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Yves G.
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1,5
Publiée le 1 février 2022
Survivant des camps de l’Angkar, le réalisateur franco-cambodgien Rithy Panh a passé sa vie à documenter les massacres qui ont coûté la vie à toute sa famille et à plusieurs millions de ses compatriotes. Après une résidence au Japon, il consacre son dernier documentaire, qui relève autant du cinéma que de l’installation, aux séquelles des guerres, atomiques ou conventionnelles, qui ont ensanglanté le vingtième siècle, de Verdun à Auschwitz, de Hiroshima à Srebrenica, et qui ont laissé leurs marques dans la chair des hommes.
"Irradiés" est une longue encyclopédie du mal. Les images qu’il montre sont dures, parfois insoutenables : cadavres décharnés retirés des chambres à gaz nazies, survivants irradiés des explosions nucléaires d’Hiroshima ou de Nagasaki, photographies anonymes des détenus de S21, la prison de Phnom Penh… D’ailleurs le film est interdit aux moins de douze ans en France. Quelques spectateurs, visiblement choqués, ont quitté la salle en cours de séance.
Pour présenter ces documents, Rithy Panh découpe l’écran en trois bandes verticales et projette dans chacune des images similaires ou différentes. Quel effet veut-il ainsi créer ? Une mise en abyme ? Un vertige ?
"Irradiés" ne peut qu’inspirer une admiration révérencieuse. Les faits qui y sont relatés sont si terribles qu’on ne peut, comme face à "Nuit et brouillard" de Resnais, que se taire. On serait bien mesquin de lui reprocher son texte emphatique, lu par André Wilms et par Rebecca Marder (dont c’est le second film à l’affiche cette semaine !), ou ses acteurs de nô qui errent dans des ruines post-apocalyptiques, seules scènes de fiction, bien incongrues. On n’osera pas avouer qu’on s’est vite ennuyé de ces images d’archives déchirantes, sans début ni fin, sans indications d’origine, répétées ad nauseam… mais on n’en pense pas moins.
C’est une réalisation de Rithy Panh qui a survécu aux camps khmers quand il avait l'âge de 15 ans. Une expérience qui a une graned influance sur son travial. Irradié qui a eu le Teddy Award du Meilleur Film documentaire à la Berlinale 2020.
Afin de bien présenter Irradiés, rien de mieux que laisser la parole au réalisateur à travers une note d’intention. “La violence extrême et totale affecte les individus aux plus profonds de leur être, de leur âme. Et ce poison se transmet de génération en génération. J’ai le sentiment d’être irradié. […] Je voulais parler des bombes comme d’un pouvoir humain de destruction massive. La violence implacable des bombardements pendant la guerre du Vietnam, la catastrophe nucléaire d’Hiroshima, le génocide cambodgien, comparable à une bombe qui fragmente l’âme.” On voit donc la volonté de Rithy Panh de nous présenter jusqu’où peut aller l’horreur humaine.
Les images choisies sont véritablement impactantes. On voit défilées devant nos yeux des images de bombardements ou encore de camps de la mort. Durant plus d'une heure vingt, il va donc falloir s’accrocher. Je trouve cependant dommage que les repères historiques de ces dernières ne soient pas toujours clairs. La narration nous situe de temps en temps, mais il faut tout de même avoir un petit bagage pour bien tout relier. Ce ne sera pas fait pour tout le monde. Toutes les images d’archives sont en noir et blanc. Cela diminue légèrement le côté choc. Le fond musical va donner une continuité à l'horreur. Les époques passent, mais les immondicités commises par l'homme continu.
Vous l’aurez compris, le message va être assez défaitiste la majorité du temps. Cependant, il faut bien rester jusqu’au bout pour voir qu’après la pluie, il y a toujours le soleil. En effet, un message d’espoir bienvenu nous sera délivré. On peut même dire qu’il était indispensable pour ne pas quitter ce documentaire avec juste l’envie d’en finir avec l’humanité. Là, on voit certes plein de choses terribles, mais on se dit que l’être humain peut encore changer. Que malgré tout le mal existant, le bien est présent et mérite qu'on se batte pour lui.
Il est cependant dommage que Irradiés est choisi une telle narration. Les enjeux présenter son capitaux et le texte dicté en arrière-fond ne se marie pas toujours. Celui-ci est trop abstrait. Le décalage entre les images terriblement réellement et ces envolé lyrique pas toujours convaincante, ne fonctionne pas toujours. Cela ne retire rien au fait que malgré tous ces textes entrainent à la réflexion. Ils auront donc une certaine vertu par moments. Irradiés peut donc être vue comme une réflexion sur le genre humain et ses limites dans le bien et le mal.
Ce documentaire très sombre est une réflexion sur le mal à travers tous les outrages des guerres et génocides perpétrés dans le monde : de la shoah en passant par les grandes guerres, hiroshima, vietnam et bien d’autres. Le réalisateur utilise des archives dont certaines rares ou inédites. Elles sont souvent même à la limite du supportable. Dans sa démonstration le réalisateur nous montre toute l’horreur et les conséquences de ces actes. L’écran est souvent partagé en trois parties ce qui en accentue la pertinence avec le sobre commentaire en voix off par André WILMS. Le sujet de ce documentaire est cependant à conseiller à un public de cinéphile averti.
L'horreur façon puzzle, du copier/coller d'images parmi les plus terribles... un ton monocorde, des textes verbeux... tout conduit à s'endormir face à la plus cruelle face de l'homme. Dans la salle, on ronfle fort devant la torture, la mort, la guerre... In fine ce produit indigeste et prétentieux donne l'impression d'être l'acteur d'une performance artistique au palais de tokyo... face à l'horreur du monde, il n'y a que des spectateurs passifs et ennuyés... l'inhumanité fait bailler. Bon, bref, à ne pas voir.
Une succession d'images indigestes de désolation, de morts, de cadavres, melangeant shoah, hiroshima, le vietnam, les pires atrocités avec une esthétisation assez indécente et un procédé de saturation visuelle sous forme de tryptique (l'ecran est divisé en 3 parties qui montrent à chaque fois la même scène) : inutile effet qui a crée un rejet absolu entre le film et moi (et c'est tant mieux)... Ce film est une catastrophe car son rythme saturant peut s'avérer hypnotique (dans le pire sens du terme) et générer une transe qui engramme ces images dans l'inconscient. Quel est donc le but ? Nous aliéner crûment de la hantise de l'horreur du monde ? Nous avons déjà les chaînes infos pour ça...