d'une beauté rare qui d'un coup, tord la ligne droite de la vie. *Days* de Tsai Ming-liang est un croisement des chemins. Une oeuvre hautement (et lentement) naturaliste qui cherche perpétuellement à faire ressentir le besoin pressent que quelque doit se passer. Un quelque chose, d'attendu ou non, qui doit impérativement venir changer le cours des choses et ainsi recouvrir la solitude dévorante à travers le prisme d'une nouvelle couche : un moment qui se transforme rapidement en souvenir, et qui continuera de résonner au fin fond du cœur.
Ces deux personnages sont comme complémentaires finalement. Une sorte de Yin et de yang programmés depuis toujours pour se croiser le temps d'une nuit à travers le calme d'une chambre d’hôtel et d'un petit repas situé au cœur de la ferveur de la ville. L'un est victime de douleur au cou et au dos, devant avoir perpétuellement recours à la médecine et au massage pour apaiser ses douleurs. L'autre s’avère pour le coup être un homme habile de ces mains, à la fois pour la cuisine dont il maîtrise les gestes et la passion, ainsi que pour le domaine du massage et de la connaissance du corps (pratique qui se détériore aussi grâce à la prostitution dont les bénéfices lui font gagner quelque-peu sa vie). **Opposés mais complémentaires, sont ces deux hommes liés par la solitude.** Solitude liés à leurs handicap, leurs timidité ou à leurs orientation sexuelle parfois difficile à satisfaire ? Tsai Ming-liang décide, comme un magicien, d'enfin les lier et ainsi créer une sorte de croix où les premières lignes du bas signifient la vie solitaire, monotone et sans beauté. Le croisement du milieu comme cette rencontre magnifiquement symbolisée par la somptueuse musique du film *Les Feux de la rampe* signé Charlie Chaplin. Et enfin, les lignes du haut comme la séparation des chemins, mais dont l'esprit et le cœur se retrouveront à jamais chamboulés.
*Days* de Tsai Ming-liang abandonne la parole, laissant simplement les plans s’exprimer par eux mêmes. Ces plans ne peuvent être des artifices, tant leurs réalistes longueurs rappellent sans cesse le véritable écoulement de la vie. Il y'a vraiment quelque chose de beau dans ce film, peut-être difficile à voir au premier abord, mais dont le geste se conjugue finalement comme une véritable expérience dont l'ont est fier de sortir. Une sortie qui nous rend peut-être émerveillée, triste ou tout simplement conscient de la beauté de la vie.
Le dernier opus de Tsai Ming-Liang, présenté à Berlin, n'est pas sorti dans les salles françaises, et je comprends pourquoi.
Difficile en effet d'imaginer film plus exigeant : quasiment muet, comportant des plans d'une longueur infinie, montrant la plupart du temps des évènements insignifiants de la vie quotidienne.
Il faut vraiment être un grand fan du réalisateur malaisien pour trouver son plaisir dans cette oeuvre qui s'approche plus de l'art contemporain que du cinéma, aussi bien par ses intentions (donner à sentir l'écoulement du temps et de la vie) que par sa réalisation (je me suis souvent dit que l'enjeu principal de chaque plan était de déterminer à quel moment il s'arrêtait).
Le propos du film tient sur un timbre poste : un homme mûr souffre du cou, il rencontre un jeune réfugié laotien pour un rapport sexuel tarifé. Comme souvent pour les oeuvres conceptuelles, il y a beaucoup d'éléments inaccessibles au spectateur lambda qui peuvent enrichir la vision (par exemple l'acteur, véritable alter ego du réalisateur, souffre réellement du mal terrible qu'on voit dans le film), mais malheureusement ces éléments ne seront accessibles qu'à quelques happy few.
A voir si vous êtes prêts à observer la confection muette d'une soupe asiatique dans un appartement miteux pendant 16 minutes.
En 2014, j'avais beaucoup aimé Les chiens errants précédent film du réalisateur Tsai Ming-liang. J'espérais donc beaucoup de celui-ci (directement à la télé chez nous sur Arte). J'ai été calmé très vite. J'aime pourtant les films lents, contemplatifs, sans dialogues et même s'il ne s'y passe pas grand chose. Ce n'est plus du contemplatif ici, c'est de l'immobilisme. Et forcément très vite, on finit par s'ennuyer. Des scènes de vingt minutes où il ne se passe strictement rien, ça fait beaucoup. Et comme elles sont toutes, ou presque, comme cela, l'intérêt se perd et n'en devient que plus obscure. Ennui, ennui, ennui. Voilà ce que j'appelle une purge.
Film « à la thaï » très lent et muet et donc pour un public averti. C’est un tableau de scène de vie quotidienne, banale mais c’est admirablement méditatif et sensuel. Pour être un chef d’œuvre, je trouve que certaines scènes auraient pu être écourtées.
10 minutes de video sur un mec qui dort, 15 minutes de video sur une scène d acupuncture, 10 minutes .... On en peut plus ou bien on fait la sieste. Quand même, une belle scène érotique. Il fallait la mériter.
spoiler: Le synopsis de Days est plus bavard que le film lui-même, quasi muet, et il est conseillé de le lire pour mieux appréhender cette "expérience" de deux heures et des broutilles, sans musique également, sans véritable dramaturgie non plus et filmé la plupart du temps en des plans fixes qui durent plus que de raison. [spoiler]Regarder un homme dormir durant au moins 5 minutes ou encore faire la cuisine en temps réel, ou bien se faire masser pendant un laps de temps bien plus long : voici ce à quoi nous convie le cinéaste taïwanais dans son dernier [/spoiler]"chef d’œuvre." Est-ce à dire que s'y ennuyer comme un rat décédé vous classe illico parmi les cinéphiles de pacotille, incapables d'apprécier un film beau comme un clair de lune à Bangkok ? Peut-être et tant pis ! spoiler: Hormis la scène de massage évoquée plus haut, qui génère une certaine tension épidermique, le film a l'avantage de laisser notre propre imagination vagabonder, en rapport avec ce qui se déroule (le terme est exagéré) sous nos yeux, spoiler: soit la solitude, la maladie, la précarité et le déracinement, pas nécessairement dans cet ordre , ou bien de se déconnecter totalement des images puisque, même en cas de déconcentration provisoire, rien d'essentiel ne se sera déroulé sur l'écran. Days aurait sa place dans un musée d'art contemporain, sans doute, et, comment dire, ce n'est peut-être pas un véritable compliment. Mais que cela ne gâche surtout pas le plaisir que certains y prendront.
Days est un film taïwanais qui peut paraître douloureux, par sa longueur, par sa version originale non sous titrée. En réalité, le film est une fresque somptueuse par sa lenteur. L’histoire de Kang, un homme malade et seul qui va faire la rencontre d’un jeune homme solitaire. C’est touchant, simple, les images sont magnifiques.
C'est une expérience. On pense aux films de Sharunas Bartas ( orthographe de mémoire) les longs plans fixes renforcent la pesanteur de la solitude, le dérisoire des vies creuses, l'ennui de la maladie. Une prise de risque.
C'est une proposition de cinéma intriguante, jolie et originale mais le montage manque de cohérence, les scènes sont coupées à des instants que l'on ne comprend pas et on s'ennuie donc beaucoup trop.
Expérience indescriptible et certains y voient un chef d' oeuvre. A conseiller à ceux qui aiment qu' il ne se passe rien pendant deux heures. Pour les autres à éviter ou au mieux essayer avec un bon abonnement.
Days m'évoque une tentative expérimentale complètement ratée, une volonté de faire original en se séparant de tout ce qui fait un bon film, du cinéma moléculaire. Il ne se passe rien pendant cette suite de plans fixes, pas d'action, pas de dialogue, pas d'émotion, pas de musique, rien que le vide absolu autour d'une seule scène érotique. Il ne suffit malheureusement pas de présenter volontairement 1h50 de rien pour rendre les 10min restantes dignes d'intérêt.
Si les plans de 8 minutes d'un mec qui lave des feuilles de salade en slip rose ne vous rebute pas d'emblée, ce film peut vous séduire, si non... tentez un autre :-)
Film étonnant, sans texte, ce qui est quelque part humoristiquement annoncé au départ "ce film est volontairement non sous-titré" ! Tous les plans sont bien sûr très étudiés et les images recherchées. On peut trouver certains plans trop longs (le personnage en train de dormir) mais ils permettent aussi de se concentrer sur autre chose que l'action, l'événement en train d'arriver, de regarder les détails des décors, des mouvements (la cuisine....), ce qui est trop rare dans la plupart des films dans lesquels l'action ou les dialogues ont une place prépondérante. La scène du massage est une belle scène, chaleureuse, par le sujet certes, mais aussi par l'ocre de l'image, le sentiment de bien-être - enfin - des personnages, les mouvements du masseur mais aussi celle qui donne un début d'explications ou de réponses au malaise/mal-être des personnages. Le film dure 2h, et c'est cette longueur qui me semble le desservir.