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chrischambers86
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4,0
Publiée le 5 janvier 2014
Alain Resnais l'exigeant, l'inquiet, le minutieux, le respectueux, parfois à l'excès, de ses scènaristes, et pourtant chacun de ses films (y compris ses courts-mètrages) porte profondèment sa marque, celle d'un vèritable auteur! Pendant plus de dix ans, les conditions de la production l'obligèrent à s'exprimer par le seul court-mètrage! On le crut d'abord spècialiste des films sur l'art, après le succès d'un "Van Gogh", qui fut tout sauf anecdotique! Grâce à ce formidable court, on pènètre dans le monde du peintre et en particulier dans la chambre à coucher d'Arles dont le peintre avait fait le sujet d'un de ses tableaux les plus fameux en 1889! Signè en commun avec Gaston Dielh, "Van Gogh" (qui rèvèle avant tout le nom d'Alain Resnais) est un court marquè du sceau d'une personnalitè sensible et raffinèe, un court qui tente de retracer, uniquement à l'aide de ses oeuvres, la vie et l'aventure spirituelle de l'un des plus grands peintres moderne que la Terre ait connu! Le tout est commentè par un certain Claude Dauphin...
Resnais fait vraiment des films assez novateurs, enfin je ne sais pas s'il est le premier à faire ça, mais en tous cas c'est la première fois que je vois un film qui utilise ce procédé. Ce procédé, c'est lequel ? Resnais utilise les tableaux de Van Gogh pour raconter sa vie. Alors certes le film est en noir et blanc et ne permet pas d'apprécier la totalité de la beauté de ses tableaux, mais l'intérêt du tableau gagne un atout narratif, grâce à l'excellent montage photo qu'il a effectué. Ensuite le commentaire très sommaire sert de liant véritable entre ces peintures. Ce film reste un objet cinématographique non seulement très intéressant sur la vie de l'artiste si comme moi on ne connaît pas vraiment sa vie, mais en plus il a une marque cinématographique forte.
Il est étonnant de constater qu'avec un court métrage de 20 minutes environ, et en noir et blanc qui plus est, Alain Resnais parvient à livrer un hommage éclatant à Van Gogh d'une façon mille fois supérieure, que ce soit en subtilité, en fidélité, en intensité ou même en beauté, au long métrage que lui dédia Maurice Pialat en 1992 (et en couleur cette fois). Bien peu de défauts pour cette oeuvre de jeunesse, tout à fait caractéristique des premiers coups d'essais de Resnais : montage nerveux et musical, mouvements de caméra soigneusement établis, musique d'accompagnement dissonante, etc. Alors on pourra dire que la force du court métrage provient de l'oeuvre du peintre, vu que Resnais filme exclusivement ses tableaux pour en faire ressortir sa personnalité, il n'empêche que la réussite est bel et bien là. Une vraie bonne surprise. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Un très joli format court, réalisé hélas en N&B par Alain Resnais en 1947. Il retrace à travers ses toiles la vie et l'aventure spirituelle du peintre. Le commentaire de Claude Dauphin débute en 1883 en Hollande. Van Gogh a 30 ans, il décrit son pays comme "pays triste et silencieux" ; le réalisateur balaye des toiles peu connues témoignant de la paysannerie. L'exposé se poursuit avec Vincent arrivant à Paris en mars 1886 où il rencontre à Montmartre : Lautrec, Seurat, Gauguin .. Lassé du ciel gris de Paris, il part en 1889 vers le soleil de Provence. Il y peindra les paysages mais réalisera aussi des portraits de ses amis : le postier Joseph Roulin, leur fils Armand (1888), Portrait de Madame Roulin 1889, Madame Trabuc (1889) ...
Resnais raconte la vie de Van Gogh. Mais rien, en apparence, sur sa peinture. Rien à part des toiles en noir et blanc, toujours recadrées. A part une lumière, forcément blanche, qui irradie certains plans. A part ces coups de pinceaux, mis à nus. Du noir, des gris, du blanc : les nuances sont finalement vastes. De Van Gogh, Resnais nous dit tout sauf la couleur. Mais la couleur, de toute façon, on la connaît.
Parmi les premiers courts-métrages d’Alain Resnais, il y a «Van Gogh» (France, 1947). La facture du film est simple, Resnais relate la vie du peintre par la succession de ses peintures. Il y a néanmoins une mesure singulière qui rend la vie de Van Gogh moins ad hoc à son œuvre, c’est le noir et blanc dans lequel est imprégné le film. Les teintes blêmes ou les couleurs chatoyantes de ses peintures sont substitués par la teneur de ses traits, par l’épaisseur de ses couches. La forme picturale est amputée d’un de ses pieds, mais Resnais ne démord pas, il veut délivrer la vie de l’artiste par son art. Le cinéma de Resnais n’en est encore qu’à ses balbutiements, on peut entrapercevoir des mouvements de caméra, parfois accentué, mais le cinéaste délègue la force de son œuvre à son sujet, à Van Gogh. La tension du film, la plongée du court-métrage dans la discorde s’accorde aux turpitudes croissantes de Van Gogh, à sa descente dans la folie. Plus Van Gogh approche son suicide, plus les traits de sa peinture s’épaississent. L’absence de couleurs permet ainsi de se concentrer sur le trait, sur le geste du peintre, indépendamment de ses choix d’aquarelle. Et sur ce point, l’innocence de «Van Gogh» rejoint des films comme «Providence» (Gande-Bretagne, 1977) qui se concentre sur la création. Il y a, par la même occasion, les défauts qui parsèment parfois le cinéma de Resnais. L’abus d’effets dramatiques, comme la musique de Jacques Besse, emphase parfois la vie de Van Gogh, ajoutant au drame de l’homme un romantisme lyrique. Ce court-métrage liminaire de Resnais n’est pas tant l’édification de Van Gogh par son œuvre que l’exercice du drame par Resnais. Il faut être clément quand on sait que Resnais n’avait alors que 26 ans lorsqu’il eût réalisé ce film. D’autant plus que ce court-métrage n’est pas dénuée d’intérêt car l’absence des couleurs permet au geste créatif de mieux se voir et offre une antichambre, vulgaire mais non sans intérêt, à la peinture de Van Gogh.