Avis sur Palazzo di giustizia

Une journée ordinaire au tribunal. Un homme comparait après avoir tué l'un des voleurs de sa station-service. Le premier long-métrage de Chiara Bellosi suit le procès en flux discontinu, pour que les faits soient clairement établis dans notre esprit mais le film s'intéresse surtout à des figures féminines, victimes indirectes de ce drame. L'une est la compagne du malfrat survivant et son enfant, une autre est la fille de l'accusé. Entre silences, regards en biais et hostilité qui ne se manifeste pas en paroles, Palazzo di Giustizia trace son chemin sans effets de manche, que ce soit dans son scénario ou dans sa mise en scène, d'une grande sobriété. Dans l'attente du verdict, lequel restera peut-être en suspens, comme dans les derniers films de procès que l'on a pu découvrir, La fille au bracelet et Les choses humaines, ce sont des comportements dans l'attente que capte Chiara Bellosi, impliquant parfois des étrangers à l'affaire qui est jugée, comme un ouvrier ou ... un moineau. Malgré une certaine frustration quant au déroulement judiciaire, le film tient sans mollir son parti-pris périphérique, même s'il s'accompagne d'un certain statisme, hormis dans une scène euphorique, étonnante dans ce contexte, mais magnifique. Côté interprétation, pas de noms connus au générique mais elle n'est pas pour autant sans qualités.